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Les bracelets électroniques des détenus sont-ils fiables ?

 

Publié le Samedi 16/08/2014 à 14H27
 

Des situations gênantes voire dangereuses découlent de nombreuses pannes

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Il y a les "anti" et les "pro" bracelet électronique. Les premiers assurent, en s'appuyant sur des affaires récentes, que cette mesure n'empêche en rien la commission d'infractions - n'étant pas un GPS comme certains l'imaginent -, que l'augmentation exponentielle des placements sous surveillance électronique (dit PSE, 12 000 en France, dont 1500 en région Paca-Corse) cache aussi un manque de suivi socio-judiciaire et le considèrent comme très démagogique. À l'inverse, les fervents partisans, dont fait partie la ministre de la Justice, Christiane Taubira, assurent vider par là les prisons, faire des économies abyssales (une journée en prison coûte 80 euros alors qu'une journée sous bracelet 12 euros, Ndlr) et lutter efficacement contre la récidive qui serait bien moins élevée qu'à la sortie de peines de prison ferme.

Et puis il y a ceux qui gèrent ce système, devenu la peine alternative la plus utilisée ! Eux, ce sont les surveillants "PSE" et les agents des services d'insertion et de probation (SPIP). Et depuis six mois environ, ils sont particulièrement inquiets.

"Moins cher et moins fiable aussi"

Pour la période 2013-2017, c'est Thales, le géant français de l'aéronautique, de la défense et de la sécurité, qui a repris ce marché de 50 millions d'euros. "Le gouvernement a choisi, début 2013, une offre bien moins chère que celle de l'ancien fournisseur Datacet (60 millions d'euros sur quatre ans, Ndlr) mais on se rend compte, depuis le déploiement du matériel en début d'année, que la qualité est aussi bien moins fiable !" peste Frédéric Belhabib, du syndicat CFDT et agent en "milieu ouvert" au SPIP d'Aix-en-Provence. "Depuis des mois, les pannes de bracelets se multiplient, nous changeons plusieurs équipements par jour. Parfois c'est comique : il est arrivé que la pile tombe en rade une heure après la pose du bracelet ! Les conséquences sont différentes selon les situations : par exemple, nous avons été contraints de faire revenir plusieurs fois certains détenus. Pour d'autres, on s'est rendu compte seulement à un rendez-vous qu'ils avaient dans le cadre de leur contrôle judiciaire que leur bracelet ne marchait plus ! On a aussi perdu de vue un gros braqueur marseillais, pendant cinq jours, heureusement, lui ne savait pas que son bracelet était déconnecté. Et puis, on a également eu un gros souci avec un pédophile qui vit dans le pays d'Aix : le pôle centralisateur (qui enregistre les alarmes en cas de non-respect des horaires de la peine aménagée) nous assurait qu'il était sorti de chez lui. On a immédiatement téléphoné chez lui, et il jurait que non. Nos collègues étaient aussi certains que son bracelet était cassé, alors qu'il ne l'était pas ! Du coup, on ne sait pas si le détenu mentait ou non... Tout cela est très délicat à gérer au quotidien".

Du côté du SPIP de Marseille, on déplore la même galère. "C'est un problème national, enchaîne Noémie de Carpigny, de la CGT, tous les jours nous remplaçons quatre ou cinq bracelets et ces défaillances techniques ont des conséquences sur la vie des détenus notamment quand on les réveille parce que leur bracelet n'est plus détecté et qu'ils sont en fait bien gentiment dans leur lit !"

Chez Thales, le message est limpide : "Voyez avec notre client, le ministère de la Justice". À la direction interrégionale des services pénitentiaires Paca-Corse, le numéro deux, Pierre Raffin, minimise les revendications syndicales : "Effectivement, au début, il y a eu des ajustements à faire, mais cela va beaucoup mieux".

Reste que selon les syndicats, "les détenus ont bien compris qu'on avait des soucis avec leurs bracelets et certains pourraient bien tenter d'en profiter..."


En chiffres

En 2013, d'après les chiffres du ministère de la Justice, 32 584 personnes ont été placées sous bracelet en France. C'est l'aménagement de peine le plus utilisé.

Seules 1 786 révocations de la mesure ont eu lieu, soit un taux de 5,7%. Ces 1 786 personnes n'ont pas toutes commis un délit : elles ont vu leur bracelet retiré pour différentes raisons.

Soit à leur demande (certains préfèrent la prison) ; soit pour plusieurs manquements à leurs obligations (de présence ou d'honorer les rendez-vous avec l'administration).

soit pour un nouveau délit; soit parce qu'une autre condamnation intervenue depuis la pose du bracelet, pour un délit antérieur, entraîne la révocation de l'aménagement de peine.


La Provence

Commentaires

  • Soyons clairs, et comme le disait hier notre Premier Ministre Valls : disons la vérité : on a mis en place ce prétendu système de surveillance pour libérer un maximum de criminels conformément aux nouveaux principes de notre justice : on laisse libres les criminels et on met en prison les victimes.

  • "cela va beaucoup mieux " , avec la mère Taubira aux manettes , bien entendu cela ne pouvait .!!
    que grandement s,améliorer , on le constate tous les jours . . !
    salutations.

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