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Quand le FN se revendiquait de droite

Posté le 7 avril 2015 à 17h34 | Lien permanent | Commentaires (14)

  

Jean-Marie Le Pen a été interrogé dans le prochain numéro de Rivarol. Extraits :

"Etes-vous favorable comme l’actuelle direction du FN à la retraite à soixante ans ?

J’ai essayé d’expliquer à Marine Le Pen et à ses conseillers que c’était une erreur. C’est ridicule de demander la retraite à 60 ans alors que moi, à la tête du FN, pendant des décennies, je l’ai demandé à 65 ! J’étais en avance, encore que les Allemands sont aujourd’hui à 67 ans ! L’équilibre démographique désastreux de l’Europe boréale, c’est-à-dire celle qui va de Brest à Vladivostok, est suicidaire et implique de reculer l’âge légal de la retraite. En politique on ne doit jamais sombrer dans la facilité ni faire de la démagogie. Il ne faut pas tomber dans le ridicule de paraître défendre le système de retraite à 60 ans parce que même si l’on y apporte des amodiations (comme les 40 ans d’annuités), elles ne sont pas audibles politiquement. Pourquoi s’accrocher là-dessus ? Je leur ai dit : « Rectifiez le tir ». En vain pour le moment. [...]

Je crois que l’origine politique de certains actuels dirigeants du Front a plus d’importance que leur comportement personnel. Je pense à l’influence nocive d’un homme que je trouve pour ma part tout à fait détestable : Jean-Pierre Chevènement. Il a les apparences d’un patriote alors qu’il est au fond un marxiste. L’influence chevènementiste, si elle continue de s’exercer, est nuisible. Cette tournure d’esprit m’est totalement étrangère. [...]

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Je m’honore aussi d’avoir rétabli l’honneur d’être de droite. Pendant un long moment les gaullistes ne voulaient pas être de droite. Ils méprisaient le terme. L’un des premiers livres du FN qui n’est pas assez connu et que je vais faire rééditer, c’est Droite et démocratie économique. Un livre qui est l’exaltation de la libre entreprise comme moyen économique et politique d’équilibre de la nation. Nous revendiquions cette étiquette de droite qui ne nous était pas accordée. Alors qu’il n’y avait pas de droite, nous étions déjà qualifiés d’extrême droite. Or ce choix sémantique n’est pas innocent. Car extrême gauche, cela donne gauchiste, mais extrême droite, cela ne donne pas droitiste mais extrémiste de droite. C’est très subtil mais très vicieux en même temps. La sémantique est aussi un terrain de bataille qu’il ne faut pas négliger. Plus que jamais aujourd’hui nous devons avoir conscience que se joue l’avenir de notre pays, de notre peuple, de la vie individuelle de chacun d’entre nous et de nos descendants. La France et même l’Europe ont-elles encore la capacité et la volonté d’exister dans le monde alors qu’elles en ont tracé le cadre civilisationnel depuis 2 000 ans ? Le torrent démographique mondial conjugué à la volonté délibérée de nos élites de ne pas assurer la reproduction de nos familles au nom d’un individualisme et d’un hédonisme qui seraient les parangons de la vertu moderne vont-ils conduire au suicide de notre nation, de notre continent, de notre civilisation ? Nous voulons croire que l’instinct de vie sera plus fort que les forces mortifères. Sur le papier c’est un défi certes aussi invraisemblable que celui de David contre Goliath. Et pourtant au final c’est David qui a gagné. C’est là qu’il nous faut être habile dans le choix de l’arme et de son maniement. Quand nous faisons la comparaison des forces en présence et que nous constatons leur disproportion, il y a de quoi être terrifié. Mais nous devons croire en notre capacité à gagner et à survivre car dans la longue histoire de notre pays il y eut des moments comparables à celui-ci, où il apparaissait qu’il n’y avait plus de chances pour la France. Et grâce à l’action de la Providence et à celle d’une poignée d’hommes résolus et courageux, la France est repartie. En ces fêtes pascales où la vie triomphe sur la mort, l’espérance sur le désespoir, nous devons plus que jamais croire aux Pâques françaises tant il est vrai que c’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière."

Michel Janva

Le Salon Beige

Commentaires

  • Il n'y a pas une virgule à retirer de ce texte de JMLP, notamment sur l'ineptie de revendiquer le retour de la retraite
    à 60 ans, comme je l'écris régulièrement.
    Reste posée la question de la prise de pouvoir par le FN et de la stratégie pour y arriver.
    Ce n'est pas une question de littérature, mais de froide "realpolitik", dont je suis bien conscient qu'elle est peu compatible avec l'idéalisme ! Eternel dilemme !

  • si pas de redressement , je crains fortement pour les générations européennes futures , ou alors celles ci seront dissoutes dans le moule du nouveau citoyen du monde , sans passé , sans avenir . . le zombie parfait pour l,élite mondialiste . .!!
    salutations.

  • Merci à JMLP, l’honneur de la France !

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