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Michel Rocard : disparition d’un homme complexe

 

Michel Rocard s’est éteint le 2 juillet à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Voyageuse, écrivain
 
 
 

Michel Rocard s’est éteint le 2 juillet à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière où il avait été admis il y a quelques jours. Il avait 85 ans. Né le 23 août 1930 à Courbevoie, il était le fils d’Yves Rocard (1903-1992), l’un des pères des bombes A et H françaises. Autant son père était conservateur, autant lui était attiré par la gauche. Après Sciences-Po où il côtoie notamment Jacques Chirac et Robert Pandraud, il intègre l’ENA d’où il sort en 1958, en pleine guerre d’Algérie (Promotion 18-Juin). Il en dénonce les travers au point que le Premier ministre, Michel Debré, tente de le révoquer. En vain. Cofondateur du Parti socialiste unifié (PSU), il se présente à l’élection présidentielle de 1969 à laquelle il recueille 3,61%. Celui que les scouts unionistes avaient baptisé « Hamster érudit » s’affirme alors comme un homme qui compte, à mi chemin entre la social-démocratie et mai 68. Ce partisan de l’autogestion à la mode yougoslave gagne en notoriété quand il parvient en 1969, à battre, dans une élection partielle législative, le Premier ministre Maurice Couve de Murville.

Volontiers réformateur, il se heurte à l’ascension irrésistible de François Mitterrand qui parvient, en 1971 au congrès d’Epinay, à rassembler en partie une gauche divisée. Pensant faire une OPA sur le PS, il appelle à voter Mitterrand à la présidentielle de 1974 mais est mis en minorité quelques mois plus tard quand il propose au PSU de rejoindre le PS. La présidentielle de 1981 scelle le destin des deux hommes : Rocard se présente mais Mitterrand plus légitime, devient le candidat naturel. Rocard doit s’effacer. La rupture est brutale. Rocard sait à ce moment-là qu’il ne sera jamais chef de l’Etat. La détestation des deux hommes est telle que de nombreux analystes politiques diront que les trois ans (1988-1991) pendant lesquels Michel Rocard a été le Premier ministre de François Mitterrand peuvent être considérés comme une véritable cohabitation. La rupture est totalement consommée quand Mitterrand vire Rocard sans ménagement de Matignon en 1991. Il était simplement jaloux de la popularité de son chef de Gouvernement…

Michel Rocard aura été trois fois ministre  (Plan, Agriculture et Premier ministre) entre 1981 et 1991. Il aura occupé cette fonction pendant sept ans. Un septennat pendant lesquels il aura essayé d’améliorer le sort des ménages modestes. C’est à lui que l’on doit notamment le Revenu minimum d’insertion et la contribution sociale généralisée. En dehors de ces deux réformes, que retenir de l’homme de la « Deuxième gauche » ? Sans doute cette phrase à la fois lucide et inquiétante, à l’image du personnage : « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre fidèlement sa part ». Artisan des accords de Matignon pour l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, il termine sa carrière politique au Parlement européen et dans un éclair de lucidité publie un essai avec Pierre Larrouturou prédisant la fin de la croissance.

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BV

 

Commentaires

  • Je cite:
    C’est à lui que l’on doit notamment le Revenu minimum d’insertion et la contribution sociale généralisée.
    ...........

    Un bon socialiste en somme, partisan de l'assistanat et de la taxe qui rapporte gros!
    Allez! bon vent Michel! désolé de t'avoir connu!

  • un homme de gauche ??
    salutations.

  • Rocard, un personnage complexe, le moins pire de toute la bande socialiste, cultivé et "élégant" comme le dit Philippot assez justement, moins pourri et cynique que la clique dominante qu’il méprisait.
    Pour retenir un aspect positif de lui, cette célèbre déclaration faite il y a longtemps : "La France ne peut accueillir toute la misère du monde...". Malheureusement, il restera toute sa vie attaché à un parti immigrationniste ! Et les actes comptent plus que les belles paroles ! Il était pro-BREXIT avant de mourir…mais il était aussi l'auteur d'un livre "Oui à la Turquie" !
    Bref, finalement, malgré des qualités personnelles reconnues honnêtement par ses adversaires et très hypocritement par ses "amis" socialistes, un politicien du Système presque comme les autres, complice du GR et de l’islamisation du pays !
    C'est la seule grille d'analyse qui doit motiver nos jugements !

  • L'avis de Christine Tasin sur RL :
    "Mort d’un pourri islamo-collabo" :
    http://ripostelaique.com/rocard-mort-dun-pourri.html

    Rocard co-présidait Terra Nova, l’officine socialiste qui veut remplacer les ouvriers français qui ne votent plus socialiste par des millions d’ électeurs africains et maghrébins (avec l’appui du MEDEF) :
    http://ripostelaique.com/islam-et-mali-rocard-a-cote-de…

    En outre, comment souhaiter en même temps l'entrée de la Turquie en Europe…et le BREXIT ?
    Vous avez dit "complexe" ? Je réponds "tordu" (ou socialiste, mais c'est un pléonasme)

  • Il ne s’entendait pas beaucoup avec son père Yves Rocard. Ce dernier était un grand savant, un des grands physiciens français : père de la bombe H française, et pendant la guerre, ses inventions, transmises clandestinement en Angleterre, avaient permis aux radars britanniques de fonctionner. Mais il charriait son fils et se moquait du parti politique de son fils : le PSU, qui était squelettique tellement il avait peu de membres. Il aimait à dire : « mon fils a réussi à créer un parti où le nombre de factions est bien supérieur au nombre de ses membres » ! Mais reconnaissons que Michel, en tant que Ministre, a inventé de nouveaux impôts : qu’est-ce qu’un énarque peut inventer si ce n’est de nouveaux impôts ? Quant à son action en Nouvelle-Calédonie, ce sont les Francs-Maçons qui sont les véritables auteurs de ces accords. Mais ces accords sont à courte vue, et tout risque d’être remis en question à brève échéance.

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