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L'armée israélienne a annoncé samedi soir son retrait de Beit Lahyia, au nord de l'enclave, ainsi que de plusieurs villages situés à l'est de Khan Younis. Crédits photo : BAZ RATNER/REUTERS
La destruction des tunnels sera achevée d'ici vingt-quatre heures, assurent de hauts responsables militaires. Les premiers soldats ont quitté samedi l'enclave palestinienne. Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s'exprimera à 20h, heure de Paris.
Envoyé spécial à Gaza
Quatre semaines après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le gouvernement israélien semble envisager de proclamer unilatéralement la fin de ses opérations. Plusieurs hauts responsables militaires affirment que la destruction des tunnels percés par le Hamas entre les deux territoires sera terminée dans les vingt-quatre heures. Samedi soir, l'armée israélienne a annoncé son retrait de Beit Lahyia, au nord de l'enclave, ainsi que de plusieurs villages situés à l'est de Khan Younis. Une partie des soldats ont commencé à quitter la bande de Gaza, selon la télévision israélienne. Les habitants ont été autorisés à rentrer chez eux, près de deux semaines après avoir été chassés par les bombardements.
Ce début de désengagement intervient au lendemain de la capture d'un officier israélien, le sous-lieutenant Hadar Goldin, lors d'une attaque menée par un commando palestinien dans la ville de Rafah. Ce développement, survenu alors qu'une trêve de 72 heures avait été acceptée la veille par Israël et le Hamas, a été largement interprété comme une «violation flagrante» de cet accord. Selon la presse israélienne, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a décidé dans la foulée de ne pas participer aux négociations en vue d'un cessez-le-feu durable qui devaient se tenir au Caire. «Trouver un arrangement n'intéresse pas le Hamas, qui ne fait que se moquer de la communauté internationale», a commenté la radio de l'armée. Le premier ministre s'exprimera à 20h, heure de Paris.
«La Résistance est prête à poursuivre les combats»
Le Hamas, de son côté, a annoncé qu'il ne se juge pas lié par un éventuel désengagement unilatéral de l'armée israélienne. «La Résistance est prête à poursuivre les combats», a prévenu Sami Abou Zuhri, l'un des porte-paroles du mouvement islamiste à Gaza. Un propos que les combattants palestiniens ont illustré samedi après-midi en tirant une salve de roquettes vers Israël. Soixante-quatorze projectiles au total ont été lancés au cours de la journée, selon l'armée israélienne, qui devrait poursuivre ses frappes aériennes contre les rampes de lancement aussi longtemps qu'elles n'auront pas fait taire les artificiers du Hamas.
Samedi matin, la branche armée du Hamas avait tenté de minimiser la portée des événements survenus la veille à Rafah. «Nous avons perdu contact avec le groupe de combattants qui a participé à l'embuscade et nous pensons qu'ils ont tous été tués dans les bombardements», ont fait savoir les brigades Ezzeddine al-Qassam dans un communiqué, ajoutant: «En supposant qu'ils aient réussi à capturer le soldat pendant les combats, nous estimons qu'il a également été tué dans l'incident.» D'autres responsables du Hamas ont contredit le récit livré par l'armée israélienne, affirmant que l'attaque est intervenue avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
L'intense campagne de bombardement lancée vendredi matin à Rafah, dans le but manifeste d'empêcher le transfert du captif dans une autre partie de l'enclave, s'est poursuivie samedi. Au total, près de 180 personnes ont été tuées en un peu plus de vingt-quatre heures dans cette ville limitrophe de l'Égypte. Un intense travail de renseignement, intégrant des fouilles maison par maison, continuait d'être mené par l'armée.
«La situation demeure effrayante, expliquait Haïfa Bayumi, une habitante de Rafah jointe par téléphone. Des avions passent en permanence à basse altitude et des soldats israéliens patrouillent dans les zones proches de la frontière. La plupart des habitants de ces quartiers Est ont reflué vers le centre en espérant se mettre un peu à l'abri. J'héberge chez moi une soixantaine de personnes, dont un oncle qui était venu de Gaza pour nous rendre visite. Il ne peut reprendre la route parce que l'armée israélienne a fait savoir qu'elle considérerait tout véhicule comme une cible…»
Le Figaro
Commentaires
Mais quel sens cela a de prétendre que l’armée israélienne prépare son repli, puis qu’elle peut reprendre Gaza quand elle le veut ? Et j’aime bien leur rhétorique : « elle considérerait tout véhicule comme une cible…» : on sait qu’elle considère tout Palestinien comme une cible !