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Symbolique mais anecdotique : la Suède reconnaît l’Etat palestinien

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Le 6 octobre 2014 
  
Stefan Löfven, nouveau Premier ministre social-démocrate, a annoncé le 3 octobre que la Suède allait reconnaître l'« État de Palestine ».
         

La Suède est le 135e État membre de l’ONU qui reconnaît l’État palestinien. Stefan Löfven, nouveau Premier ministre social-démocrate, a annoncé le 3 octobre que la Suède allait reconnaître l’« État de Palestine ». Les États-Unis, de leur côté, ont rappelé que toute « reconnaissance internationale d’un État palestinien » était « prématurée » car nécessitant une « solution négociée » et une « reconnaissance mutuelle » entre Palestiniens et Israéliens.

Un État palestinien, avec Jérusalem comme capitale, a été proclamé le 15 novembre 1988, reconnu – depuis – par 134 pays. Le 3 janvier 2013, Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinenne, a voulu concrétiser l’existence de cet État palestinien en signant un décret réaffirmant son existence et, donc, entraînant la dissolution de « l’Autorité palestinienne » créée par les accords d’Oslo en 1993.

Cette reconnaissance par la Suède est tout au plus anecdotique car le problème de fond demeure. Héritier du sionisme révisionniste et allié aux « Russes » ultra-nationalistes de Libermann et aux néo-sionistes religieux, Benyamin Netanyahou est incapable d’admettre la réalité arabo-palestinienne et la nécessité des « deux États pour une Terre ». Sharon aurait pu être ce nationaliste incontesté consentant à une solution négociée avec un État palestinien. De même, côté palestinien, la dualité de pouvoir de facto empêche toute capacité de négociation. En 2006, la victoire électorale relative (44 % des voix) du Hamas et le coup d’État à Gaza paralysent toute initiative venant d’Abbas.

Il n’y a que deux États capables de faire pression sur les deux protagonistes. Le 16 juillet 2014, Vladimir Poutine déclarait : « Je soutiens le droit d’Israël à protéger ses citoyens », contre les roquettes du Hamas. Le chef du Kremlin est, dans l’histoire russe, le dirigeant le plus favorable à Israël, tout en continuant à entretenir ses liens avec l’axe chiite, à savoir la Syrie et l’Iran.

Mais alors que la Russie adopte une attitude plus équilibrée, les États-Unis de Barack Obama s’enfoncent dans l’isolationnisme, tendance de fond de l’histoire américaine. L’indépendance vis-à-vis des hydrocarbures arabes, obtenue avec l’exploitation du gaz de schiste, renforce cette tendance. Dès lors, Obama n’use pas de ses capacités de pression sur Israël. Les États-Unis pourraient accepter la Palestine dans les organisations internationales, ou peser sur les ventes d’armes.

La solution est pourtant connue depuis … 1947. En effet, la résolution 181 de l’ONU prévoyait la création des deux États. Ce sont les États arabes qui l’ont refusée, l’Égypte annexant Gaza et la Transjordanie absorbant la Cisjordanie pour devenir la Jordanie. L’erreur d’Israël fut d’occuper ces deux territoires à la suite de la guerre des Six-Jours en 1967, alors qu’en se retirant après sa victoire militaire, il aurait mis les voisins arabes devant leur responsabilité d’accepter un État palestinien.

Patrick Canonges

BOULEVARD VOLTAIRE

Commentaires

  • Saluons cette initiative suédoise qui va à l'encontre des voeux US, qui sont ceux d'Israël. Regrettons l'attitude de Poutine, "justifiée" je suppose par le poids considérable de Juifs russes en Israël et l'influence rétroactive de ceux-ci sur la communauté juive russe restée très puissante. La géopolitique a parfois des raisons qu'on a du mal à comprendre !

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