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Mikhaïl Khodorkovski : le joker de la CIA contre la Russie – par Guillaume Faye

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Les médias occidentaux font actuellement de ce personnage peu clair un héros, une icône virginale, symbole de la résistance contre la ”dictature” de Poutine. En réalité, c’est un pion dans la stratégie de l’administration de Washington pour affaiblir et subvertir la Russie. Retour sur le parcours d’un imposteur.

Le faux martyr

Mikhaïl Borissovitch Khodorkovski (photo) était jadis le tout puissant PDG milliardaire de la compagnie pétrolière post-soviétique Ioukos. Il fut jugé, condamné et emprisonné pour fraude fiscale. Immédiatement, tous les médias occidentaux ont raconté que c’était un procès politique et que ce nouveau Soljenitsyne avait été envoyé au « goulag » parce qu’il faisait partie de l’opposition ”libérale” à Vladimir Poutine. Argument sans preuves et ridicule, fabriqué par la propagande de la CIA : en effet, bien d’autres ”oligarques” ploutocrates corrompus et fraudeurs ont été incarcérés alors qu’ils ne faisaient pas de politique et, d’autre part, des centaines de personnalités russes, des opposants politiques à Poutine, vivent tranquillement et parlent librement sans jamais avoir étés inquiétés par la justice. De plus, en quoi, M. Poutine, qui a été élu à deux reprises par une majorité écrasante de son peuple (”par fraude !” dit, bien sûr, la propagande) aurait-il besoin de faire incarcérer ses opposants ? Si M.B. Khodorkhoski s’était présenté à la présidentielle, il n’aurait même pas obtenu 5% des voix.

M. Poutine a, par l’équivalent de notre droit de grâce présidentiel, fait libérer Khodorkovski avant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi. On a, bien sûr, répété partout que c’était un cynique moyen d’apparaître humain et magnanime pour éviter le boycott des Jeux. Où sont les preuves de ces allégations ? Une fois libéré, M. Khodorkovski se lance, avec l’aide de ses amis américains, dans une violente campagne internationale contre Poutine, contre son propre pays, la Russie et sa nouvelle politique de renaissance identitaire, d’indépendance et de puissance.

 

Entre-temps, la crise ukrainienne a commencé. Provoquée (voir autres article de ce blog) par Washington et une UE aux ordres, elle vise à museler la Russie en relançant la guerre froide et, à terme, à renverser le régime de Poutine – et tout autre régime patriotique et populaire qui lui succéderait – au profit d’un régime de type ”eltsinien” entièrement soumis à Washington, c’est-à-dire ”démocratique occidental”. Neutraliser la renaissance russe est l’objectif principal – et normal – des dirigeants US. On choisit donc Khodorkovski, collaborateur des intérêts américains, comme l’emblème de la ”résistance russe” à Poutine et candidat de la CIA à sa succession.

L’agitateur intrigant

M. Khodorkoski multiplie les conférences aux USA ; il est l’invité des galas de l’ONG Freedom House, filiale de la CIA, qui le payent très largement. Il a obtenu des entretiens au State Department (Ministère des Affaires étrangères), il a été reçu à la Maison-Blanche et au Congrès. Il est devenu la coqueluche de tout le lobby washingtonien anti-Poutine. Les USA seraient-il sa nouvelle patrie ?

Quelles sont les idées de M. Khodorkovski et qu’il répand dans tous les médias américains et européens, avec une extraordinaire prétention à faire parler de lui ? Tout d’abord, que le régime de Poutine est une dictature qui opprimerait le peuple russe CQFD ; ensuite qu’il menace la sécurité de l’Occident et du monde et qu’il risque de provoquer une Troisième guerre mondiale. (Au fait, M. Khodorkovski n’a pas pensé à la menace extraterrestre ?)

Outre ses conférences aux États-Unis, M. Khodorkovski se rend en Ukraine pour prêcher la bonne parole contre la Russie actuelle de Poutine. Il se présente, ne doutant pas de son génie et de sa hauteur morale, comme une alternative à Poutine, au Kremlin, à la tête d’une future Russie. Il est entouré d’un service de presse et de relations publiques international. Son organisation ”Russie ouverte” (1) – qui est une antenne de la CIA – mène en Russie une campagne de propagande pour lancer un mouvement d’opposition. Dans ses interviews (en France au Monde et au Figaro), il assène le même discours : le régime actuel, despotique, impérialiste et corrompu, va s’effondrer, donc il faut être prêt ; il qualifie ainsi la popularité de Poutine : « le pouvoir bénéficie aujourd’hui d’un soutien hystérique parce qu’il utilise la carte nationaliste en surfant sur la crise ukrainienne ».

Inversant la réalité, il prêche, se présentant comme ”patriote” alors qu’il est un agent des desseins de Washington : « rompre avec l’Ouest est un pas dangereux pour la Russie qui la couperait de son identité culturelle » : ou bien : « les vrais patriotes russes doivent dire la vérité, la guerre en Ukraine a pour seule motivation de préserver un régime moribond » ; il entend être celui qui « permettra au peuple de réaliser l’exploit nécessaire pour sauver la Russie ». Ou bien encore, cette prédiction ridicule : « ceux qui en Occident font semblant de ne pas comprendre l’enjeu de l’Ukraine ont tort. Ils ne veulent pas voir le danger de l’agressivité du régime russe. Mais si vous n’arrêtez pas Poutine, c’est votre propre sécurité qui sera en jeu, demain. » Grosse ficelle : il s’agit de relancer l’esprit de guerre froide en faisant croire à l’opinion qu’il existe une menace militaire russe contre l’Europe !

Le côté pervers (et l’esprit faux) du discours de MBK est qu’il prétend que la Russie patriote de Poutine est anti-européenne parce qu’elle serait ”anti-occidentale”, alors que c’est exactement l’inverse. Elle est ”anti-occidentale”, parce qu’elle est pro-européenne ! Ce que Khodorkovski appelle l’ ”Occident” n’a rien à voir avec l’Europe historique et enracinée, ni d’ailleurs avec la véritable Amérique profonde ; c’est tout simplement l’atlantisme, l’Union européenne vassale de l’OTAN et de Washington, la civilisation décadente que nous connaissons. La Russie de Poutine est à la fois ”anti-occidentale”, consciente de ses racines européennes et désireuse d’un partenariat global avec l’Europe.

L’objectif de la subversion

Le patriotisme russe est ce que déteste le plus M.B. Khodorkovski. On nous le fait passer pour un petit Saint alors qu’il est un joker de l’administration américaine destiné à déstabiliser le pouvoir russe actuel et le remplacer par un régime soumis. Exactement la même stratégie qu’en Ukraine et en Géorgie. Le programme de M. Khodorkovski est, sous couvert de ”démocratie”, la soumission de la Russie à l’Occident sous direction de l’OTAN. Khodorkovski est souvent considéré en Russie comme un traître à son pays, un personnage parfaitement méprisable, qui se drape dans la posture de la résistance au ”despote” Poutine et à son bellicisme.

Saint Khodorkovski est à la tête d’un lobby, piloté depuis les USA, et le but de la CIA est limpide : imposer Khodorkovski, dans les prochaines années, comme une icône, à la fois dans l’opinion russe et sur la scène internationale. Il s’agit de fabriquer un personnage qui s’imposerait comme le nouveau président russe, comme le successeur ”démocratique” de Poutine. Un proconsul, au service des intérêts US, à la tête d’une Russie décapitée. Cette stratégie a peu de chances de réussir. En effet MBK et son lobby sont complètement déconnectés du peuple russe des couches populaires, profondément patriotes et attachées à l’identité, à l’ordre et aux valeurs. MBK n’est en phase idéologique qu’avec une fraction minoritaire de l’opinion russe, une certaine petite bourgeoisie cosmopolite et occidentaliste concentrée à Moscou et dans les grandes villes. De plus, son discours de propagande sur la ”menace”, notamment militaire, que représenterait la nouvelle Russie n’est pas crédible et risque de ne pas passer dans l’opinion occidentale elle-même. Cette dernière, en effet, voit bien que la vraie menace est islamiste.

Khodorkovski espère qu’il aura un destin national en Russie parce qu’il parie sur l’échec et l’effondrement du régime de Poutine, notamment sur le plan économique. Les sanctions occidentales, voulues par Washington, vont dans ce sens : créer une crise socio-économique en Russie pour y semer le désordre. Et puis sortir le joker Khodorkovski. Cette stratégie, voulue par la CIA et certains milieux du Congrès, a peu de chances de réussir. Mais si elle réussissait, ce serait une très mauvaise nouvelle pour l’Europe.

(1) Le terme même de « Russie ouverte » est très significatif d’une certaine idéologie laxiste et décadentiste, dont souffre toute l’Union européenne : ouverture des frontières à tous les flux commerciaux et migratoires, ouverture d’esprit à toutes les doctrines délirantes, abandon de la souveraineté et de l’indépendance, renoncement à l’identité et à la puissance.

Guillaume Faye

Source : le Blog de Guillaume Faye.

Crédit photo : Митя Алешковский (Mitya Aleshkovskiy), via Wikipédia, (cc).

Commentaires

  • Le Président Poutine est un sage; s'il a fait libérer ce chien c'est qu'il a une raison pour le faire.
    La Russie est une superpuissance, le jour où les EU atteindront la ligne rouge, là ça va faire mal...

  • L'Empire russe est un ensemble composite dont les dirigeants furent tiraillés par des tropismes divers . Il en est deux qui s'opposent frontalement : le slavophilisme et l'occidentalisme , ce qui n'exclut pas les compromis .
    Occidentalistes , Pierre le Grand , le paradoxal Lénine , Eltsine et une partie de l'entourage de Poutine .
    La partie n'est pas jouée , d'autant que la bourgeoisie aisée des grandes cités de l'Empire est souvent éblouie par le clinquant venu de l'Ouest . Le communisme d'antan a produit cette sous-humanité sans traditions , déculturée , individualiste et vide ...
    Le bourgeois est un traître , un cosmopolite en puissance dont le seul dieu est l'argent .
    Les diatribes du Dostoïevski du " Journal d'en écrivain "sont étrangement voisines de celles qui parsèment les écrits des penseurs socialistes .
    L'alliance rouge-noir( ou brun ) , voilà l'alternative anti-occidentale à Poutine .
    - les penseurs de la révolution conservatrice allemande ont voulu définir un " Sonderweg " .
    En Russie ce chemin singulier qui a prise sur l'avenir parce qu'il est conforme au passé serait un communautarisme que le communisme tenta d' imposer .

  • Oui, pourquoi en effet ? Sans doute pour prouver à l'occident qu'il n'est pas le despote bolchevique ou KGBiste que celui-ci dépeint régulièrement. Poutine a fait des efforts en ce sens (cf. également la libération des Pussy Riot), mais n'a pas été payé de retour. Les Européens, sur pression de Washington, n'ont jamais saisi la main tendue par la Russie d'après l'URSS.
    Quoi que dise ou fasse Poutine, il ne trouvera jamais grâce auprès de Washington et de ses valets, parce qu'il reste l'ennemi géopolitique à abattre, et que cette volonté transcende tout le reste.
    Poutine a peut-être plus intérêt à laisser ce traître de Khodorkovski en liberté plutôt que de l'enfermer et de voir se multiplier campagnes et manifestations pour le libérer. Il le tient en laisse et pourra ainsi mieux exposer aux Russes l'attitude anti patriotique de ce traître parfaitement dépeint par Faye.

  • On se pose egalement la question de ce revirement de Poutine envers Israel..
    Il faudrait etre a sa place ou dans ses confidences pour le comprendre.
    Gabriele Anolfi se pose la question sur http://www.altermedia.info/france-belgique/.
    Israel est devenu l'ami de Poutine, mais qu''elles en sont les raisons?
    Khodorkovski a ete libere, mais il ne retournera jamais en Russie...

  • Nelly, Israël, c'est la Banque mondiale qui dirige le monde via son puisant allié les USA.
    Poutine a déclaré qu'il aimait les juifs depuis son enfance, car ce serait un couple juif qui l'aurait tiré de la misère... Il a de la reconnaissance.
    Je crois que Khordorkovski vit en Suisse, où il a mis à l'abri une immense fortune. Son carnet d'adresses doit être bien rempli...
    Le personnage demeure mystérieux et très inquiétant. Sa libération anticipée m'a beaucoup étonnée.

  • Ce Kordokovsky est un type dangereux, mais Poutine ne le craint pas..Il ne peut probablement plus mettre les pieds en Russie..au risque de retourner en prison...
    Quant a se qui se passe en Ukraine, nous sommes si mal renseignes que tout ce qu'on lit , on le regarde avec suspicion:
    http://reseauinternational.net/six-jours-placard-fer/

  • Encore une fois totalement hors sujet!!! ... Quoique...

    Me suivez-vous si je les mets à genous, face à un mur?

    http://breizatao.com/2014/10/13/enrichissement-multiculturel-un-mannequin-britannique-defiguree-lacide/

  • "Russie ouverte " tout est dit de la volonté des mondialistes de génocider les peuples de souche.
    Les mondialistes emploient tous les mêmes éléments de langage " ouverture, tolérance" opposés à " replié, rance, moisi ".
    Faye a bien raison d' affirmer que les mondialistes ne sont en rien des défenseurs de l' Occident, comme ils le prétendent, mais ses plus farouches ennemis.

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