EUROPE : PAS D’AUBE DORÉE POUR LA GRÈCE

 

Tsipras n’est pas Hercule et la Grèce est une satrapie bruxelloise

Jean Bonnevey
le 15/07/2015

N’est pas Léonidas qui veut pour, avec 300 héros, arrêter la menace d’esclavage aux Thermopyles, quitte à mourir .

Le gouvernorat européen du califat financier a réussi, pour le moment, à transformer le héros grec en satrape perse. Rien n’est vraiment définitivement joué, mais pour l’heure, il est le premier ministre d’une sorte de protectorat colonial ou d’une satrapie perse. La Grèce est sous tutelle de Bruxelles qui se révèle comme un état fédéral honteux et sournois et surtout comme un totalitarisme financier qui menace au delà de la Grèce toutes les nations et tous les peuples.

Il est indiscutable que l’on a vécu un putsch des institutions européennes contre un gouvernement démocratiquement élu et contre une volonté nationale s’étant exprimée dans les urnes par un référendum.

On va le dire,  les financiers de Bruxelles sont plus dangereux pour la démocratie, mais surtout pour la dignité et l’indépendance de la nation et du peuple que les colonels.

Pourquoi parler des colonels ? C’est parce qu’ils sont à l’origine de la normalisation mondialiste de la Grèce. Leur renversement a été préparé  avec soin et les Grecs ont été récompensés d’y avoir participé par une entrée dans l’Europe. Cette intégration à la communauté sera suivie par une adhésion à la zone euro, grotesque et criminelle. Une économie sudiste et même orientale  a imposé aux Grecs de truquer les chiffres et de tricher  sur la gouvernance pour faire croire avec la complicité coupable et responsable de Bruxelles qui a fait semblant de ne pas voir la réalité, que la Grèce pouvait faire jeu égal avec d’autres partenaires.

Le Péloponnèse n’est pas la Ruhr et un grec de l’Attique d’aujourd’hui, en tout cas, pas un bavarois. La crise grecque prouve que l’idéologie butte toujours sur les réalités historiques, ethniques et religieuses.

L’Europe ne s’est pas méfié, non pas des cadeaux des Grecs, mais des cadeaux faits aux Grecs qui n’ont plus rien à voir avec les guerriers aux cheveux dorés d Achille.

Tsipras n’est pas Hercule et les travaux européens se sont avérés trop dur pour lui à moins que ne coule dans ses veines le sang d’un Ulysse. Les Grecs déçus l’espèrent encore.

Mais il y a peu de chance 

Tsipras est un gauchiste. Il lui manque, pour devenir un Castro européen, la dimension nationale et même nationaliste. C’est pourquoi, prisonnier de l’approche marxiste et donc économique, il n' a pas eu le cran de prendre le risque de la rupture et de se tourner vers Poutine et une autre vision du monde. Il reste donc dans l'Europe du fric et du libéralisme, faute d’avoir imposé sa vision socialiste ou de pouvoir oser défier l’hydre.

Depuis qu’en Occident le banquier a supplanté le guerrier, les coups d’état ne sont plus militaires mais financiers. Cette Europe est née à la fin de la deuxième guerre mondiale et il n’est pas surprenant qu’elle soit dirigée par le pays le plus riche et aussi celui qui a renié le plus une partie de son histoire faisant de la repentance un synonyme de démocratie.

Il y a, de plus, de la gorgone dans Angela Merkel. Elle transforme en statue ceux qu’elle fixe dans les yeux, pour les empêcher d’être libres de leurs mouvements, pour les transformer en vestige de pierre. Tsipras a regardé la gorgone dans les yeux et il en a été, semble-t-il, médusé.

Quant aux financiers allemands, ils dirigent l'Europe d’une monnaie de fer et font mieux que les militaires prussiens ou l’armée du Führer.

Cette conquête là, cette domination de fait parait compatible avec le politiquement correct, même si l'image d’une Allemagne, à nouveau casque à pointe, ressurgit avec force.

Quand à Hollande il a fait du Hollande. Il a bien vu le nœud gordien. Il  savait que le Grec comme Achille pour le vaincre n’avait qu’un choix, le couper puisque le dénouer était impossible. Il vaut mieux continuer et le laisser noué a dit la sirène de la synthèse continuant amener les navires droits vers les récifs. Le nœud gordien n’a donc pas été tranché et le problème insoluble reste entier.

Mais une chose est sûre : une forme de démocratie est morte en Grèce là où elle est réputée être née. Un  fédéralisme financier totalitaire a réalisé un  putsch anti-national.

Historique disait Hollande, c’est vrai mais certainement pas dans le sens où il l’entendait…. Mais depuis longtemps les dieux rendent aveugles et sourds ceux qu’ils veulent perdre.

Illustration en tête d'article : Léonidas aux Thermopyles par Jacques-Louis David, 1814, musée du Louvre

 

METAMAG