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SADDAM ET LA CORDE DU PENDU

SADDAM ET LA CORDE DU PENDU - L’incroyable courage du tyran face à sa mort

L’incroyable courage du tyran face à sa mort



Jean Ansar
le 12/02/2015
Mowaffak al-Rubaïe, membre du conseil du gouvernement irakien, avait, à l'époque, décroché et récupéré la corde qui fut fatale à l'ancien ennemi n°1 des Etats-Unis. «C'était un criminel ? C'est vrai. Un meurtrier ? Vrai. Un boucher ? Vrai. Mais il est resté fort jusqu'au bout. Je n'ai pas entendu le moindre regret de sa part, je ne l'ai pas entendu implorer la pitié de Dieu, ou demander pardon ». Mowaffak al-Rubaïe a, toujours selon Le Figaro, d'autres « trésors » dans sa collection personnelle. L'ancien conseiller irakien pour la sécurité a ainsi récupéré et déposé, chez lui, dans son bureau un buste en bronze de Saddam Hussein provenant d'un des palaces du raïs. Il se fait d'ailleurs souvent photographier à ses côtés. Nommé conseiller à la sécurité en 2004, il aurait facilité l'implantation des services secrets américains et anglais.
 
Voila un homme qui, pour certains iraniens, est un  traître et qui aura de toute façon largement contribué à la descente aux enfers du pays de Saddam qui aujourd’hui n’existe plus ou presque.
Cette vente est obscène et scandaleuse, d’autres ont été annulées par pression. Ici rien de tel, le morbide ne choque pas.

Si la démarche fait débat, les acquéreurs sont est au rendez-vous. D’après al-Araby al-Jadeed, une famille israélienne, une organisation religieuse iranienne et deux hommes d'affaires venus du Koweït seraient sur les rangs. En voila qui poursuivent l'homme exécuté dans sa tombe et qui ne sont certes pas superstitieux. A moins que se ne soit le contraire. On sait que la mandragore pour avoir son utilité devait être cueillie un soir de  pleine lune au pied de la corde d’un pendu.

Dès l’antiquité, à Rome surtout, on attribuait certaines propriétés merveilleuses, surtout pour les maladies, à la corde qui avait servi au supplice d’un pendu. Au Moyen Age, outre ces propriétés bienfaisantes contre les maux les plus divers, on reconnaissait à la corde d’un pendu la faculté de donner à celui qui la possédait toutes les chances favorables au jeu.

On conte, vers 1479, à Plessis-les-Tours, qu’un fils de paysan ayant eu l’imprudence de cueillir un fruit dans le verger du roi Louis XI et fut pendu sur l’instant par l’ordre de ce dernier. Dès qu’il fut averti de la triste nouvelle, le vieux père vint recueillir le corps de son fils. Il prit également le soin d’emporter la grosse corde et l’accrocha chez lui, au mur de la cheminée. Grande fut la stupéfaction du vieux serf quand, le lendemain dès l’aube, il s’aperçut que la vieille corde de chanvre s’était changée en corde d’or massif. Il eut donc quelque chose de bon dans son malheur, ce fut de pouvoir connaître un peu l’aisance en vendant cette corde au poids du précieux métal. Depuis lors, la corde de pendu fut toujours un porte-veine très recherché…. Surtout avec la mandragore.

Cette plante fabuleuse naît, dit-on, du sperme que les pendus répandent sur le sol au moment où ils trépassent. Ses fruits de la grosseur d'une noix, de couleur blanche veinée de rouge étaient déjà recherchés par les égyptiens qui lui prêtaient des vertus aphrodisiaques. Les grecs la nommaient Circée la magicienne parce qu'elle leur inspirait une crainte révérencieuse.

A son sujet, Pline le jeune écrivait que «ceux qui cueillent la Mandragore prennent garde à ne pas avoir le vent en face ; (il faut qu') ils décrivent trois cercles autour d'elle avec une épée, puis (qu') ils l'enlèvent de terre en se tournant du côté du couchant. La racine de cette plante broyée avec de l'huile rosat et du vin, guérit les inflammations et les douleurs des yeux».

Il en allait autrement pour Paracelse qui, quelques siècles plus tard, conseillait d'opérer à la nuit d'un vendredi sous le gibet d'un pendu, accompagné d'un chien noir. Et là, d'attendre qu'un orage se lève pour arracher une mandragore à la lueur des éclairs. D'après lui, la mandragore qui était une racine à-demi humaine, restait soumise à celui qui lui donnait de l'âme en la déterrant.
Jusqu'à la fin du siècle dernier, on a assuré en France que la Mandragore rendait le double de ce qu'elle avait reçu : deux louis pour un, deux écuelles de grain pour une. On en est moins sûr aujourd'hui.

Pour rendre une mandragore magique, on la plaçait pendant un mois dans la fosse d'un cimetière. Après quoi, on la faisait sécher au four et on l'enfermait dans un morceau de linceul : «Tant que l'on est en sa possession, affirmait le Grand Albert, on voit tous les jours augmenter sa chance».

Mais les acquéreurs de la corde du dernier vrai président irakien ne sont certes pas dans cette démarche, mais dans une démarche morbide, haineuse et mercantile si représentative de nos sociétés. Ce qui ne s’achète pas, c’est le courage d’un homme- sans jugement par ailleurs- qui regarde la corde au cou la mort en face et défie ses juges qu’il traite d'assassins…. Mais cela ça n’a bien sûr pas de prix.
 
METAMAG

Commentaires

  • S.H , face à ses assassins est mort comme un homme . .!!
    salutations.

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