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L’ampleur des inondations est accentuée par les mauvaises pratiques agricoles

 

Les médias ne parlent que de dérèglement climatique bien sûr…
Mais quid de la bétonisation, de l’artificialisation des zones humides, de la disparition des haies, du round-up, etc. ?

Bon article lu chez Reporterre :

« Après plusieurs jours de pluies torrentielles, les cours d’eau débordent et les inondations se multiplient. La faute aux éléments déchaînés ? Pas seulement. Ce phénomène naturel est aggravé par des pratiques agricoles délétères pour les sols.

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Paysage agricole inondé.
« Ce phénomène est avant tout un problème de précipitations, de pluies longues, qui durent et qui s’infiltrent dans le sol jusqu’à saturation », dit à Reporterre Ghislain de Marsily, hydrologue et professeur émérite à l’Université Pierre et Marie Curie et à l’École des Mines de Paris. Mais pourquoi les sols saturent-ils ? Certes, ces pluies sont exceptionnelles mais, pour l’agronome Jacques Caplat, « la bétonisation, l’artificialisation des zones humides, la disparition des haies » aggravent la situation. Ce constat n’est pas nouveau, et a pu être fait à propos des inondations dans le Var, ou en qui concerne les zones humides. « Mais ce dont on parle très peu et qui me semble très important, c’est l’appauvrissement des sols agricoles », nous dit Jacques Caplat.



Un sol en bon état est riche en matières organiques, c’est-à-dire en petites racines, en petites bêtes et en particulier en vers de terre qui creusent des galeries. Le sol est alors poreux, plein de petits trous, qui lui permettent d’absorber l’eau. « Marcel Bouché, un agronome qui avait fait des études sur les infiltrations d’eau, a montré qu’un sol vivant pouvait absorber jusqu’à 300 millimètres d’eau par heure ! C’est beaucoup plus que ce qui est tombé ces jours-ci. A titre de comparaison, un orage méditerranéen violent, c’est 150 millimètres d’eau par heure », indique notre expert agricole.

Le problème est qu’avec l’intensification de l’agriculture, « les éponges sont devenues des toiles cirées », déplore Jacques Caplat. « On a peu d’arbres et peu de rotation des cultures, donc peu de racines. Le gigantisme des parcelles a entraîné l’utilisation de machines agricoles de plus en plus lourdes, qui tassent le sol. L’eau ne peut plus s’infiltrer ! » Les haies ont été arrachées, alors qu’elles faisaient barrage aux ruissellements. La disparition des zones humides dégrade encore la situation, car elles constituaient « des espaces-tampons capables d’absorber beaucoup plus d’eau que les endroits secs », regrette l’agronome.

Lydia Bourguignon, agronome et fondatrice du Laboratoire d’analyses microbiologiques des sols, partage ce constat accablant en s’appuyant sur l’exemple des grandes plaines céréalières de la Beauce : « Après-guerre, dit-elle, les sols de ce territoire contenaient 4 % de matière organique en moyenne. Aujourd’hui, ce taux est inférieur à 2 %. Conséquence, les sols ne pompent plus. » Elle pointe du doigt l’utilisation de produits phytosanitaires, « le Roundup qui tue la faune capable d’aérer le sol, et des engrais qui minéralisent la matière organique, la brûlent et la consomment trop vite ».

Pire, le ruissellement ne se contente pas de favoriser les inondations ; il emporte de la terre à chaque grosse averse, le sol disparaît peu à peu. « On le voit sur les photos, l’eau est chargée, observe Lydia Bourguignon. La pluie entraîne la terre, le sol s’érode, la quantité de matière organique diminue. C’est un cycle infernal. »

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Le sud de la Sarthe inondé après les pluies du week-end du 28 mai.

Gérard Michaut, agriculteur bio dans le nord de l’Yonne, l’a constaté chez d’autres : « Ça coule, ça ravine, il y a parfois des ornières de 50 centimètres de profondeur. »

Et sur ces terres agricoles abîmées, aux inondations succède la sécheresse. Le sol n’a pas retenu d’eau. « Et si dans un mois, il y a un peu de chaleur, vous allez voir que le agriculteurs vous diront qu’ils ont des sols secs », prévoit Lydia Bourguignon. Au risque, même, de devoir irriguer…

Une situation à laquelle n’aura pas à faire face Gérard Michaut : cela fait 20 ans qu’il a adopté des pratiques de culture destinées à préserver ses sols. « Je ne laboure pas et je ne laisse jamais mes sols nus. Il faut un mélange de paille et de racines en surface pour retenir la terre, explique-t-il. Je travaille aussi perpendiculairement à la pente, et en buttes, pour faire barrage et éviter l’érosion. » Autre mesure, il met jusqu’à huit cultures différentes, successivement sur une même parcelle. « A chaque changement, cela permet d’avoir des racines et des débris différents qui favorisent la retenue d’eau et la porosité des sols ».

Résultat, sur ses champs en pente, « quand il y a un début de glissement de terrain, il ne part que sur deux ou trois centimètres et s’arrête tout de suite. » Il suffit d’un brin de paille pour retenir la terre. Tous ces micro-barrages additionnés permettent à grande échelle d’éviter un désastre.

Et ces techniques, peu à peu, tracent leur sillon dans les champs. « Quand j’ai commencé, on était 1 % des agriculteurs à les pratiquer, se souvient le paysan. Aujourd’hui nous sommes 30 % à les avoir adoptées à des degrés divers. »

Commentaires

  • Le bon sens finira par l'emporter. Violer la nature et le naturel, dans tous les domaines mène aux catastrophes. Ce type d'agriculture brutale est condamné à disparaître, parce qu'il sera de moins en moins rentable.
    Dans les champs de mon enfance, il y avait plein de bestioles, grenouilles, musaraignes, etc…il n'y en a plus depuis longtemps. Le remembrement a détruit les innombrables mares et les haies où on attrapait des hannetons, également disparus…etc. Plus de libellules, sans compter les oiseaux (plus de moineaux !), etc. La liste serait longue !
    Monsanto, Bayer, et les lourds engins agricoles ont tué ce qui restait (et parfois les paysans eux-mêmes). Tout est dit dans ces quelques témoignages ! "Les éponges sont devenues des toiles cirées".
    Et qu'on ne nous raconte pas des histoires de "réchauffement climatique" comme le zozo élyséen n'a pas manqué de le faire. Même Nicolas Hulot en doute (ce jour sur BFMTV) !

  • Ces inondations ne sont absolument dues au travail des agriculteurs ! Au contraire ! Les agriculteurs sont les victimes de la politique agricole que leur imposent les pouvoirs publics depuis plus d’un demi-siècle !
    Un seul exemple pour comprendre : je me souviens que dans les années 1950, on nous vantait les mérites du remembrement des exploitations agricoles que le gouvernement imposait aux agriculteurs contre leur gré ! Cela était imposé par les grattes papiers des ministères qui n’avaient jamais vu un champ de patates de leur vie ! Et on ne s’est pas privé d’envoyer les gendarmes chez les agriculteurs qui refusaient d’obéir. Que de drames ! Evidemment on traitait les agriculteurs récalcitrants de tous les noms et en particulier d’arriérés qui ne comprenaient rien à rien! Aujourd’hui, force est de constater l’ampleur des dégâts de cette ‘politique’ !
    Qu’on laisse les agriculteurs gérer les sols : eux connaissent les problèmes et depuis des siècles savent ce qu’il faut faire ! Et que les fonctionnaires des ministères s’abstiennent de s’en mêler !

    Et, bien sûr qu’on ne vienne pas une fois de plus nous parler du prétendu réchauffement climatique de la Planète !

  • Les jardiniers amateurs ou non, peuvent apprendre la Permaculture : on ne bêche pas, on n'utilise pas de motoculteur, car ces méthodes tue les vers de terre indispensables ( nos meilleurs paysans ce sont eux), on garde précieusement les détritus de tontes , d'épluchures et autres résidus naturels.
    On pose tout cela sur le sol après l'avoir tondu, et l'on suit les techniques indiquées sur le net et en vidéo, sachant qu'une tonne de vers de terre ( trois sortes de lombrics utiles) digèrent environ 8O tonnes de terre et l'enrichissent sans aucune saleté chimique.
    Certains connaisseurs demandent de tester le sol en y semant ou posant toutes sortes de légumes, de graines, le résultat indiquera les possibilités de la terre en question.
    Un spécialiste dont j'ai oublié le nom, a écrit un ouvrage sur le lupin jaune amer, sa graine est toxique mais on peut la rendre comestible en apéritif, des scientifiques Allemands ont mis au point une technique qui marche bien, ce lupin remet en état des terrains réputés foutus.
    Derrière le bétonnage en excès ( route, tgv, aérodromes) se cache une envie de rendre la France dépendante de son alimentation, sachant que la famine est un outil prévu par les crapules mondialistes .

  • Pour le réchauffement climatique de la planète,il convient d'être prudent;que la planète se réchauffe,nous le constatons mais nous ne savons pas si c'est l'homme qui est en cause ou d'autres phénomènes cosmiques.

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