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A Gaza les enfants paient cher le prix de la guerre

 
 
Après un mois de conflit armé dans la bande de Gaza et plus de 1800 morts côté palestinien, un cessez-le-feu de 72 heures vient d’entrer en vigueur. L’armée israélienne s’est donc totalement retirée de Gaza. Elle laisse derrière elle des milliers de victimes civiles, dont de nombreux enfants : 400 morts et 40 000 en état de choc psychologique.

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05.08.2014Par Laura Mousset
L’armée israélienne s’est retirée de Gaza ce mardi, pour 72 heures au moins. C’est ce qu’à annoncé un porte-parole de l’armée avant d’ajouter qu’elle se déploierait "en dehors de la bande de Gaza sur des positions défensives dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu". Mais Israël a d’ores et déjà annoncé qu’en dépit de la trêve, elle riposterait à toute attaque dont elle ferait l’objet.

La précédente trêve du lundi 4 août avait été entachée par la mort de plusieurs personnes dont une fillette de 8 ans, quelques minutes après le début du cessez-le-feu décrété par l’armée israélienne.

Le conflit armé entre Israël et le Hamas, débuté le 8 juillet dernier, a fait beaucoup de jeunes victimes, la plupart âgées de moins de 12 ans, selon l’Unicef. "Il faut savoir que Gaza est l’un des endroits les plus densément peuplé au monde et que la moitié des Gazouis sont des enfants, assure Catherine Weibel, porte-parole de l’Unicef pour la Palestine. Au total 392 enfants palestiniens ont été tués dans ces affrontements, 243 garçons et 149 filles. C’est plus que durant l’opération "Plomb durci" de 2008-2009. Et le temps que l’on vérifie tous les corps, les chiffres continuent de grimper".

En l’espace de deux semaines, trois écoles de l’ONU servant de refuge aux réfugiés palestiniens, notamment des femmes et des enfants, ont été visées par des bombes israéliennes. Des dizaines de personnes ont péri. La première école, touchée le 24 juillet, est située à Beit Hanoun, la seconde, visée le 31 juillet, se trouve à Jabaliya, et la dernière, bombardée le 3 août, est installée à Rafah. Le 28 juillet dernier, lors d’une frappe sur un camp de réfugiés de la ville de Gaza, sept enfants avaient également péri.
 
Capture d'écran des images filmées en direct par TF1 lors du bombardement de la plage de Gaza
Parmi les cas les plus frappants de mort d’enfants, celui du mercredi 16 juillet a marqué les esprits du monde entier. Ce jour-là, sur la plage de Gaza, quatre garçonnets palestiniens de la même famille, entre 9 et 11 ans, jouent ensemble sur le sable. C’est à ce moment-là qu’une première bombe, probablement tirée d'un navire, explose sur une cabane de pêcheurs près des jeunes garçons, sans les toucher. C'est la deuxième qui toucher les quatre enfants de plein fouet. Des journalistes de Channel 4 News, BBC, The Guardian, TF1 logeant dans un hôtel devant la plage sortent aussitôt du bâtiment et filment l’horreur, quelques minutes seulement après les bombardements. Sur les vidéos, les quatre petits corps gisent au sol, certains démembrés, d’autres complètement déchiquetés… Des civils accourent pour tenter de les sauver, mais ils décéderont tous les quatre.
Un traumatisme indélébile

Gaza est un champ de bataille. Des bâtiments en feu, en ruine, des corps qui jonchent le sol, des taches de sang sur les murs… La mort est omniprésente, elle est devenue la réalité des Gazaouis, le quotidien des enfants. "C’est la troisième fois en six ans que les enfants sont confrontés à la guerre, jour et nuit. Cela a complètement détruit leur sentiment de sécurité. Avant, les parents pouvaient prétendre que les bombardements n’étaient qu’un feu d’artifice, aujourd’hui, ce n’est plus possible. Les enfants savent qu’il y a la guerre, explique Catherine Weibel.
 
Sur une photo publiée sur le site du Nouvel Obs, la petite Ansam, 9 ans, regarde, les yeux pleins de larmes, le corps de son petit frère de 4 ans, tué lors d’un bombardement. Une image forte qui traduit le traumatisme et la douleur de ces enfants qui ont déjà quitté le monde de l’insouciance. Aujourd'hui, à Gaza, environ "40 000 enfants en état de choc ont besoin d'une assistance psychologique, observe Catherine Weibel. Le travail des équipes de l'Unicef est de donner des conseils aux parents pour qu'ils rassurent leurs enfants. Il faut qu'ils arrivent à rétablir une sorte de "routine", même s'ils vivent dans des centres ou des écoles de l'ONU."

Sur Twitter, l’adolescente gazaouie de 16 ans, Farah Baker (lire notre article), représente cette jeunesse palestinienne qui a grandi avec la guerre. Sur son compte @Farah_gazan, elle écrit : "Je suis Farah Baker, de Gaza, 16 ans. Depuis que je suis née, j’ai survécu à trois guerres et je pense que ça suffit !" (en référence aux précédentes opérations israéliennes Plomb durci (2008) et Pilier de défense (2012), ndlr). Ses témoignages ont ému le monde entier, et notamment la presse américaine, qui lui a accordé une interview sur NBC News.

Un émoi international

Face à l’horreur des massacres de civils, dont des centaines d’enfants, les réactions ont été nombreuses partout dans le monde. Des manifestations ont été organisées devant la Maison-Blanche, à Washington, en France, à Montréal, en Tunisie… Certaines ont rassemblé juifs et musulmans pour transmettre un message de paix et d’unité aux belligérants.

Lors d’une interview à la chaîne Al-Jazeera, Christopher Gunness, directeur et porte-parole de l’UNRWA, fond en larmes en évoquant la situation sur place. Il ne parvient à énoncer que quelques mots : "Le droit des Palestiniens, et même de leurs enfants, est bafoué, et c’est absolument horrible". Après coup, il confiera au journal britannique The Guardian : "Ce qui me fend le cœur, c'est la souffrance des enfants, et j’étais tellement secoué par l’épouvantable attaque de l’école à Jabaliya que je ne pouvais pas me contrôler". 
"Sur les neufs personnes tuées dans le bombardement de l'école UNRWA de Rafah à Gaza, hier, cinq étaient des enfants de 3 à 15 ans"
Du côté de l’ONU, Ban Ki-moon, le sécrétaire général a dénoncé les actes "criminels" des Israéliens, qui visent les écoles de l’organisation internationale.

En France, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré : "Le droit "total" d’Israël à se défendre ne justifie pas qu’on tue des enfants et qu’on massacre des civils".

Pour Anthony Lake, directeur général de l'Unicef, interrogé par RFI, « la violence sur les enfants atteint des proportions dramatiques, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique, mettant gravement en péril les espoirs de paix ».

La trêve de 72h acceptée par Israël et le Hamas va permettre aux secours de pouvoir effectuer leur travail dans de meilleures conditions car jusqu’ici il n’y avait « pas de corridor humanitaire, malgré les gros problèmes de soins et d’eau potable » regrette Catherine Weibel, porte-parole de l'Unicef pour la Palestine.
 
TV5MONDE

Commentaires

  • Jimmy Carter, ancien president des Etats Unis, prend la defense de Hamas:
    http://www.foxnews.com/politics/2014/08/05/jimmy-carter-pushes-us-to-recognize-hamas-slams-israel-in-op-ed/
    Brave Jimmy Carter!

  • J'ai toujours aimé Jimmy Carter et je n'ai jamais bien compris les attaques dont il faisait l'objet. Maintenant je commence à comprendre...

  • Les juifs savent parfaitement que pour tuer son ennemi, il faut tuer ses enfants.

  • …et que disent les alliés d'Israël ?
    "Il faut sanctionner Poutine !"
    http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/08/02/il-faut-sanctionner-la-russie-par-neil-clark/

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