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Vladimir Poutine en Serbie

Au grand dam du camp atlantiste, le Kremlin multiplie avec succès les contre-mesures afin de minimiser le choc des sanctions décrétées par les États-Unis et l’Union européenne.

C’est ainsi que Vladimir Poutine est en visite en Serbie, à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de Belgrade et du 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. Il a déposé une gerbe à la Nécropole russe (monument consacré à la mémoire de l’Armée impériale russe et restauré cet été). Des Belgradois, brandissant des portraits de Vladimir Poutine et de l’empereur russe Nicolas II, se sont rassemblés afin de manifester leur attachement au grand frère russe.

Au cours de sa visite, l’hôte du Kremlin a été décoré de l’Ordre de la République de Serbie du 1er degré par le président serbe, Tomislav Nikolic, qui a dit en russe : « Cher frère Vladimir, le peuple serbe est fier de te remettre l’Ordre de la distinction suprême serbe. » Ce à quoi M. Poutine a répondu : « Je ne pense pas avoir fait quelque chose pour mériter une telle récompense. »

 

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Après s’être entretenu avec le président serbe, le chef de l’État russe a échangé longuement avec le Premier ministre Aleksandar Vucic (photo). La question des relations commerciales (en augmentation de 17 % rien que pour le premier semestre 2014) a été très largement abordée.

L’éventualité d’ouvrir le marché russe aux véhicules fabriqués en Serbie par l’italien Fiat a été évoquée par M. Poutine :

« Nous avons beaucoup de thèmes à évoquer, et je suis ravi [...] de discuter d’une livraison éventuelle à la Russie de véhicules automobiles produits en Serbie en coopération avec Fiat. Compte tenu de nos bonnes relations avec l’Italie et la société Fiat, et de nos relations chaleureuses et étroites d’alliés avec la Serbie, nous pourrions, me semble-t-il, nous entendre sur un certain quota de livraison de ces véhicules sur le marché russe. »

Autre sujet abordé, le triplement des importations de produits agricoles serbes, comme le suggère M. Poutine :

« La Serbie a déjà augmenté ses livraisons de produits agricoles sur le marché russe, qui se chiffrent actuellement entre 130 et 150 millions de dollars. Si nous réalisons les ententes intervenues lors de nos entretiens, ces livraisons peuvent assez vite atteindre 500 millions de dollars. Cela profite beaucoup à l’économie serbe et c’est aussi un facteur positif pour la Russie. »

Le chef de l’État russe a laissé la porte ouverte à un apaisement à ce sujet entre Moscou et Bruxelles :

« Nous n’ignorons pas que les pertes des producteurs agricoles dans les pays européens, qui ont imposé des sanctions à la Russie qui a été contrainte d’y riposter par des restrictions des importations de produits d’agriculture, se chiffrent à des milliards d’euros. Nous ne voudrions pas poursuivre une telle pratique. Néanmoins, telle est la réalité actuelle. »

Très en pointe sur la question énergétique, la Russie, via la société Gazprom Neft (la branche pétrolière du groupe), va investir 1 milliard de dollars supplémentaires dans la société pétrolière serbe NIS, après y avoir déjà injecté 2 milliards. Gazprom Neft possède 56,15 % de NIS, l’État serbe 29,87 % (14 % des recettes fiscales du pays).

Washington et Bruxelles (la Serbie est candidate à l’adhésion à l’Union europénne) regardent avec inquiétude les liens entre Moscou et Belgrade se resserrer, alors que le camp atlantiste pensait en avoir fini avec la présence russe dans les Balkans depuis les guerres des années 90 en ex-Yougoslavie.

E&R

Commentaires

  • C’est l’UE et les US (c’est à dire en réalité les deux lobbies qui n’existent pas) qui ont jeté Poutine dans les bras de la Serbie. J’espère que Poutine va soutenir les Serbes contre les musulmans Albanais, surtout au Kosovo.

  • La Serbie et la Russie slaves sont de vieilles alliées, de même religion. Le bombardement de la Serbie par l' "Occident" n'a été possible qu'à une période de grande faiblesse de la Russie d'avant Poutine. Ce dernier ne se laissera pas prendre deux fois ! C'est une des explications de son attitude de fermeté sur la Crimée et l'Ukraine.

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