La police turque a arrêté 13 suspects, dont trois étrangers, au surlendemain des attentats suicides à l'aéroport d'Istanbul qui ont fait 44 morts selon un bilan provisoire.
Le déroulement du carnage provoqué mardi soir à l'aéroport Atatürk commence à se clarifier. Les trois kamikazes ont ouvert le feu pour créer un mouvement de panique à l'extérieur de l'aéroport international, puis deux d'entre eux sont entrés dans le bâtiment du terminal où ils se sont fait exploser. Le troisième a actionné ses explosifs à l'entrée. Le bilan provisoire du triple attentat s'est alourdi jeudi à 44 morts, parmi lesquels figurent 19 étrangers. Au total, 239 personnes ont été blessées. L'attentat n'a pas été revendiqué mais les preuves réunies pour l'instant vont dans le sens d'une responsabilité de l'État islamique, a déclaré jeudi le ministre turc de l'Intérieur, Efkan Ala, devant le Parlement.
Les trois kamikazes sont de nationalité russe, ouzbek et kirghize, a annoncé jeudi un responsable du gouvernement turc interrogé par Reuters. Ce dernier a requis l'anonymat dans la mesure où les conclusions de l'enquête n'ont pas encore été publiées. Selon le quotidien Yeni afak, l'organisateur de l'attentat s'appelle Akhmed Tchataïev. L'homme d'origine tchétchène est présenté comme un chef de l'État islamique chargé de la formation des djihadistes russophones. Il est également recherché par les autorités russes. Le quotidien Hürriyet rapportait pour sa part que l'un des kamikazes était un combattant tchétchène nommé Osman Vadinov, qui serait venu en Turquie depuis Raqqa.
Perquisitions simultanées
Dans le cadre de l'enquête, la police turque a aussi arrêté 13 personnes, dont trois ressortissants étrangers, lors de perquisitions menées à Istanbul. Les forces spéciales de la police et les services de lutte contre le terrorisme ont lancé simultanément des perquisitions dans 16 lieux de la ville, ont indiqué deux responsables à Reuters. Neuf activistes présumés, qui auraient été en contact avec des membres de l'État islamique en Syrie, ont été interpellés lors de quatre opérations menées à l'aube à Izmir, grand port situé sur la mer Égée, a annoncé l'agence de presse Anatolie. Les personnes arrêtées sont accusées de financement, de recrutement et de soutien logistique en faveur de Daech.
La Turquie, longtemps accusée d'avoir fermé les yeux sur la menace constituée par l'État islamique, affiche aujourd'hui sa détermination à combattre l'organisation. Ankara vient d'ajuster ses règles militaires d'engagement pour permettre à ses alliés de l'Otan d'accroître leurs patrouilles aériennes le long de sa frontière avec la Syrie. Les autorités turques ont également organisé des perquisitions à plusieurs reprises dans des caches présumées de l'État islamique en Turquie.
(Avec agences)