La fille de l'héritière monégasque et son gendre figurent parmi une vingtaine de suspects interpellés à Nice, Marseille et Rennes.
C'est bien la piste du contrat, peut-être même familial, qui émerge de l'enquête sur la mort de la riche héritière monégasque, Hélène Pastor, tombée dans un guet-apens, à Nice, le 6 mai dernier. Une vague d'arrestations a été opérée lundi par la police judiciaire, en plusieurs points du territoire, à Nice, Marseille et même jusqu'à Rennes. La police pourrait même tenir les commanditaires de cet assassinat, au cours duquel le chauffeur de la vieille dame a également été tué. La fille d'Hélène Pastor, en tout cas, Sylvia Ratkowski-Pastor, 53 ans, née d'un premier mariage, mais aussi son mari, Wojciech Janowski, consul général honoraire de Pologne à Monaco, figurent parmi les interpellés. Une vingtaine de suspects au total, parmi lesquels des membres de la communauté comorienne et maghrébine. Eux sont soupçonnés d'avoir exécuté sur ordre la septuagénaire.
Le tireur est arrivé en taxi
Hélène Pastor, 77 ans, et son chauffeur, Mohamed Darwich, 64 ans, étaient tombés sous les balles d'un tireur embusqué, alors qu'ils sortaient d'un hôpital niçois, où l'un des fils de l'héritière, Gildo, était hospitalisé.
L'homme avait fait feu à travers les vitres du véhicule qu'ils occupaient avant de prendre la fuite en compagnie d'un complice. Le chauffeur avait succombé à ses blessures le 10 mai, Hélène Pastor était décédée le 21 mai.
Le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, et le directeur interrégional de la police judiciaire, Christian Sainte, tiendront, ce mardi après-midi, une conférence de presse sur cette affaire au TGI de Marseille.
Dans cette enquête, l'antenne PJ de Nice est épaulée par sa direction marseillaise. Le dossier avait été requalifié en «assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes». Le tandem de juges d'instruction, Christophe Perruaux et Christine Saunier-Ruellan, qui dirigeait les investigations a su garder jusqu'au bout le secret sur l'enquête.
La piste crapuleuse locale était évoquée et même celle d'un règlement de comptes familial. La police a remonté la piste des «tueurs à gages». Même si le chauffeur a essuyé le premier tir, tout laissait penser que c'était bien l'héritière qui était visée.
Les images vidéo ont été déterminantes. Car «le réseau de vidéoprotection de la ville de Nice a filmé plusieurs séquences précieuses», assure un fin connaisseur de l'affaire. «Non seulement elles ont permis de retracer le parcours de l'équipe de tueurs, avant, pendant et après le double assassinat, mais elles étaient d'une qualité parfaite pour aider aux identifications», poursuit cette source.
Il y avait aussi les vidéos prises par les témoins avec leur téléphone mobile, dont une douzaine ont pu être auditionnés. Plusieurs ont filmé le tueur dans sa fuite à pied pour rejoindre son complice qui l'attendait dans une voiture.
Le tueur avait pourtant pris soin de dissimuler son visage sous une simple casquette à visière. Il avait utilisé un fusil de chasse à canon scié, alors que les membres du grand banditisme préfèrent d'ordinaire le pistolet 11.43 ou une arme automatique. Plus étonnant encore: le tireur était arrivé sur les lieux du crime en taxi!
En plus du parcours de l'équipe de tueurs qu'elle s'est attachée à retracer, la PJ avait effectué des prélèvements sur la scène de crime. Des analyses balistiques poussées ont été précieuses. La téléphonie a également été exploitée.
Le Figaro 23 08 14
Commentaires
Il me souvient qu'un des passagers célèbres des premières classes du Titanic s'appelait Pastor. J'ai du mal à imaginer qu'ils ne soient pas apparentés.
lorsque la presse locale écrit "des marseillais" !! , je ne peux plus étre "fier" de "ma" ville ! , je suis donc Provençal et non marseillais !. GAUTHIER MICHEL