VIDÉO - De nombreuses échauffourées ont eu lieu à Paris, Nantes, ainsi qu'à Bordeaux, où un commissariat a même été attaqué par les casseurs. Les forces de l'ordre ont procédé à 77 interpellations.
La place de la Nation, à Paris, noyée sous les gaz lacrymogènes, un commissariat attaqué par des dizaines d'énergumènes à Bordeaux, des jets de projectiles, des voitures de police endommagées, des vitrines brisées et partout des tags vengeurs, comme ce «Nike les CRS» inscrit à la bombe de peinture sur la devanture d'une concession automobile saccagée, au cœur de la capitale, boulevard Diderot, sans que la police ne puisse s'interposer. Force est de constater que la tension ne faiblit pas sur le terrain depuis le début de la fronde contre la loi El Khomri.
Le bras de fer entre le gouvernement et les durs de la CGT, mais aussi de FO ou de SUD, qui réclament le retrait pur et simple de ce texte, s'est donc traduit, ce jeudi, par de nouveaux heurts, en marge des cortèges qui ont défilé dans toute la France. Les casseurs se sont déchaînés, s'insérant dans le flot des salariés en colère, qui condamnaient toutefois ces débordements «intolérables».
La mobilisation a été de taille, même si la distorsion entre les chiffres donnés par les autorités et ceux des syndicats ne laisse pas d'étonner: de 18.000 à 19.000 manifestants à Paris, selon la Préfecture de police, contre 100.000, assure Force ouvrière. Mais sur le terrain, à Paris, les estimations de la police semblaient tout de même plus proches de la réalité que celles des centrales syndicales.
La police a compté 6000 manifestants à Toulouse, contre 20.000 selon d'autres sources. La manifestation interdite de Nantes a réuni environ 2 000 personnes, celle de Bordeaux, qui a dégénéré à la suite d'une interpellation, plus de 3000 personnes. À Marseille, des milliers de manifestants se sont également rassemblés. Un incident a eu lieu vers midi, non loin de là, à Fos-sur-Mer, où un automobiliste, excédé par un barrage filtrant, a délibérément renversé avec sa voiture un syndicaliste qui l'empêchait de passer, le blessant gravement à la tête. Dans l'ensemble du pays, les forces de l'ordre ont recensé 153.000 manifestants, la CGT 300.000, près du double.
Au ministère de l'Intérieur, l'attaque en règle du commissariat des Capucins, à Bordeaux, a beaucoup choqué. L'entourage du ministre a fermement condamné ces actes. Les manifestants jetaient des plots de stationnement sur la façade du bâtiment, mais aussi des objets métalliques. Ils ont brisé les vitres de plusieurs véhicules de police. Une victime, venue porter plainte, a même été légèrement blessée par les jets de projectiles.
La police ne sait-elle plus protéger ses implantations? Patrice Ribeiro, le secrétaire général de Synergie-Officiers, regrette cette dérive. «Les manifestants savaient qu'ils n'avaient pas à craindre de riposte, puisque c'est aujourd'hui la consigne. Et pourtant, nous disposons des moyens pour disperser une foule agressive, avec les grenades de désencerclement ou les lanceurs de balles de défense.»
Enrayer ce cycle de violences
À Paris, la police avait procédé, en fin de journée, à trente-six interpellations. Neuf personnes ont été légèrement blessées. À Nantes, les casseurs étaient une vingtaine tout au plus. Particulièrement agressifs, ils s'en sont pris à deux agences bancaires et ont mis le feu à des poubelles. Seulement cinq vandales présumés ont été appréhendés. Au total, sur l'ensemble des villes, soixante-dix-sept personnes ont été interpellées, selon le ministère de l'Intérieur. Quinze policiers ou gendarmes auraient été blessés.
Comment enrayer ce cycle de violences? Le commandant Ribeiro considère, pour sa part, que «les violences dureront tant que la justice se montrera incapable de prononcer des décisions à la hauteur des faits».
Ce syndicaliste policier fait référence aux arrêtés d'interdiction de manifester que le juge administratif a retoqués en bloc à Paris, le 17 mai dernier.
Il se scandalise également de la décision du juge judiciaire qui, mardi dernier, a conduit à la libération de trois des quatre hommes mis en examen dans l'enquête sur des violences contre la police, le 11 mai dernier. Des incidents au cours desquels un véhicule de police a été incendié, quai de Valmy, à Paris, alors que deux agents se trouvaient à l'intérieur.
LE FIGARO
Commentaires
vu que ce Gvt prône le laisser faire et laisser aller , les casseurs ne peuvent que s,en donner à cœur joie , pour la facture , aucun soucis , le con-tribuable se réjouit d,avance de passer à la caisse . .!!
salutations.