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L’enseignement catholique se soumet à la réforme scolaire

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 21 mai 2015 / 15 commentaires / 1703 vues 

Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Pascal Balmand, demande aux catholiques d’« accueillir favorablement » la réforme du collège du gouvernement, publiée par décret. Contre quel plat de lentilles moisies le gouvernement a-t-il arraché cette soumission ? Dans un texte publié le lundi 18 mai, le secrétaire général de l’enseignement catholique écrit :

« […] Il ne s’agit, à ce jour, que d’un ensemble de projets du Conseil supérieur des programmes, qui sera prochainement soumis à une large consultation. Ces propositions de nouveaux programmes s’inscrivent dans la logique évoquée à propos du nouveau socle commun et de la réforme du collège. Puisque chacun des domaines du socle « requiert la contribution transversale et conjointe de toutes les disciplines et démarches éducatives », les programmes commencent par déterminer, pour chaque discipline, sa « contribution essentielle et spécifique à l’acquisition de chaque domaine ». C’est là une nouveauté importante pour les enseignants souvent déconcertés, depuis le socle commun de 2006, par des exigences peu articulées posées d’une part dans le socle, et d’autre part dans les programmes. Il existe, dans le projet, une précieuse recherche de cohérence, de nature à réellement aider les équipes enseignantes.

Chacun des programmes fixe, ensuite, « les niveaux de maîtrise attendus à la fin du cycle, les compétences et connaissances à acquérir et mobiliser ». Cette seconde partie précise les notions à faire découvrir. La nouveauté – que je salue – tient à ce que, par rapport à une tradition fortement normative d’un même programme imposé à tous, des choix sont désormais laissés aux équipes enseignantes pour se centrer d’abord sur les besoins des élèves. Les programmes deviennent un cadre national au sein duquel les enseignants organisent leurs enseignements en prenant en compte les besoins des élèves. C’est aussi ce qui amène, dans certaines disciplines, à proposer des thèmes obligatoires, et d’autres thèmes parmi lesquels les enseignements auront à choisir.

Outre le fait que certaines formulations relèvent, à l’évidence, d’un jargon à clarifier, les principales polémiques touchent au programme d’histoire. Les choix opérés entre thèmes obligatoires et thèmes facultatifs me semblent assurément contestables. Trop de propositions thématiques séparent de façon regrettable les éléments liés à la vie politique, à l’économie et à l’histoire intellectuelle et religieuse, alors qu’une bonne compréhension requiert une articulation des divers domaines au sein d’une trame chronologique claire. Je m’interroge également sur des choix d’écriture qui, à tort ou à raison, pourraient laisser penser qu’est, peu ou prou, occultée la part du christianisme dans la construction de la culture et de la société nationale et occidentale. Je souhaite vivement que la consultation permette de réorienter ces approches.

Au total, j’invite donc l’Enseignement catholique à accueillir favorablement le nouveau socle commun et la réforme des collèges, qui me paraissent à même de favoriser l’autonomie des établissements, de faire évoluer la mission de transmission de l’École pour le service d’une pédagogie personnalisée et d’une formation intégrale de la personne, et de rénover le métier de professeur en développant l’articulation entre enseignement et éducation. Les horizons dessinés rejoignent bien des pratiques déjà mises en œuvre dans nombre de nos établissements, et correspondent à des paradigmes de souplesse, d’adaptation, de créativité et de responsabilité que l’Enseignement catholique promeut et appelle de ses vœux.

Par ailleurs, j’appelle chacun à un concours actif et loyal à la consultation sur les programmes, dont des points notables sont à mes yeux à profondément améliorer. Je souhaite que le regard porté sur ces réformes et les nécessaires débats qui s’ouvrent se fondent sur une lecture sérieuse, approfondie et globale des textes en cours d’élaboration. Les enjeux éducatifs, et notamment la préoccupation de la réussite de tous et de chacun, requièrent de dépasser les luttes partisane, les anathèmes radicalisés et une certaine forme d’excessive grandiloquence. »

Deux millions d’élèves sont scolarisés dans l’enseignement catholique. Et si ces écoles privées refusent du monde chaque année, c’est parce qu’elles sont limitées par l’Etat collectiviste à 20 % des élèves. En 1984, nos parents ont défilé contre le régime socialiste, qui avait reculé. Malgré les évêques. 30 ans après, l’école dite libre se rend sans combattre. Avec les évêques. Les professeurs sont (dé)formés comme ceux du public. Public et sous contrat suivent les mêmes programmes. Le seul avantage de l’école sous contrat est d’avoir encore un peu de discipline permettant aux élèves d’apprendre plus sérieusement les cours enseignés. Et c’est pourquoi le taux de réussite est meilleur. Mais à quelques exceptions près, l’enseignement catholique n’offre plus grand chose de catholique.

Cette démission en rase campagne face à la réforme n’est sans doute pas étrangère à la manoeuvre de Najat Vallaud-Belkacem, qui a annoncé la mise sur pied d’un bataillon d’inspecteurs pour aller fouiner dans les écoles hors contrat qui ne respecteraient par les sacro-saintes valeurs de la République. Ces valeurs contre lesquelles il est interdit de blasphémer : contraception, avortement, immigrationnisme, anthropologie nihiliste, LGBTisme exacerbé, etc.  Des écoles hors-contrat qui se créent par dizaines chaque année, au point de détourner les meilleurs éléments de l’enseignement sous contrat. Un plat de lentilles ?

RIPOSTE CATHOLIQUE

Commentaires

  • L'enseignement catho ne vaut guère mieux que l'autre . Le contraire serait étonnant .
    Rien dans notre société qui ne porte la marque indélébile de la décadence !
    J'ai confié mon fils à des établissements privés catholiques : il y a gobé de fortes doses de Droits de l'Homme , le journal ( apocryphe ) d'Anne Frank , l'inévitable Holocauste , les pleurnicheries de rigueur sur l'Afrique et nombre d' autres joyeusetés du même genre .
    Ce que j'apprenais à son âge , il n'en subsistait quasiment rien .
    - je sais que j'en indispose plus d'un ; il me semble cependant qu'il n'est pas inutile de comparer les prouesses de l'Occident à celles de ceux qui s'imposent irréversiblement .
    Il est vrai que'il est plus facile de descendre que de monter .!
    - l'une de mes excellentes étudiantes de Corée du Sud vint me voir un jour avec un article qu'elle avait découpé dans un journal anglais . Le classement du PISA en mathématiques . Vous vous doutez bien que la Corée se trouvait en tête . Elle m'a montré la place de la France avant d'ajouter : " cela aura des conséquences " .
    Comme si je n'avais pas compris !
    J'avais déjà enregistré des attitudes du même genre en Chine et dans son voisinage .
    - consultez les plus récents classements du PISA en math. , en sciences et en langue . L'Asie confucéenne s'impose sans conteste .
    - faites les exercices proposés en math .
    Ils sont tous faciles , mais nos écoliers n'ont jamais été formés . Ils ne sont aptes qu'à réagir à des slogans .

  • J'ai fait à peu près la même expérience que vous avec ma fille, entrée en 6ème au pensionnat de Cluny. Effrayant! A gauche toute! Je l'ai retirée en 5ème pour l'inscrire au lycée Périer, où elle n'a pas subi de bourrage de crâne. Sa véritable éducation politique, elle la faisait à la maison.

  • Il parle finalement comme Belkacem : il faut " dépasser les luttes partisanes, les anathèmes radicalisés et une certaine forme d’excessive grandiloquence. » ! Je ne suis pas surpris !
    Cela relève-t-il d'une influence maçonnique ? Ou bien de cet éternel masochisme consistant à tendre l'autre joue ?

  • Influence maçonnique, bonne place!
    Judas a trahi pour trente deniers.

    Je prévoyais cette réaction enthousiaste!

  • Il n'y a vraiment plus rien à attendre de l Eglise depuis Vatican II !

  • Des francs-maquereaux !!!

  • pourquoi s,étonner de cette soumission, car l,église de Vatican II s,était déjà soumise à l,époque et avait renier sa mission, sans compter son ouverture sur l,islam . . etc . . etc . .!!
    partout que des ruines . .!!
    salutations.

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