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Vers une Europe des patriotes ?

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Seule une union, ou à tout le moins une entente, des patriotes pourra changer le visage du continent.

Collaborateur parlementaire belge
 
Son blog
 
 
 

Partout en Europe, la vieille et la nouvelle, de l’Ouest et de l’Est, anglo-saxonne et carolingienne, la progression des formations politiques patriotes est linéaire. Dans un heureux paradoxe, malgré leur amour immodéré de la cause nationale et des frontières, ces rebelles de la politique contemporaine parviennent à cohabiter et tisser des liens, notamment au sein des institutions européennes qu’ils exècrent avec plus ou moins de retenue.

Ce qui aujourd’hui les rassemble, c’est-à-dire essentiellement un discours anti-élites, un amour du pré carré, un respect des valeurs et une volonté de limiter l’immigration, pourrait demain, lorsqu’ils arriveront, simultanément ou successivement, au pouvoir – parce que c’est inscrit dans les astres -, laisser place à ce qui les divise.

La frontière séparant les phalanges patriotiques est peut-être moins ténue qu’il n’y paraît. L’union des patriotes souffre de quelques écueils qu’il faudra surmonter.

Les intérêts nationaux. Par définition, les patriotes défendent les intérêts égoïstes de leurs pays, souvent au nom d’une realpolitik qui ne s’encombre pas de sentiments. Seulement, les intérêts ne sont pas les mêmes au sein de chaque État. Les questions géostratégiques (par exemple entre pro-Russes et anti-Poutine), monétaires (pour ou contre l’euro) ou économiques sont potentiellement clivantes.

Le différentiel de respectabilité. Dans de nombreux pays, les patriotes se divisent entre post-fascistes ayant accompli leur aggiornamento démocratique et dissidents de partis traditionnels. On imagine mal une cohabitation entre le souverainisme propre sur lui de Debout la France qui revendique être ni du système ni des extrêmes et le discours musclé du Vlaams Belang dont une figure historique a récemment déclaré « être fier d’être raciste ».

L’idéologie. Il semble a priori difficile d’unir des patriotes populistes, souverainistes, libéraux, conservateurs ou socio-démocrates (essentiellement nordiques).

L’écueil stratégique. Les patriotes se trouvent aujourd’hui dispersés dans les différents groupes politiques européens : pour schématiser de façon grossière, le patriotisme dur est représenté au sein de l’Europe des nations et des libertés et le patriotisme doux au cœur du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe. Pour ne rien arranger, le Fidesz hongrois émarge au Parti populaire européen et le Parti populaire danois aux Conservateurs et réformistes européens.

L’Union européenne péchant par un déni de démocratie et de représentativité, et donc de légitimité, il importe, à moins d’en sortir complètement, de faire triompher une Europe des peuples. Une Europe des souverainetés. Une Europe des terroirs. Une Europe comme idéal de civilisation. Seule une union, ou à tout le moins une entente, des patriotes pourra changer le visage du continent. Il ne faudra pas rater l’occasion historique rendue possible par leur actuelle bonne santé électorale.

BV

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