Un profil jihadiste, un casier criminel, une enfance difficile. Le voile se lève peu à peu sur la personnalité et la vie de Mehdi Nemmouche, un Français de 29 ans arrêté vendredi à Marseille, et soupçonné d'être le tireur qui a abattu quatre personnes au Musée juif de Bruxelles le 24 mai dernier.
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Impossible, en découvrant la parcours de ce délinquant présent sur les radars du renseignement français depuis plusieurs mois, de ne pas penser à Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012.
Accablé mais silencieux. Arrêté à la gare routière Saint-Charles à Marseille par les douaniers, lors d'un simple contrôle, alors qu'il se trouvait dans un autocar en provenance d'Amsterdam, via Bruxelles, cet homme originaire de Roubaix (Nord) se présente pour l'instant aux policiers comme un sans domicile fixe, et a gardé le silence durant les 24 premières heures de sa garde à vue. Les éléments semblent pourtant accablants : il était en possession d'armes du même type que celles utilisées à Bruxelles, ainsi que d'une caméra GoPro et d'une casquette correspondant aux images de vidéosurveillance du Musée juif, où un couple d'Israéliens, une bénévole française et un employé belge, ont été tués par balles le 24 mai dernier. Plus accablant encore, il revendique dans un film saisi sur lui l'attaque de Bruxelles.
Un profil de jihadiste à la «Merah». Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République François Molins s'est étendu sur le parcours de ce délinquant multirécidiviste, qui «s'est radicalisé lors de sa dernière détention», suite à une condamnation en 2009 à deux ans de prison pour vol aggravé. «Il a fait preuve de radicalisme religieux et s'est rapproché de groupes jihadistes», ce que l'administration pénitentiaire a immédiatement signalé aux services de renseignement. Mais, trois semaines après sa libération en décembre 2012, Mennouche quitte la France pour la Syrie via Bruxelles, Londres, Beyrouth et Istambul. S'il n'a jamais été localisé durant cette période, le Renseignement français assure qu'«il a passé plus d'une année en Syrie, où il a rejoint les groupes combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant» avant de revenir en Europe «en brouillant les pistes», selon les mots du procureur qui a notamment évoqué un séjour d'un mois en Malaisie. Repéré dans un aéroport allemand en février 2014, il disparaît une nouvelle fois des radars...avant d'être interpellé en France.
Un parcours qui n'est pas sans rappeler celui de Mohamed Merah, jeune délinquant radicalisé dans ses convictions islamistes qui avait séjourné en Afghanistan et au Pakistan avant de tuer trois parachutistes puis trois enfants et un enseignant juifs à Toulouse et Montauban en mars 2012.
Des condamnations pour vols et braquages. Délinquant notoire, le suspect avait déjà été condamné à 7 reprises pour conduite sans permis, vols et braquage, entre 2004 et 2009. En 2009, il avait notamment été condamné avec deux autres prévenus à deux ans de prison pour le braquage le 13 août 2006, d'une supérette de Tourcoing (Nord), le «Penny Market». Au total, Mehdi Nemmouche a passé plus de 5 ans en prison.
Un homme «vif et intelligent» mais «pas religieux». Pour son avocate, Mehdi Nemmouche «n'avait aucune pratique religieuse. Cela ne correspondait pas à sa personnalité». «Ce ne serait pas étonnant qu'en maison d'arrêt des jeunes hommes finissent par, malheureusement, dévier, notamment quand ce sont des jeunes gens en déshérence», a toutefois ajouté l'avocate sur BFMTV, évoquant un «grand gâchis». «Pour quelqu'un qui s'est retrouvé seul à la rue à 17 ans, qui était intelligent et vif d'esprit, je ne crois pas que la prison soit la meilleure solution», a-t-elle expliqué, se souvenant d'un homme «qui voulait s'en sortir».
Une enfance difficile, sa famille «choquée» «On est très choqués. On n'est pas bien et on ne s'y attendait pas», a déclaré à la presse une des tantes de Mehdi Nemmouche, interrogée devant la maison d'un quartier résidentiel de Tourcoing (Nord), où il a vécu quelque temps. «On l'a appris ce matin aux infos», a-t-elle ajouté, décrivant son neveu comme «quelqu'un de gentil, d'intelligent, scolarisé, qui avait fait une année d'université», mais aussi «très discret» et qui «ne se confiait pas facilement». Elle a rappelé qu'il avait été placé peu après sa naissance avant d'être hébergé par sa grand-mère à l'âge de 17 ans. La famille n'a «plus eu de contact avec lui» à partir du milieu des années 2000, alors qu'il était en détention.
«Apparemment, il était dans une prison dans le sud. Nous, on ne savait plus rien. Il ne voulait pas donner de ses nouvelles, il ne voulait pas nous causer de problèmes», a expliqué un autre proche requérant l'anonymat. A sa sortie de prison, fin 2012, la famille a «eu la surprise de le revoir. Il est venu faire un petit bonjour, pour nous rassurer, puis on ne l'a plus jamais revu», a témoigné sa tante. «Il ne fréquentait pas la mosquée, il ne parlait pas de religion (...). C'est forcément en prison (qu'il a pu se radicaliser)», a-t-elle ajouté. Un autre membre de sa famille, qualifiant la tuerie de Bruxelles d'«acte horrible, odieux», ressent son arrestation comme «un fossé».
Le Parisien 01 06 14
Commentaires
la faute à la police qui procède à son arrestation,ensuite la faute à la justice qui le place en détention, et pour finir la faute des surveillants de la prison s,il a dévier de sa bonne nature de gentil garçon . .!! c,est la grande faute de la société (fasciste et raciste ) Française , somme toute .!!
comme le relate son avocate ,la prison c,est vraiment pas la solution. . bien entendu. . .!!!!!!!!!
salutations.
Mehdi Nemmouche : rien que le nom sonne déjà comme une insulte !