FIGAROVOX/ENTRETIEN- Valérie Igounet, spécialiste du Front national analyse le sondage Ifop/Le Figaro qui place dans tous les cas Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle.
Valérie Igounet est historienne, chercheuse associée à l'Institut du Temps Présent (CNRS). Spécialiste de l'extrême droite et du négationnisme, elle est l'auteur d'Histoire du négationnisme (Seuil, 2000) et de Robert Faurisson. Portrait d'un négationniste (Denoël, 2012).
Le sondage Ifop le Figaro est-il une étape importante dans l'histoire du FN?
Le fameux plafond de verre qui empêchait le Front national de devenir un parti majoritaire est en train de sérieusement se fissurer. Ce sondage en témoigne, comme un autre sondage Ifop, à la diffusion plus discrète, qui indique qu'il y a une progression du vote juif en faveur de Marine Le Pen. Les femmes aussi soutiennent de plus en plus Marine Le Pen. Enfin le FN s'adapte à d'autres champs politiques et notamment à la gauche. Aujourd'hui à l'intérieur, comme à l'extérieur, il est en train de réaliser sa mue.
Ce parti a changé?
Au regard de la population, le Front national a changé. Les visages ont changé. Une femme, jeune, moderne est à la tête du parti. Beaucoup d'élus n'ont pas trente ans et ne correspondent pas à l'image traditionnel du militant d'extrême-droite. L'offre politique, elle, est toujours la même bien qu'elle se soit adaptée au contexte. Mais son apparence est plus respectable. Tout écart de langage est immédiatement puni. Le souci de respectabilité apparaît partout. Cela crée encore des tensions en interne, comme dans tous les partis, mais sans doute parce que le FN est dans une dynamique de victoire, ces tensions n'explosent pas au grand jour.
L'immigration est encore la «rente» du FN?
Ce sondage s'explique, il me semble, par l'atmosphère de scandale et d'amateurisme qui entoure depuis des mois la politique Française. Pas par l'immigration. L'échec de François Hollande et la droite en capilotade ouvre objectivement un boulevard au FN. Marine Le Pen n'a rien à faire. Il lui suffit de récolter. L'immigration, c'est un sujet dont elle n'a pas à parler tous les jours. Il est intrinsèque au logiciel frontiste. Mais dès que c'est nécessaire, en meeting ou à la télévision, elle en parle et elle en reparlera.
A-t-elle en tête le modèle Fini, du nom de cet homme politique italien qui a commencé au MSI pour finir vice-premier ministre?
Le MSI et le FN ont une histoire commune, dont leur logo, la flamme tricolore. Nul ne sait ce qu'il y a dans la tête de Marine Le Pen mais ceux qui observent son parti pensent évidemment au MSI devenu parti de gouvernement sous le nom d'Alliance Nationale. Mais Marine Le Pen, il me semble, n'a pas de modèle. Son seul modèle, c'est le sien.
Commentaires
Que la République était belle sous l'Empire !
Telle n'est pourtant pas ma pensée . Le FN dédiabolisé c'est le FN au service des princes de ce monde .
Et ce revirement , cette trahison diront certains , était inévitable . Qui a compris que la démocratie , c'est le règne du fric ( Platon le savait ) ne s'étonne plus .
Vous accédez aux places à condition de vous renier . Et ça marche à tous les coups .
Où est le totalitarisme ?
La réponse s'impose à qui ne se berce pas d'illusions .
Bla, bla, bla : discours sans intérêt, n’accordons aucune confiance à ces soi-disant spécialistes de l’esstrêêême-droâââte !
"Valérie Igounet est historienne, chercheuse associée à l'Institut du Temps Présent (CNRS). Spécialiste de l'extrême droite et du négationnisme..." Comment peut on se dire spécialiste de quelque chose qu'on exècre ?