Et voilà encore ce que l’on peut appeler « un renversement de situation ». Vous êtes chez vous, la nuit, bien au chaud sous votre couette.
Vous dormez… Soudain, vous vous réveillez car la porte du salon, qui est fermée, vient de faire son bruit caractéristique à l’ouverture.
Inquiet, d’abord vous ouvrez un œil et, l’oreille tendue, vous essayez de calmer les battements de votre cœur qui s’emballe, vous venez d’identifier un autre bruit qui est significatif. Quelqu’un rôde dans votre maison. Ce n’est pas bobonne, car elle est partie (sans espoir/chance de retour, il y a bien une dizaine d’années).
Votre bras descend lentement le long du sommier et votre main rencontre l’acier froid du canon de votre « Holland-Holland » rassurant qui repose sur le sol, sous le lit.
Ce n’est pas la première fois que vous êtes victime d’un cambriolage. La gendarmerie, malgré toute sa bonne volonté, n’a, bien sûr, pas pu élucider l’affaire la dernière fois. Trop de cas semblables. Trop d’appels au secours certaines nuits. Bref, la gendarmerie viendra voir ce qui se passe demain, lorsqu’il fera jour…
Vous apparaissez en haut de l’escalier, et constatez que les criminels sont en plein travail. Ils ne vous ont pas entendu. L’argenterie est entassée dans un canapé, ils cherchent du cash en fracturant de jolies boîtes en loupe d’orme laquée, au pied de biche.
Votre sang ne fait qu’un tour ! « Les mains en l’air, bande de voyous ! »
Les deux hommes (que je ne décrirai pas… pour ne pas stigmatiser) sursautent et, sans se retourner, abandonnent leur activité. L’une des deux nouvelles victimes (leur statut vient de changer !) sort un beau couteau pointu, comme un glaive romain, et monte l’escalier lentement d’un air menaçant et décidé. Vous hurlez à ces messieurs de se rendre. Que nenni ! Ils approchent plus près… Alors au jugé (c’est-à-dire, la crosse du calibre 12 posée sur votre hanche, comme John Wayne aux heures de sa gloire), vous appuyez sur la première détente. Le coup part. Le malfaiteur a un sursaut et part s’étaler sur la moquette toute neuve. L’autre voyou disparaît dans la nature par la porte-fenêtre, elle aussi fracturée.
Tout le tralala habituel. Vous avez appelé les gendarmes qui prennent leur temps pour faire les constatations d’usage. Ils appellent le sous-préfet, qui décide d’ouvrir le « parapluie ». Ce dernier donne l’ordre de vous embastiller. Et voilà ! Vous avez fait le tour ! Vous êtes passé du statut de victime à celui d’agresseur.
Le tribunal va vous juger pour meurtre avec préméditation, il vous accuse d’avoir volontairement donné la mort… Tous les jours, de nouveaux « assassins » qui rêvaient tranquillement dans leur lit sont arrêtés « courageusement » par les représentants de la loi. Pendant que ces pauvres cambrioleurs meurent sous les tirs chez les citoyens…
Cette nouvelle société de « progrès » a réussi le tour de force de faire passer l’agresseur pour une victime et inversement. Mais où cela va-t-il s’arrêter ?
Les Français vont-ils continuer à supporter d’être désarmés (par les magistrats, tant que ceux-ci ne sont pas les victimes) devant la violence et les exactions, face à l’expansion de la criminalité ? Toutes les banlieues de France sont des lieux de trafic d’armes. Le pauvre type qui tente de se défendre chez lui, car il sait que l’État ne viendra pas à son secours, est mis en prison sans façon. Le monde (en France) tourne vraiment à l’envers !
François FIEVET
BOULEVARD VOLTAIRE
Commentaires
Merci à François Fievet pour cette analyse : c’est exactement ce qui se passe en France. Ceci a été mis progressivement en place par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, en s’appuyant sur la magistrature : on met en prison les victime et on laisse libres les criminels qui ont tout loisirs de recommencer leurs forfaits.
et pourtant , nombre de lambda votent encore et toujours pour les partis du Système . . alors c,est quoi : de l,ethno-masochisme ?? ou la connerie sans fin. . .!!
salutations.