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Marseille: rentrée des classes et des clashs !


Le 18:18 : rentrée sous les sifflets pour Jean... par LaProvence

Marseille / Publié le Mercredi 03/09/2014 à 05H24

 

Hier des parents ont pris à partie Jean-Claude Gaudin à Bompard (7e). Le maire accuse toujours le gouvernement

 

 
 

Mur de caméras, bouquet de micros, parterre d'élus et policiers en faction : hier matin, la petite école Amédée-Autran, à Bompard (7e) a vécu une rentrée scolaire pas comme les autres. C'est ici, dans ce chic et d'ordinaire très paisible quartier de Marseille, que Jean-Claude Gaudin avait choisi de marquer le retour dans les 445 écoles maternelles et primaires marseillaises, de quelque 74 000 élèves.

Mais en pleine polémique sur l'application de la réforme des rythmes scolaires, l'exercice convenu et débonnaire a tourné au clash. Car même dans ce bastion de droite, le fait que les enfants soient livrés aux familles le vendredi après-midi ne passe pas.

Avant même l'arrivée du sénateur maire, les langues se délient : "Cette histoire du vendredi, on l'a appris au dernier moment", enrage ainsi Latifa, assistante maternelle dont le fils entre en CM2. À côté, Marc, superviseur dans un centre d'appel et Silvana, chargée de logistique-achat, paniquent. "Ce que je ressens ? Du désespoir ! soupire la jeune femme. Je suis hors de moi, je n'arrive même pas à croire à cette situation. On finit à 18 h, nous n'avons pas de famille sur place pour récupérer Valentine et les centres aérés sont pleins." A Amédée-Autran, dans la majorité des familles, les deux parents travaillent. C'est encore le cas de Sandra, fonctionnaire de police, comme son mari : "J'ai été obligée de faire venir de Paris ma grand-mère de 80 ans. Elle va rester chez nous jusqu'à la Toussaint. Nous n'avons pas d'autre solution."

Jean-Claude Gaudin arrive, suivi de son premier adjoint Dominique Tian, de Danielle Casanova, élue à l'Éducation, de la maire de secteur Sabine Bernasconi, et s'engouffre dans une classe. Compacte, façon pack de rugby, la presse est à ses trousses. Quitte à légèrement perturber les enfants : "C'est stressant pour eux et... pas que pour eux", glisse une maîtresse.

"Vous voulez qu'on aille dans le privé !" 

Face à la presse, aux parents, Jean-Claude Gaudin refait le même discours que celui égrèné depuis une semaine dans tous les médias : "Nous avons proposé un moratoire, un projet alternatif qui ont été refusés par le recteur. Mais on ne peut pas confier les enfants à n'importe qui, il y a des appels, on me dit que j'ai eu deux ans pour ça, mais c'est un mensonge ! Nous n'avons su qu'en juillet que le recteur refusait notre projet."

Le maire rappelle le coût pour la Ville de ce nouveau temps périscolaire ("D'ici Noël, 9 M, puis 22 M après", estime-t-il, alors que le groupe socialiste mise, lui, sur "une dépense nette de 1 à 4 M"). "Les parents récupéreront les enfants le vendredi jusqu'à la Toussaint. Qu'ils se tournent vers la ministre!" "C'est vous qui vous y êtes pris trop tard ! Vous voulez qu'on aille dans le privé !" lance Thierry, un papa excédé. "Occupez-vous aussi de vos enfants !" lui rétorque le maire, ce qui déclenche les huées. "C'est honteux" crient des mamans. Les enfants, eux, roulent de gros yeux : "C'est pour les trucs scolaires, c'est ça ?" demande Iris, blondinette de CM1.

Les parents improvisent 

À la tribune, Patrick Guichard, l'inspecteur d'académie remet la Ville face à ses responsabilités : "Depuis 18 mois, nous préparons cette réforme avec l'ensemble des maires de France. Cette réforme est ambitieuse, elle propose un rythme propice à la réussite des élèves. On ne pouvait pas déroger aux cinq matinées Monsieur le maire (le projet de Marseille gardait la semaine de 4 jours, NDLR)". Après avoir distribué des dictionnaires, Jean-Claude Gaudin rejoint l'école privée Sacré-coeur du Roucas.

Devant l'hôtel de ville, l'Unsa Territoriaux et Sep-Unsa fustigent "le pire scénario de rentrée possible" et rappellent qu'il "était possible de faire autrement. Depuis 2012, on demande au maire de répartir le périscolaire sur plusieurs jours et d'utiliser les vacataires de la Ville", appuie Gilles Prou-Gaillard.

Une option in fine rejetée par la mairie. Élu écologiste au conseil municipal, Karim Zéribi prêche pour un "comité de suivi" d'élus de tous bords pour "réajuster les manques" de la rentrée. Sur Facebook, des parents proposent de le faire à leur manière : en improvisant tous les vendredis une garderie à la mairie.


Les repères

Ce mercredi, les parents récupèrent les enfants à 11 h 30. Pas de cantine.

Vendredi, ils viendront après la cantine à 13 h 30 ou à 11 h 30. Attention : en raison d'un appel à la grève des agents, certaines écoles fermeront à 11 h 30.

La Provence

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