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Poutine: "je peux prendre Kiev en deux semaines"

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02/09/2014 à 11:28 - Mis à jour à 11:35

Source: L'Express

Le président russe a fait savoir à José Manuel Barroso que, s'il le voulait, il pouvait envahir la capitale ukrainienne en moins de deux semaines. Des déclarations qui interviennent dans la foulée d'une évocation d'un possible état indépendant dans l'est de l'Ukraine.

 

 

Poutine © Reuters

Selon Poutine, l'armée russe pourrait être dans les rues de Kiev en moins de deux semaines. Des propos musclés qu'il aurait tenus lors d'une conversation téléphonique et qui ont été repris par La Repubblica et De Spiegel. Barroso aurait en effet révélé la tenue de cette conversation lors du sommet européen de la semaine dernière à Bruxelles. La discussion entre les deux hommes s'engage sur le sujet de la présence militaire russe en Ukraine. Une présence fermement démentie par le président russe et qui aurait alors rétorqué à Barroso que "s'il le souhaitait, il pourrait entrer dans Kiev en moins de deux semaines".

 

Le Kremlin trouve pour sa part que les propos de Vladimir Poutine ont été "retirés de leur contexte" et que "ce n'est pas approprié" de la part de Barroso. "Cela va au-delà des pratiques diplomatiques, si cela a été fait. Cela n'est pas du niveau d'une personnalité politique sérieuse". "Que ces mots aient été prononcés ou non, je pense que ces citations ont été retirées de leur contexte et avaient une signification totalement différente", a dénoncé M. Ouchakov du Kremlin pour les questions internationales.

 

 

Un nouvel état en Ukraine est-il possible ?

 

Ce n'est pas la seule déclaration-choc du président russe. Pas plus tard que dimanche, il a évoqué devant les caméras d'une télévision russe la possibilité de la création d'un État au sud-est de l'Ukraine pour mettre fin aux conflits. Jusqu'à présent la Russie s'était limitée à seulement demander davantage d'autonomie pour ces régions.

 

Mais la Russie peut-elle vraiment faire apparaître un nouvel État dans l'est de l'Ukraine ? L'Express a interviewé un expert, Yann Kerbrat, professeur de droit international, pour savoir si cela était possible au regard du droit international. Car si l'idée d'un état a été par la suite démentie par le Kremlin, ce genre de situation fait curieusement écho à ce qu'on a pu voir en Crimée ou encore Géorgie avec l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

Pour qu'un état soit reconnu au niveau international, il faut qu'il existe au sein du pays "une organisation politique - généralement appelée gouvernement - capable d'organiser la société de manière à être respectée par un peuple." précise le professeur. Or on tombe souvent dans une zone grise où certains reconnaissent le nouvel État et d'autres pas.

 

Et Yann Kerbrat de préciser que "Par exemple, en Géorgie, l'indépendance de l'Abkhazie est reconnue par la Russie et cinq autres Etats, mais pas par le reste de la communauté internationale. La reconnaissance ne fait naître que des obligations pour le pays qui reconnaît. Il s'inscrit alors dans une relation d'État à État et soumet ces relations au droit international: cela implique la mise en place de relations diplomatiques, le respect de la souveraineté du nouvel État...". Le professeur poursuit en stipulant qu'on ne peut considérer l'Est de l'Ukraine comme un état "parce qu'il n'y a pas de gouvernement qui puisse revendiquer l'exercice du pouvoir sur ce territoire de manière exclusive. En effet, l'État ukrainien y mène chaque jour des interventions armées." Mais aussi parce que les "russophones de l'est de l'Ukraine ne peuvent pas s'appuyer sur le droit international pour revendiquer leur indépendance. Le droit à l'autodétermination des peuples ne se confère qu'aux peuples coloniaux." Or, l'Ukraine ne peut pas être considérée comme une colonie ou un territoire occupé puisque la Russie n'est pas officiellement entrée en Ukraine.

Toujours selon Yann Kerbrat, la reconnaissance d'un état n'a donc qu'une seule véritable limite imposée par le droit international : "il est interdit de reconnaître la naissance d'un État lorsqu'il est issu de la violation de l'interdiction du recours à la force et/ou de la violation du principe de non-intervention qui préserve l'intégrité territoriale." Une limite qui est atteinte si l'on considère que la Russie intervient militairement ou menace d'intervenir en Ukraine et qui du même coup nie la souveraineté de ce pays. De quoi rendre caduque toute velléité de la Russie de rendre l'Est de l'Ukraine indépendant.

Commentaires

  • Vous êtes tous comme moi car vous croyez que l'OTAN protège le monde libre de son éternel adversaire , la Russie .
    Il faut déchanter pourtant . Dans les années 1970 les Allemands apprirent avec stupéfaction que les militaires US ne les défendraient pas en cas de conflit avec l'Est , leur gouvernement n'étant pas disposé à sacrifier inutilement des troupes . Un sain mouvement d'une ampleur jamais vue réunit alors gauchistes professionnels ( pas tous fous à lier ) et nationalistes contre l 'establishment .
    Quand donc les Ukrainiens vont-ils admettre qu'entre deux maux , il faut choisir le moindre ? Un pays pauvre dénué de dignité offre un spectacle affligeant . Les nationalistes ukrainiens doivent chasser les charlatans qui les vendent à l'Occident . Recevoir B-H L et le sénateur MacCaine , voilà qui soulève le coeur . Admirer un monde qui sombre , non , mille fois non .
    L'Occident n'est pas riche . Il a tout perdu et , partout où il pénètre , il détruit les peuples en infestant les âmes .
    Poutine est un homme de bonne compagnie . La Russie est proche de vous ethniquement et culturellement .
    Qu'allez-vous chercher chez les fauteurs de guerres de l'OTAN ?
    Un peu de tenue , svp . Redressez-vous donc !

  • Qu'en savez- vous si Poutine est un homme de bonne compagnie? Vous le connaissez personnellement?

  • L'infect agent de la CIA Barroso s'est empressé de dévoiler une conversation téléphonique privée avec Poutine, en sortant cette phrase de son contexte qu'on peut aisément deviner !
    La phrase initiale, à supposer qu'elle ait été prononcée est :"s'il le souhaitait, il pourrait entrer dans Kiev en moins de deux semaines" La traduction devient : "je peux prendre Kiev en deux semaines". Prochain article : "Poutine menace de prendre Kiev dans deux semaines".
    Alors que la phrase pleine de conditionnels indique exactement le contraire !

  • C'est plausible, mais c'est une supposition de votre partn tout de même.
    Quoi qu'il en soit, cette phrase de Poutine, même bourrée de conditionnels, reste ambiguë.

  • « Le droit à l'autodétermination des peuples ne se confère qu'aux peuples coloniaux. » : tiens c’est nouveau, ça vient de sortir ?comme aurait dit Coluche : ce grand professeur Kerbrat pourrait peut-être nous définir ce qu’est un peuple colonial et un peuple qui n’est pas colonial?
    Et qui lui a dit que ce n’était réservait qu’aux coloniaux ? C’est le bon Dieu ? Les anciennes possessions de l’URSS n’étaient pas des colonies ? Et à quand l’autodétermination des arabes en Israël ?

  • Il a du avoir la diarrhée, le Barroso !
    J'imagine les derniers modèles de Sukhoï survoler Kiev et balancer des bombes au chocolat ;o)
    Il est fort possible que les ukrainiens eux-mêmes fassent le ménage à Kiev cet automne ou au plus tard cet hiver et décident une partition du pays.
    Chacun chez soi et Dieu pour tous !

  • difficile de savoir si Poutine est un homme de "bonne compagnie", bien que je préfèrerais la sienne à Hollande , par contre il défend bien les intérêts de son pays , et je pense qu,un partenariat avec la Russie est mieux qu,avec les USA .!!
    salutations.

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