Le président russe Vladimir Poutine ne veut pas qu'on l'appelle le "tsar", dit-il dans une interview à la chaîne américaine CBS. Lundi aura lieu une rencontre officielle entre Poutine et Obama. Cela n'était plus arrivé depuis 2 ans.
"Comme vous le savez, certains vous appellent un tsar (...) Ce nom vous convient-il ?", demande le journaliste Charlie Rose au chef du Kremlin, selon l'extrait de cet entretien à l'émission 60 Minutes. "Non cela ne me va pas", lui répond le président Poutine.
"La manière dont on me désigne n'a pas d'importance, qu'il s'agisse de supporteurs, d'amis ou d'opposants politiques. Ce qui est important, c'est ce que vous pensez de vous, ce que vous devez faire pour l'intérêt du pays qui vous a fait confiance en vous plaçant à la tête de l'Etat russe", a expliqué Vladimir Poutine. Interrogé encore par CBS sur ce qu'il "admire le plus à propos de l'Amérique", le président Poutine répond "la créativité". "La créativité lorsqu'il s'agit de régler vos problèmes", poursuit le chef de l'Etat russe qui loue également "l'ouverture d'esprit" des Américains et leurs "résultats incroyables dans le développement de leur pays". L'intégralité de cet entretien à CBS doit être diffusée dimanche, à la veille de la venue du président russe à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.
Rencontre officielle Poutine-Obama lundi
Le président Vladimir Poutine rencontrera donc lundi son homologue américain Barack Obama à New York, où les deux chefs d'Etat doivent prononcer un discours devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, a annoncé jeudi le Kremlin. Un responsable américain a confirmé la rencontre entre les deux dirigeants, en soulignant qu'il serait "irresponsable" de rejeter le dialogue avec Moscou face à la situation en Ukraine et en Syrie. Il a précisé qu'elle avait été organisée "à la demande du président Poutine".
Il s'agit de la première rencontre officielle entre les deux hommes depuis un entretien bilatéral en juin 2013 en Irlande du nord lors d'un G8. Depuis, l'affaire Snowden et surtout la crise ukrainienne ont empêché toute rencontre officielle entre les deux présidents. Ils se sont toutefois entretenus régulièrement au téléphone et ont échangé quelques mots en marge d'événements comme le 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie le 6 juin 2014. "Nous nous sommes mis d'accord pour un entretien avec Obama", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux agences de presse russes. Cette rencontre, prévue lundi, aura lieu car rejeter le dialogue avec Moscou serait "irresponsable" face à la situation en Ukraine et en Syrie, a estimé jeudi un responsable américain, en affirmant que la rencontre avait été calée à la demande de la partie russe. Cette rencontre interviendra après le discours du chef de l'Etat russe à l'Assemblée générale de l'ONU.
Vladimir Poutine vient à New York pour promouvoir son plan pour la Syrie, notamment pour bâtir une coalition élargie, comprenant l'armée de Bachar al-Assad, pour combattre le groupe Etat islamique. Depuis plus d'une semaine, l'activisme de Moscou en Syrie, diplomatique mais surtout, selon Washington, militaire, suscite l'inquiétude des Occidentaux. Les Etats-Unis estiment que Moscou, principal allié du régime de Damas, accroît son soutien à la Syrie en livrant à celui-ci de nouvelles armes. Mais surtout, les Américains s'inquiètent d'un déploiement d'avions, de tanks et de militaires russes dans le nord de la Syrie.
Moscou dément toute recrudescence militaire, tout en admettant soutenir Damas dans sa lutte contre les djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) et lui livrer des armes, conformément aux contrats existants conclus avec le président Bachar al-Assad. L'armée syrienne a utilisé pour la première fois mercredi des drones fournis par la Russie, a affirmé une source de sécurité à Damas, sans donner davantage de précisions. Au cours de son discours à l'ONU lundi, le premier en une décennie, le président russe devrait consacrer une grande partie de son exposé à la Syrie, estiment les experts. "Pour le moment, le programme de Vladimir Poutine à New York se présente ainsi: il atterrit, il écoute les discours de ses collègues, il fait le sien, ensuite il s'entretient le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon", a précisé M. Peskov. "Puis il rencontre M. Abe et M. Obama".
Commentaires
Bien qu'il s'en défende (c'est naturel !), Poutine a repris les fonctions du Tsar "de toutes les Russies", récupéré tout l'héritage de l'histoire russe, y compris le plus contestable, et a réhabilité la religion orthodoxe. Son immense pays est composé de peuples différents qu'il doit maintenir au sein de l'empire et protéger des forces subversives et centrifuges.
C'est ce qui explique ses positions sur la "Grande guerre patriotique", sur ses communautés juive et musulmane.
Son pays est cerné de bases militaires de l'ennemi US qui ne rêve que d'une chose, le démembrer pour profiter des fabuleuses richesses qui dorment en Sibérie.
Poutine n'est pas parfait, mais il doit être défendu. Il est la clef pour l'avènement (bien compromis) d'une grande Europe de l'Atlantique au Pacifique (et non pas à l'Oural).