Maintenant que l’émotion, pourtant savamment entretenue, est retombée (on le sait, les Français ont la mémoire courte !), les journalistes du Système (mainstream en anglais mondialiste) s’évertuent à répéter ad nauseam que cette journée de manifestation « Je suis Charlie » du 11 janvier 2015 restera dans l’Histoire, et la comparent à celle de la libération de Paris en 1944. Mais qu’en savent-ils, de l’Histoire ? Ils n’ont que des connaissances approximatives de l’Histoire passée (ils n’apprennent dans leurs écoles que ce qui est nécessaire à leur formatage idéologique), ils croient fabriquer l’Histoire présente du fond de leur microcosme parisien, sans jamais pratiquer leur véritable mission, qui est celle de l’investigation, et ils voudraient nous faire croire qu’ils ont des informations sur le jugement que portera sur cette journée l’Histoire future ?
Car l’Histoire est un un nuage transparent, lucide et limpide, qui forme lentement son implacable vérité au-dessus de nos têtes et des contingences aléatoires que nous ne maîtrisons pas. Et il lui faut bien des siècles quelquefois pour digérer, analyser les événements avant de rendre son jugement ; les petits hommes (les derniers, disait Nietzsche) s’imaginent qu’ils peuvent lui cacher quelques faits avilissants dont ils portent la responsabilité. Mais on sait bien qu’on n’efface pas d’un « clic » les mémoires archétypales.
En dépit des nombreux chefs de gouvernement étrangers qui auront participé à cette grande marche, ou plutôt à cette grande illusion, la France ne sortira pas grandie de cette affaire, d’autant plus que la grande majorité des pays représentés, y compris par les chefs d’Etat français, l’actuel et le précédent, ont soutenu, voire créé, en Irak, en Libye, en Syrie, la monstruosité islamiste dont la tuerie de Charlie Hebdo n’est que l’une des premières manifestations dans notre pays.
Après tout, cette tuerie (qu’il faut évidemment déplorer, mais, qui a laissé en liberté ces terroristes dûment répertoriés ?) aura fait moins de morts qu'une jolie guerre où l'on partait la fleur au fusil et où l'on pouvait dire : "Messieurs les Anglais, tirez les premiers", en saluant l’ennemi avec son chapeau d’un mouvement vaste et élégant.
Car la tradition française, ce n’est pas comme on nous le rabâche, « les droits de l’homme » et l’accueil de tous ceux qui veulent bien venir y vivre, en profiter, et l’outrager impunément, s’ils n’ont pas envie de la respecter.
L’Histoire de France n’a pas commencé en 1789.
L’une des piliers de la tradition française, sa grandeur et sa noblesse, c’est justement ça, ce geste, et cet appendice qui accompagne le chapeau dans son mouvement : le panache.
Cette manifestation du 11 janvier est censée représenter l’esprit de la France à travers les caricaturistes de Charlie-Hebdo. Mais la France, ce n’est pas Charlie-Hebdo. La France est, traditionnellement, telle qu’on diffuse son image dans tous les manuels scolaires du monde, la patrie de l'élégance, de la distinction, de la courtoisie, du bon goût, du savoir-vivre, de la finesse d'esprit et cette manifestation, monstre et monstrueuse, deviendra, aux yeux du monde (plus futur qu’actuel), le symbole même de notre déchéance.
Ces Français qui ont défilé étaient donc des "Charlie", s’identifiant à ces dessinateurs bobos-gauchos sine nobilitate, sans noblesse, (qui ont au moins eu le courage, c’est vrai, de ne pas épargner les islamistes dans leurs dessins haineux), et cette foule est devenue ainsi la caution de l'abject, de la grossièreté, de la vulgarité, de la scatologie - fonds de commerce des journalistes de Charlie-Hebdo - « journalistes-caricaturistes », autrement moins talentueux qu'un Daumier, par exemple. À cette époque, la caricature n’avait pas besoin d’être vulgaire pour être transgressive.
Les Français ont réagi, en masse, dans l’émotion, qui est l’une des formes utilisées par le Système pour manipuler l’opinion ; ils ont suivi comme des moutons leurs bergers qui n’étaient pas revêtus d’une belle houppelande toute blanche, mais savaient jouer d’une flûte bien séductrice.
Oui, l’Histoire jugera. Mais restera-t-il encore un monde lucide pour en témoigner quand nous serons, nous, Français et Européens, sortis de cette terrible épreuve ? Mourir pour mourir, plutôt que de plonger dans le précipice où les faux bergers entraînent leur troupeau, autant mourir dans une arène que dans un abattoir (halal)… avec panache.
Pierre-Emile BLAIRON
Pierre-Émile Blairon, journaliste, écrivain,réside près d’Aix-en-Provence. Il partage ses activités littéraires entre deux passions :
- La Provence – il anime la revue Grande Provence, il a écrit deux biographies sur deux grands provençaux : Jean Giono et Nostradamus et Le Guide secret d’Aix-en-Provence.
- Les spiritualités traditionnelles - Il anime la revue Hyperborée qui se consacre à l’histoire spirituelle du monde et à son devenir. La Roue et le sablier résume la vue-du-monde de l’auteur et des collaborateurs de la revue.
Du même auteur :
La Roue et le sablier, éditions Hyperborée, 2015 (en cours d’édition)
Le Guide secret d’Aix-en-Provence et de ses environs, éditions Ouest-France, 2013
Jean Giono, la nostalgie de l’ange, éditions Prolégomènes, 2011
Jean Giono, collection Qui suis-je, éditions Pardès, 2009
Nostradamus, collection Qui suis-je, éditions Pardès, 2007
Nostradamus, astrologico, alchimista, medico, profeta, traduit en italien par Laura Cespa, éditions l’Età dell’Acquario, Turin 2008
La Dame en signe blanc, éditions Crusoe, 2006 (épuisé)
Commentaires
Et pendant que Netanyahou est venu parader a Paris, en bravant Francois Hollande, les gazouis meurent de froid.
http://www.alterinfo.net/notes/Trois-enfants-et-un-jeune-homme-morts-de-froid-a-Gaza_b7344075.html
Mais les ecoles juives et les synagogues seront gardees par pres de 5.000 policiers et militaires..
Cui bono?
article lucide sur le troupeau moutonnier qui s,est lancé en masse pour acheter le dernier canard , croyant sûrement participé à une grande résistance face aux ennemis de la liberté de penser . .!!
la messe est dite .
salutations.