27/05/2015 – FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
À l’occasion de la journée nationale de la résistance, François Hollande présidera aujourd’hui l’entrée au Panthéon de quatre personnes, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillon et Jean Zay.
N’est-ce pas une cérémonie placée sous le signe du paradoxe ?
Le premier sera de voir un président qui a si souvent méprisé les manifestations de ceux qui s’opposaient à sa politique faire l’éloge de résistants qui se sont insurgés contre le gouvernement de l’époque. Le second sera de voir une grande cérémonie républicaine avoir lieu devant deux cercueils pleins et deux cercueils presque vides.
Pourquoi ?
Les familles de Geneviève de Gaulle-Anthonioz et de Germaine Tillon ont refusé le transfert des corps, enterrés chrétiennement auprès de leurs maris et de leur famille. On aura donc une cérémonie de religiosité laïque organisée autour d’un peu de terre, associée à ces personnes par le contact de leur tombe comme des quasi-reliques anciennes pouvaient être faites au contact des corps saints.
Et qui étaient les personnes honorées aujourd’hui ?
Nièce du général de Gaulle, Geneviève a participé au réseau qui éditait le journal Défense de la France, journal fondé par un jeune homme de droite catholique proche de l’Action Française, Germaine Tillon, ethnologue faisait partie du réseau du Musée de l’homme et l’a en partie dirigé, Pierre Brossolette, militant socialiste rallié à De Gaulle, a participé à l’unification des mouvements de résistance.
Jean Zay est plus controversé
Le comité national d’entente des associations patriotiques et du monde combattant d’une part et le député PCD Jean-Frédéric Poisson critiquent la panthéonisation de l’auteur d’une dénonciation du drapeau bleu blanc rouge
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore… terrible morceau de drap collé à ta hampe, je te hais.
Militant radical-socialiste dès sa jeunesse, Jean Zay fait partie du courant Jeune Turc, adepte de la planification et du pacifisme de Briand. Ministre de l’Éducation nationale du Front Populaire, il n’a pas été résistant à proprement parler. Emprisonné par Vichy pour avoir voulu éloigner le gouvernement des Allemands, en 1940, il est assassiné par des membres de la milice qui l’accuse d’être juif, franc-maçon et d’avoir trahi la cause du pacifisme.
Les paradoxes ne s’arrêtent pas là
L’histoire réelle des figures que François Hollande va panthéoniser ne rentre pas dans l’esprit étroit du président. Pierre Brossolette est mort exclu du parti socialiste, pour critique trop vive de la IIIe République, Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle ont été éduquées dans des écoles catholiques.
Il y a d’autres oublis présidentiels
Oubli d’autres résistants venus de la droite par exemple Marie-Madeleine Fourcade, écrivant dans un journal nationaliste et anti-juif avant la guerre et seule femme dirigeant un réseau important pendant la guerre. Oubli aussi des noms souhaités par les Français, ceux qui sont dans l’air du temps comme Simone Veil, mais aussi Hélie de Saint-Marc ou Jérôme Lejeune, résistant contre la culture de mort.
Crédit photo : Wally Gobetz via Flickr (CC) =
Geneviève de Gaulle Anthonioz, source photo : Arch. fam., crédit photo : D.R
Commentaires
Mais vu que le Panthéeon est un temple anti-chrétien et maçonique, c’est un déshonneur d’y entrer !
Je dirais même plus : Pantalonnade au Panthéon, la France est en slip ;o)