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Autriche : nouvel avertissement du peuple au système

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Jean Bonnevey ♦

Les partis européistes éliminés de la présidentielle dès le premier tour

C’est une élection qui doit interpeller du coté de chez Hollande et de Sarkozy. Les deux candidats des partis de gouvernements autrichien – conservateur et socialiste ont été éliminés des le premier tour de la présidentielle. Celui qui arrive en tête est très largement le candidat classé à l’extrême droite. Son rival sera le représentant de la gauche écologique politique, une autre dissidence.

Le vote sanctionne de fait l’Europe de Bruxelles et le traitement de la crise migratoire.

C’est l’idéologie du système qui a été rejetée par le peuple autrichien dans cet espace alpin européen attaché à son identité traditionnelle. Pour Ursula Plassnik, ambassadeur d’Autriche en France, « un résultat, d’une telle ampleur, n’était pas prévu dans les sondages mais il était clair que le candidat du Parti de la liberté arriverait en tête« . Alors qu’il y a six ans, seulement un électeur sur deux était allé voter, cette année le taux de participation atteint les 70%, ce qui renforce encore un peu plus le score obtenu par le FPÖ. « C’est un vote de frustration, de protestation, peut-être même un vote de colère« , estime sur RMC Ursula Plassnik.

Le FPÖ réalise son meilleur résultat à une élection nationale dans ce pays de 8,5 millions d’habitants. C’est même un plébiscite : en reportant 36,4 % des suffrages, Norbert Hofer fait nettement mieux que feu Jörg Haider, la grande figure de proue par le passé de cette formation, alliée au Front National à Bruxelles. Le candidat du parti FPÖ, créé par le sulfureux Jorg Haider aujourd’hui décédé, a fait connaître son intention de dissoudre le parlement si ce dernier ne changeait pas radicalement sa politique en matière d’accueil des étrangers dans ce pays. Cette élection marque aussi la fin d’une ère, car un ancien professeur d’université indépendant, Alexander Van der Bellen (20,4 %), soutenu par les écologistes, est arrivé en seconde position. Or jamais les Verts (Die Grünen) n’avaient, auparavant, réussi à se hisser au second tour d’une élection nationale en Autriche.

Que le président autrichien n’exerce que des fonctions symboliques importe peu.  Ce qui compte en l’espèce est que l’élection au suffrage universel d’une autorité politique morale, puisse aboutir à ce résultat alors que depuis la fin de la guerre, les fonctions de président de la République ont été exercées soit par un social-démocrate, soit par un démocrate-chrétien. «C’est un résultat historique, qui reflète les qualités de Norbert Hofer, mais aussi une profonde insatisfaction vis-à-vis du gouvernement», a souligné le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, à la télévision publique ORF.

L’éventuelle victoire de l’extrême-droite en Autriche pourrait, au moment où la Grande-Bretagne connaît une période incertaine quant à l’issue du référendum sur la sortie ou le maintien dans l’Union européenne, contribuer à déstabiliser encore plus l’Europe.

En France, la présidente du Front national, Marine Le Pen, elle-même donnée en tête pour la présidentielle de 2017, a salué un «résultat magnifique», tweetant «bravo au peuple autrichien». «Le national populisme hante l’Europe», a pour sa part estimé Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste français.

Illustration : Victoire du FPÖ et de Norbert Hofer, qui était crédité de 18 à 22 % des suffrages par les sondages et qui a obtenu 35,5 % des voix ! Il affrontera au second tour de cette élection présidentielle au suffrage universel direct l’écologiste Alexander Van der Bellen, arrivé loin derrière avec 21 %.

METAMAG

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