09 Févr. 2015, 13h19 | MAJ : 09 Févr. 2015, 13h19
Un récent documentaire israélien brise le tabou de la masturbation masculine chez les juifs ultra-orthodoxes en explorant le combat qu'ils doivent livrer pour se conformer à ce précepte biblique: "Tu ne répandras pas ta semence en vain".
A l'origine du film "Sperme sacré", les inquiétudes d'un père, le réalisateur lui-même, qui ne sait pas comment aborder le sujet, et la sexualité en général, avec son fils de 10 ans.
Ori Gruder, 44 ans et père de six enfants, n'est devenu religieux qu'à 30 ans. Grâce à sa connaissance des deux mondes - laïc et religieux - il présente de façon accessible au grand public les tactiques développées par le judaïsme orthodoxe pour que les hommes résistent à leurs pulsions (le film n'évoque pas la question pour les femmes).
Chez les juifs orthodoxes, la Halacha (loi juive) règle toute la vie quotidienne, de l'alimentation à l'habillement. Elle encadre aussi la vie intime, interdisant les relations sexuelles avant le mariage, car seul le sexe destiné à la procréation est considéré comme un commandement de Dieu.
Le documentaire détaille les précautions prises par les religieux pour éviter d'être stimulés, telle l'interdiction de regarder les femmes.
Un des rabbins interrogés explique comment les jeunes garçons apprennent à uriner sans toucher leur sexe et comment, à partir de 13 ans, ils portent, en guise de sous-vêtement, un large short spécialement conçu pour uriner sans se toucher.
Si, malgré ces précautions, les adolescents ont une érection, voici les remèdes préconisés dans le film par le rabbin Yisrael Aharon Itzkovitch: "Enfoncer les ongles dans les jambes, se tenir sur la pointe des pieds, se livrer à des exercices de relaxation (...) respirer à fond, faire des sauts sur place et marcher rapidement".
Le film a été tourné principalement en Israël, où environ 11% des 8 millions d'habitants passent pour ultra-orthodoxes, et partiellement en Ukraine.
- Ignorance de la sexualité -
Ori Gruder offre une rare plongée dans leur monde, filmant dans des endroits habituellement inaccessibles aux non-religieux: bains rituels, salles d'études de yeshivas (écoles religieuses), cérémonies de mariage où hommes et femmes sont complètement séparés.
Dépassant le seul sujet de la masturbation, il dévoile la profonde ignorance de la sexualité chez les jeunes religieux.
Une scène met en présence un jeune homme sur le point de se marier et un "conseiller sexuel" chargé de lui donner un minimum de conseils.
"Toutes les positions sont permises mais nos sages ont tendance à dire que la meilleure c'est quand l'homme est au-dessus de sa femme, cela permet une plus grande union", explique le conseiller, rencontrant le regard perplexe du futur mari.
Ori Gruder expose son propre sentiment de culpabilité, détaillant comment, une fois devenu religieux, il s'est infligé une série de pénitences pour ses "péchés" passés.
"Je me suis immergé dans un bain rituel rempli de glace, j'ai beaucoup jeûné, donné beaucoup d'argent aux oevres, et il y a une chose que je fais toujours: une fois par an, je vais dans une petite station de ski et je me roule nu dans la neige", dit-il.
Le documentaire est rythmé par les entrevues d'Ori Gruder avec son rabbin, qui lui donne au début le feu vert pour réaliser le film mais l'enjoint de le faire avec pudeur et retenue.
A la fin, le rabbin le félicite, estimant que sa demande a été respectée. De fait, le réalisateur, tout en libérant la parole des religieux sur un sujet tabou, ne montre aucune image de la masturbation.
Le documentaire d'une heure est actuellement projeté dans les cinémathèques de Jérusalem et de Tel-Aviv, ainsi qu'à Londres et aux Etats-Unis. Lors d'une récente séance à Jérusalem, la salle était remplie de spectateurs laïcs.
Pour ne pas être exposés au monde profane, les ultra-orthodoxes n'ont pas le droit d'aller au cinéma, de regarder la télévision ou de surfer sur internet. Cependant, assure Ori Gruder dans le journal Haaretz, nombre d'entre eux ont téléchargé son film sur internet et il circule aussi sur les téléphones portables d'étudiants de yeshivas.
Le Parisien
Commentaires
Il aurait pu se flageller avec des orties fraiches!
Quand je pense qu'a notre epoque il y a encore des gens qui croient a ces balivernes, ca me laisse ahurie!
On en apprend !!!
A Tel- Aviv,n'y a-t-il pas des boîtes plus que branchées et même un festival de gay pride ?
Chère tania, Tel Aviv est la ville des plaisirs, il y a des maisons closes (avec des prostituées de l'Est, pauvres filles, à tous les coins de rue, la Gay Priide, etc... mais ces Juifs-là n'observent pas la Loi et sont en horreur aux Orthodoxes. C'est la ville de perdition.
Mais une fois par an, le jour du Grand Pardon, ils "jettent" leurs péchés dans l'eau, en retournant leurs poches. Il y a aussi peut-être encore le Bouc émissaire...
Amitiés
Répugnant !
A mettre en parallèle avec le même type de rites névrotiques de la religion musulmane, fixés dans certaines hadiths
Cf. : cette vidéo d’Anne Marie Delcambre. Ne pas rater les premières minutes désopilantes :
https://www.youtube.com/watch?v=WPqOmN6uOUc
Qu'on est loin de la grande santé européenne !
C'est répugnant en effet, et j'ai hésité à poster cet article. Cependant Il faut savoir. Ces pratiques excessives de "pureté" peuvent conduire à des troubles mentaux, à des ov=bsessions sexuelles malsaines.
Et pour se laver, comment font-ils?
on peut avoir la foi , être religieux , mais il faut garder raison , car l,être humain a des besoins qu,il doit satisfaire , sans tomber dans le vice ,mais suivre de tels préceptes doit rendre frustré et autre. . .!!
salutations.