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Pour Bruno Mégret, Marine Le Pen ne fait qu’appliquer la stratégie qui était la sienne dans les années 1990 (en moins bien)

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18h03

IL FALLAIT M’ÉCOUTER – Il avait été, bien avant Marine Le Pen, le chantre de la dédiabolisation du Front national. Une tentative qui s’était soldée par son exclusion du Front national en 1998. Aujourd’hui, Bruno Mégret en est persuadé : il avait raison avant tout le monde.

 

Dans une interview au Point, en kiosque mercredi 8 avril, l’ancien cadre du FN estime que Marine Le Pen ne fait que mettre en œuvre « une partie de la stratégie qui était la sienne » back in the 1990’s, à savoir la normalisation du parti.

A l’époque déjà, cette stratégie avait provoqué des tensions avec Jean-Marie Le Pen et ses partisans, se souvient le candidat à la présidentielle de 2002. Et à l’époque déjà, Bruno Mégret avait voulu en finir « avec les dérapages et les références sulfureuses qui empêchaient le FN de progresser ». Un constat qui doit résonner tout particulièrement aux oreilles de Marine Le Pen, après une semaine marquée par les sorties de Jean-Marie Le Pen sur le « point de détail » et le maréchal Pétain et, ce mercredi, par une crise aiguë au Front national.

Autre satisfecit, « la stratégie d’enracinement territorial » décidée par la présidente du Front national aux élections municipales et départementales. Encore une idée de Bruno Mégret. Il s’agissait alors de pouvoir « disposer partout en France d’élus et de structures qui puissent relayer l’action et le discours » du Front, précise-t-il.

Pour le reste Bruno Mégret ne ferait pas exactement comme Marine Le Pen. Comme il l’avait déjà indiqué l’année dernière, l’ancien haut-fonctionnaire trouve que le programme du Front national manque de crédibilité. Surtout sur le plan économique. Pour l’ex-député européen, deux orientations devraient être privilégiées par l’équipe dirigeant du FN :

# Le maintien de l’Euro

Pour l’ancien président du MNR, la France n’a pas intérêt à sortir de l’Euro et de l’Europe. Certes, « il faut combattre Bruxelles, sa bureaucratie et son caractère tentaculaire » mais la France n’aura d’avenir, selon lui, que si elle participe à une Europe capable de « défendre ses intérêts, son identité, son indépendance et ses valeurs ». Une position aux antipodes de la doxa officielle du FN qui préconise toujours, sur son site, de créer un ministre chargé des Souverainetés pour « accompagner la sortie de l’Euro ».

Le Lab

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