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«Il manipule le bouton amorçant la descente»

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Stéphanie HAROUNYAN 26 mars 2015 à 20:36

Photo du compte Facebook d'Andreas Lubitz, le copilote. (DR)

Pendant les huit minutes tragiques, le copilote, seul dans la cabine, est resté totalement silencieux.

 

Le récit est terrifiant. «Il n’avait aucune raison de ne pas répondre, aucune raison de ne pas laisser entrer le commandant, aucune raison de ne pas déclencher le code de détresse.» Jeudi midi, le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, a détaillé les trente dernières minutes du vol de l’A320 qui s’est écrasé mardi dans les Alpes françaises : il est revenu dans le détail sur le déroulé du vol et, surtout, sur l’attitude encore incompréhensible du copilote allemand, Andreas Lubitz, aux commandes de l’appareil au moment du crash.

 
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Cette conférence de presse est venue compléter les premières informations révélées la nuit précédente par le New York Times. Le journal cite une source militaire qui a eu accès au fichier sonore de la boîte noire retrouvée mardi : les bruits «d’un siège qui recule», d’une porte qui «s’ouvre et se referme», d’une personne qui «frappe doucement à la porte, puis violemment». Le silence dans la cabine de pilotage jusqu’au crash.

Tout cela, Brice Robin l’a confirmé. Durant les vingt premières minutes de vol, l’échange «est courtois, enjoué même» entre les deux pilotes. Puis on entend le commandant de bord préparer le briefing de l’atterrissage. Les réponses de son copilote, Andreas Lubitz, se font plus «laconiques». Le commandant demande alors à son équipier de prendre les manettes et sort, «probablement pour aller satisfaire un besoin naturel». Plus un mot ne sera alors prononcé dans la cabine de pilotage. Andreas Lubitz refuse d’ouvrir la porte de la cabine au commandant lorsque celui-ci revient. Cette porte, blindée depuis une nouvelle norme en vigueur depuis le 11 Septembre (lire ci-contre), ne peut être ouverte que depuis l’intérieur. Le commandant appelle à plusieurs reprises le copilote via le haut-parleur interne, en vain. Lorsque l’alarme signalant la proximité du sol se déclenche, il cogne violemment la porte.

La tour de contrôle, inquiète de la perte de vitesse de l’appareil, multiplie les appels. Le copilote reste silencieux. Une attitude qui «peut s’analyser comme une volonté de détruire cet avion», lâche le procureur. Ce n’est qu’à la toute fin de l’enregistrement que les cris des passagers surviennent. «Ils ne se sont rendu compte qu’au dernier moment de ce qui se passait», a voulu rassurer Brice Robin.

«Respiration». Autant d’informations qui laissent penser qu’il s’agit d’un acte délibéré. Un malaise ? Hypothèse écartée. Andreas Lubitz était vraisemblablement conscient : «On entend sa respiration, en apparence normale, a précisé le procureur. De plus, alors qu’il est seul, il manipule le bouton amorçant la descente de l’appareil, une action qui ne peut être que volontaire.» Un attentat terroriste ? «Aucun élément ne milite en faveur de [cette] thèse.» Le suicide ? L’hypothèse est à l’étude même si, comme l’a relevé le procureur, «quand on a la responsabilité de 150 personnes, on n’appelle pas ça un suicide.»

Ces informations, Brice Robin les avait données dans la matinée aux familles des victimes, plus de 200 personnes au total. «Elles ont posé un nombre élevé de questions, elles sont bien sûr en état de choc.» Les familles des membres de l’équipage, dont celle du copilote, ont suivi un trajet séparé.

Identification. Sur place, dans la montagne tout près de Seyne-les-Alpes, les opérations pour relever les corps ont débuté. Il faudra attendre la fin de cette semaine, voire celle d’après, pour que l’ensemble des opérations soient réalisées, a indiqué jeudi midi Brice Robin. Cette manœuvre, menée sur un terrain difficile, nécessite que chaque enquêteur soit assisté d’un gendarme de haute montagne.

Les familles, elles, ne pourront récupérer les corps qu’une fois l’ensemble de la chaîne d’identification réalisée, ce qui explique les délais très longs annoncés par le procureur. Il leur sera proposé, si elles le souhaitent, de donner leur ADN pour accélérer la phase d’identification.

Un lieu de recueillement a également été mis en place dans le village. Des équipes médico-psychologiques, des traducteurs et des bénévoles y accueillent les familles, dont certaines auraient manifesté leur souhait de se rendre sur les lieux mêmes de l’accident. Une zone pour l’instant inaccessible.

Stéphanie Harounyan (à Marseille) et Richard Poirot
 
NdB: S'il voulait détruire l'avion, comment savait-il à l'avance que le commandant de bord sortirait pour aller aux toilettes et à quel moment ? Juste avant l'approche des montagnes?
C'est une source militaire américaine qui donne cette interprétation des bruits enregistrés dans la boite noire. Et le NYT la transmet aux médias internationaux... 
Un scénario horrifiant à souhait, comme on sait en imaginer à Hollywood.
Il ne manque plus que de découvrir que le jeune copilote était un "néo-nazi": des perquisitions sont en cours dans la maison où il habitait avec ses parents... 
 
 

Commentaires

  • Le goy croira t-il tous ces bonimenteurs ?

  • Oui, bien sûr. C'est dit à la télé!

    Moi je fouille Internet, les seules infos discordantes sont en anglais pour le moment. Il y en a peu.

  • Si c'est bien lui, il a attendu que son co-équipier se rende aux toilettes , ce qui était de l' ordre de la forte probabilité.
    Si " ils " nous font le coup du " néo - nazi, il faudra qu'ils expliquent pourquoi un blanc tuerait des passagers qui étaient à 95 % des blancs et des chrétiens, et surtout dans quel but.
    Il est fort probable que nous ne saurons jamais la vérité.
    En tout cas, il est étonnant que le sort de centaines de personnes dépende de la possibilité d'un bouclage de la salle de pilotage devant lequel le copilote à l' extérieur est impuissant.

  • hier soir sur une chaine de TV , un ex-Cdt de bord soulevait des incohérences dans les explications données par le proc , dont celle qui concerne la respiration du co-pilote , impossible à entendre sur un enregistrement de boite noire , vu le bruit en cabine . . .!!
    salutations.

  • Ça aurait pu être pire si le pilote avait été aux toilettes au moment où ils survolaient une ville .

  • «Il manipule le bouton amorçant la descente» : c'est ce qu'il avait fait à sa dernière petite amie qui l'a largué ;o)

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