Il arrive que les gens soient tellement à gauche qu’ils se retrouvent à l’extrême droite. Il arrive aussi qu’à force de mentir, et de mentir sur leurs mensonges, d’autres, ou les mêmes, en arrivent à dire la vérité, par inadvertance. C’est la fameuse histoire juive :
« Pourquoi me dis-tu que tu vas à Lvov pour que je croie que tu vas à Varsovie, alors qu’en fait tu vas à Lvov ? »
En matière de vérité, j’ai toujours cru à l’architecture — disons plus modestement : aux bâtiments. Je pense, par exemple, que parcourir la campagne française, et considérer les édifices subsistants, en dit plus sur la réalité de la vie rurale au XVIIIe siècle, mettons, que trois cents volumes d’historiens spécialistes de la période.
Bien entendu, il faut garder en tête que les édifices les plus pauvres, les moins bien construits, ont disparu en plus grandes proportions que les autres. N’empêche, qu’apprend-on ? Que la France rurale était assez peu « rustique », dans l’ensemble, et plus opulente que misérable. Que la France paysanne représentait une population si nombreuse, et si diversifiée socialement, qu’elle ne constituait pas une classe – la paysannerie – mais une société presque complète à elle seule, où presque toute les classes étaient représentées, la bourgeoisie de campagne (à son aise et relativement instruite, relativement au fait des évolutions stylistiques) n’étant pas la moins nombreuse. Certes, il faut tenir compte des périodes, des régions. Il reste que l’architecture parle, et je lui fais plus confiance qu’à l’idéologie. Or, nous n’avons plus guère d’histoire qu’idéologique.
Prenons maintenant le musée d’Histoire de l’immigration, « inauguré » hier après sept ans d’ouverture — il est écrit que tous les mots mentent, en cette affaire. Il est installé dans un bâtiment superbe, sorti de terre en 1931 comme musée des Colonies et dûment décoré comme tel, car on y voit partout une France triomphante apportant sa civilisation aux peuples de son empire. Durant les trois quarts de siècle de son histoire, on a forcé cet édifice, selon les nécessités politiques du moment, à dire tout et n’importe quoi, y compris les choses les plus contraires à son message originel. C’est au point qu’il avait fallu interdire certaines salles, parce que vraiment ce n’était pas possible, elles eussent fait scandale. Dans son état pénultième, le musée exposait la grandeur des civilisations bousculées et soumises un moment par la France, puis profondément aimées et admirées par elle, par ses artistes et ses poètes : arts africains & océaniens.
L’actuelle « Cité » (encore un de ces mots menteurs, qui n’ont d’autre but que d’intimider) fait tourner de quelques degrés de plus la manette de renversement de la vérité originelle du bâtiment. Elle est d’ailleurs le lieu de tous les mensonges et amalgames coutumiers sur le sujet de l’immigration : les immigrés ont fait la France (sa mode, sa peinture, sa littérature, son industrie, son patrimoine bâti, sa cuisine, bientôt ses paysages, sans doute…) ; nous sommes tous des immigrés ou des descendants d’immigrés ; et bien sûr, la France a toujours été un pays d’immigration, sans la moindre solution de continuité, de sorte que la situation actuelle n’a rien d’exceptionnel, il n’y a pas de quoi s’affoler, ce n’est que la suite de ce qui s’est toujours produit — en somme ce qui arrive n’arrive pas.
Malheureusement pour eux, les menteurs vont trop loin : à force de renverser la vérité, ils renversent leur renversement et ils la remettent sur ses pieds. Le bâtiment se venge, et par un joli coup d’État épistémologique il redevient ce qu’il a toujours été, et même un peu plus. Le musée de la France coloniale est devenu musée de la France colonisée. Il s’agit toujours de colonisation, mais cette fois plus justement, plus profondément qu’avant : car la vraie colonisation, ce n’est pas la conquête militaire et politique, impériale ; c’est la submersion démographique, le changement de peuple et de civilisation.
BOULEVARD VOLTAIRE
Commentaires
Il est de bon ton de comparer l'effondrement actuel du monde occidental à celui de l'Empire romain de jadis . Il y a certes nombre de similitudes . En un temps où " Rome n'est plus dans Rome " les envahisseurs appartiennent à des peuples ethniquement apparentés . Ils ne viennent pas massivement d'Afrique .
Mettre en cause la colonisation du monde par l'Europe , c'est pour des peuples d'incapables se garantir une rente fondée sur notre culpabilisation . Pareil chantage est indigne .
Les dirigeants révolutionnaires du Vietnam s'y sont refusés et nous les en louons . Adopter les sciences et les techniques occidentales tout en s'efforçant de préserver ses propres traditions , voilà une bonne formule .
- le colonialisme relève de l'universalisme . C'est une folie . Son crime le plus impardonnable , vous en subissez les conséquences tous les jours ... sans comprendre .
Le colonialisme occidental , diffusant l'hygiène et une médecine efficace , a favorisé l'essor de la démographie dans nombre de pays .
Pire qu'une folie , un crime contre l'homme blanc !
le changement de peuple ,ou "tuer le vieil homme" , cela les mondialistes l,ont très bien compris , d,où la mise œuvre du plan avec l,aide et la complicité des collabos et autres idiots utiles européens . .!!
salutations.
nous sommes tous des enfants d immigrés.......MOI , "ils" venaient du Vaucluse et du Gard , .....je suis né dans les BOUCHES DU RHONE........GAUTHIER MICHEL