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Ukraine : reconquête de l'est sur fond de tortures et d'enlèvements

Le Vif

Source: Belga
vendredi 11 juillet 2014 à 11h03

Alors que l’armée ukrainienne se prépare à reprendre la ville de Donetsk, toujours aux mains des séparatistes pro-russes, Amnesty International dénonce ce vendredi la multiplication des cas de tortures et d'enlèvements de militants pro-Kiev dans l'Est.

 

 

Les forces ukrainiennes ont déclenché jeudi une attaque près du village de Karlivka, à 30 km à l'ouest de Donetsk, chef-lieu de la région du même nom dans l'est de l'Ukraine en proie à une insurrection armée pro-russe, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Un reporter de l'AFP sur place a vu avancer plusieurs convois de blindés et de camions transportant des troupes et a entendu des tirs nourris d'artillerie.

"Les unités du ministère de la Défense, de la Garde nationale et des bataillons de la défense territoriale ont lancé une offensive vigoureuse près du village de Karlivka" appuyée par des blindés, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Les séparatistes ont confirmé les combats dans cette zone. "Il y a eu des combats à Karlivka aujourd'hui. Nous avons détruit deux tanks" des forces ukrainiennes, a déclaré le "ministre de la Défense" des séparatistes Igor Strelkov au cours d'une conférence de presse à Donetsk. "L'ennemi a subi des pertes, nous avons aussi eu des pertes malheureusement", a-t-il ajouté sans plus de précisions. "Des échanges d'artillerie se poursuivent", a-t-il dit en début d'après-midi.

Les forces loyalistes cherchent actuellement à encercler les deux places fortes des insurgés dans l'Est, Donetsk et Lougansk.

Porochenko prêt pour un cessez-le-feu "bilatéral"

Le président ukrainien Petro Porochenko s'est dit prêt à un "cessez-le-feu bilatéral" dans l'est séparatiste du pays à condition que soit assuré le contrôle de la frontière avec la Russie, dans un entretien téléphonique mené jeudi soir avec la chancelière allemande Angela Merkel. Petro Porochenko "a souligné qu'il était nécessaire d'assurer le contrôle sur la frontière afin d'arrêter le transfert d'armes et de combattants depuis la Russie ainsi que la libération de tous les otages et le lancement des négociations inconditionnelles", selon un communiqué de la présidence ukrainienne publié à l'issue de l'entretien.

Selon Kiev, Mme Merkel a souligné au cours de cette conversation que les représentants d'une mission de l'OSCE présente dans l'est de l'Ukraine n'avaient "pas accès aux postes-frontière à cause des agissements des combattants".

M. Porochenko s'est également entretenu au téléphone jeudi soir tard avec le vice-président américain Joe Biden, discutant du rétablissement des infrastructures dans les localités libérées des séparatistes dans l'est de l'Ukraine, selon la présidence ukrainienne. M. Biden a promis une assistance américaine dans de tels projets, selon la même source.

La présidence ukrainienne a par ailleurs indiqué avoir repris le contrôle de Siversk, une ville de 12.000 habitants à 100 km au nord de Donetsk où un drapeau ukrainien flotte désormais sur la mairie ainsi que du poste-frontière Tchervonopartisansk dans la région de Lougansk. Les troupes ukrainiennes, qui ont repris cette dernière semaine le contrôle de plusieurs localités, dont l'ex-bastion séparatiste de Slaviansk, avancent vers Donetsk et Lougansk, deux capitales régionales qui se préparent à résister.

Tortures et enlèvements

Par ailleurs, l'ONG Amnesty International a dénoncé ce vendredi la multiplication des cas de tortures et d'enlèvements dans l'est de l'Ukraine, actes dont sont principalement victimes les militants pro-Kiev. "Des centaines de personnes ont été enlevées ces trois derniers mois", précise Denis Krivocheïev, directeur d'Amnesty chargé de l'Europe et d'Asie centrale. "La plupart des enlèvements sont commis par des séparatistes armés (pro-russes) et les victimes subissent souvent des tortures", a-t-il souligné dans un communiqué.

Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, près de 500 personnes ont été enlevées dans l'est du pays entre avril et juin. L'ONU a de son côté répertorié 222 cas d'enlèvements, souligne Amnesty. Il s'agit de militants, hommes politiques, journalistes, entrepreneurs, membres des commissions électorales locales ainsi que des militaires et policiers.

"Au fur et à mesure que les troupes pro-Kiev reprennent le contrôle de Slaviansk, Kramatorsk (bastions des séparatistes pro-russes, ndlr) et autres localités dans l'est de l'Ukraine, de nouveaux captifs sont libérés et de nouveaux cas inquiétants se révèlent", indique Amnesty. Anna, une militante pro-ukrainienne a été retenue en otage pendant six jours au cours desquels elle a été frappée et blessée à coups de couteau par ses ravisseurs qui l'ont contrainte à écrire avec son sang un slogan séparatiste.

Un autre militant pro-ukrainien, Sacha, 19 ans, s'est enfui à Kiev après avoir été retenu en otage et torturé par des séparatistes à Lougansk. Il a été libéré après que son père a payé une rançon de 60.000 dollars.

Commentaires

  • La première victime d'une guerre est la vérité. Les propagandes vont bon train ! Malheureusement, les guerres civiles ne sont jamais propres ! Seul le pouvoir de Kiev soutenu par Washington a les mains propres, c'est bien connu et vérifiable à Gaza, en Syrie, Irak, etc. Porochenko demande une intervention US pour rétablir les infrastructures à l'est, à la frontière russe…on comprend l'empressement de Biden à répondre favorablement !
    La crise doit se régler directement entre les deux nations souveraines concernées, Russie et Ukraine, sans la moindre intervention de Washington ou de l'UE. Poutine y est disposé, mais personne ne veut l'écouter, parce que ce n'est pas l'intérêt de "l'axe du bien" qui ne lâchera plus Poutine !
    ...Et Amnesty International n'est certainement pas une officine neutre et indépendante ! On attend ses réactions sur le bain de sang qui a commencé à l'est et qui n'est pas fini !

  • Les pro-russes vont être écrasés par Les mondialiste de Kiev et Poutine ne réagit pas ?

  • Mais si, il leur envoie des armes anti-char et des soldats qui passent la frontière.

  • Alexandre Douguine, que nous avons parfois le plaisir d'entendre sur Radio Courtoisie, dénonce ce qu'il appelle la sixième colonne, qui en Russie s'oppose à une intervention militaire pour soutenir les régions russes d'Ukraine.
    Nous pouvons lire ses articles (en russe) sur le site de la confédération indépendantiste :
    http://novorossia.su/ru/node/3577
    Sergueï Kourguinian est lui aussi souvent à Donetsk pour encourager la lutte contre le régime pro-américaine de Kiev.
    Bien des gens en Russie sont déçus par le manque de réaction de Vladimir Poutine face à l'agression de l'Occident atlantiste.

  • @ BOGOMIR: je comprends très bien votre position.
    Mais imaginez que l'Alsace-Lorraine veuillent faire sécession, se séparer de la France et se rattacher à l'Allemagne? Pourquoi pas? Des frontaliers vont déjà y travailler tous les jours. L'Alsace-Lorraine organisent un référendum, et OUI pour l'Allemagne à 90%. Dans ces deux provinces , on parle français mais aussi une langue très proche de l'allemand. (A Metz, je ne comprenais rien à ce me disait la serveuse dans une basserie populaire...)
    Comment réagirait alors la France vis-à-vis des séparatistes?

  • On pourrait généraliser. Et si toute l'Ukraine était une sorte d'Alsace Lorraine appartenant à la grande Russie et ayant fait sécession ? Après tout, Kiev est l'un des berceaux de la Russie. On ne peut pas comparer, d'autant plus que dans le cas présent, il y a ingérence agressive d'une puissance non européenne qui vise à encercler et neutraliser la Russie et est prête à tout pour empêcher sa montée en puissance, y compris agiter les peuples à sa périphérie. Moscou - qui n'exige pas le rattachement du Donbass à la Russie, rappelons-le - ne peut le permettre!

    Encore une fois, la solution ne peut être que fédéraliste, avec reconnaissance de l'identité russe du Donbass et de la langue russe qui y est parlée depuis toujours. Le fédéralisme serait également une solution en France et permettrait aux provinces de conserver leur identité tout en restant françaises, ce qui contribuerait à maintenir la diversité et la richesse de notre pays. Hélas, nous n'avons pas la chance d'être suisses !

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