Le Monde.fr | 05.07.2015 à 18h40 • Mis à jour le 05.07.2015 à 18h45 | Par Olivier Faye
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Marion Marechal Le Pen, députée FN du Vaucluse, a lancé sa campagne pour les régionales dimanche 5 juillet au Pontet. PHILIPPE LAURENSON / REUTERSMarion Maréchal-Le Pen entame la tournée des stands installés dans les allées de l’hippodrome du Pontet (Vaucluse) : pipes de Cogolin, rosé gris cuvée « Marion », aïoli… La députée du Vaucluse est venue lancer, dimanche 5 juillet, sa campagne pour les élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Un attroupement se forme rapidement autour d’elle. « Olivier ! » Un homme hèle Olivier Bettati, tête de liste du Front national dans les Alpes-Maritimes, et transfuge de l’UMP. L’ancien adjoint de Christian Estrosi à la mairie de Nice est invité à accompagner la jeune femme dans sa tournée. Quitte à avoir une prise de guerre, autant l’afficher au maximum.
En ce début de campagne, Mme Maréchal-Le Pen s’ingénie à faire pression sur Christian Estrosi, son adversaire des Républicains. Un sondage Ifop, paru jeudi 2 juillet dans Paris Match, la donne en tête du scrutin au premier tour, mais perdante au second face au maire de Nice, dans le cadre d’une triangulaire avec le socialiste Christophe Castaner. Les deux favoris des sondages ayant pour objectif de séduire le même électorat, la députée ne se prive pas de renvoyer M. Estrosi et le PS dos à dos. « Nos adversaires s’autoproclament bons gestionnaires. Mais en cinq ans, Christian Estrosi a multiplié la dette de Nice par sept, a fustigé la candidate, dans un discours prononcé devant une foule de près de 2 500 personnes. Ils n’ont rien à envier à leurs amis socialistes, qui ont eux creusé la dette régionale. Marcel Pagnol n’aurait pas dit qu’ils sont bons à rien, mais mauvais en tout. »
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« De la Riviera à la favela »
Recruter Olivier Bettati, bon connaisseur des Alpes-Maritimes et du candidat des Républicains, participe de cette entreprise de déstabilisation. « Estrosi pensait qu’il n’aurait pas à faire campagne dans les Alpes-Maritimes, et qu’il pourrait tranquillement se promener dans le reste de la région. Eh bien, il devra revenir chez lui pour travailler le terrain », veut croire Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin et tête de liste du FN dans le Var. Pour la candidate, ce département devrait même constituer le point de bascule d’une éventuelle victoire.
Dans son bref discours adressé aux « Alpins, Niçois et Provençaux », la députée du Vaucluse s’est efforcée de parler à toutes les droites. « La politique doit être la moins contraignante possible pour être efficace. Il est temps de changer, il en va de notre survie », a débuté cette libérale revendiquée. Puis elle a poursuivi en dénonçant « le remplacement continu d’une population par une autre, qui apporte avec elle sa culture, ses valeurs et sa religion », et en s’en prenant aux « femmes qui se voilent, qui se cachent pour mieux nous cracher au visage ». Et alors que la crise des migrants continue de secouer la Méditerranée, elle a prévenu : « Hors de question que notre région passe de la Riviera à la favela. Nous ne voulons pas de la PACA black blanc beur, mais de la PACA bleu blanc rouge. »
« L’expérience, pas un argument suffisant »
Alors que Jean-Marie Le Pen a estimé, jeudi 2 juillet, que sa petite-fille de 25 ans n’a « ni l’expérience ni le gabarit » pour diriger la troisième région la plus riche de France, la jeune femme a répondu en aparté aux critiques sur son âge. « C’est une question qu’il ne se posait pas quand il me poussait à être candidate aux législatives à 22 ans. Avoir de l’expérience et un bilan n’est pas un argument de campagne suffisant », fait-elle valoir.
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Les listes qu’elle a constituées pour ces élections régionales sont à l’image de son discours. Outre l’ex-UMP Olivier Bettati, Amaury Navarranne, proche de Bruno Gollnisch et ancien de l’Œuvre française, un groupuscule d’extrême droite radicale, a été intronisé tête de liste dans les Hautes-Alpes. La candidature de l’ancien identitaire Philippe Vardon pourrait, quant à elle, être elle validée à la rentrée. « Le FN devient la maison commune des patriotes de droite », revendique Mme Maréchal-Le Pen.
- Olivier Faye
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Commentaires
Si PACA pouvait faire sécession et se dégager de ce nid de blattes qu'est devenu le pays ;o)