Alors que Daech recule dans ses fiefs, Paris cherche comment faire face au retour des Français partis combattre dans ses rangs.
Jamais la lutte contre Daech n'aura autant mobilisé les dirigeants français. Depuis quelques mois, dans le secret de l'Elysée, les Conseils de défense et de sécurité se succèdent à un rythme soutenu. Ce mercredi matin encore, autour de François Hollande, les ministres de haut rang (Défense, Intérieur), les chefs militaires et les responsables des services de renseignement vont s'échanger les toutes dernières informations sur l'étendue de la menace et les opérations en cours. Mais, alors que le groupe Etat islamique recule depuis des mois en Syrie et en Irak, une question en particulier taraude les responsables politiques et sécuritaires : que faire des djihadistes français qui tenteront de revenir dans l'Hexagone lorsque Daech perdra tous ses territoires ? « C'est un sujet que nous essayons d'anticiper, admet le chef de l'Etat en privé. La coalition anti-EI se donne entre six mois et un an avant de remporter la bataille sur le terrain. Nous devons nous projeter dans l'après. » Le défi est de taille.
Car, selon les derniers chiffres, la France reste le pays européen le plus touché par le phénomène djihadiste avec 680 adultes, français ou résidant en France, présents actuellement en Syrie et en Irak et 420 mineurs. Certains combattants opèrent dans la région de Mossoul. Mais la plupart des Français de l'EI se trouvent actuellement dans le nord de la Syrie, en particulier autour de Raqqa, la capitale du « califat » autoproclamé.
«Des gens relevant de la psychiatrie»
Bien sûr, les derniers attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray ont montré que des individus radicalisés pouvaient tuer sans avoir besoin de bouger de chez eux. Mais les autorités françaises craignent également une réédition de l'attaque du Bataclan et des terrasses parisiennes de novembre 2015 (130 morts) par des militants revenus du front.
« Il ne faudra pas perdre de vue que, parmi les futurs vétérans, il y aura des terroristes très aguerris, mais aussi des gens relevant d'ores et déjà de la psychiatrie et dont nous ne savons pas ce qu'ils vont devenir », expliquait récemment Patrick Calvar, le directeur général de la sécurité intérieure, devant la commission de la Défense nationale de l'Assemblée.
Après des années passées sur le terrain, certains djihadistes sont devenus de véritables machines à tuer. « Ils connaissent les filières pour se procurer des armes », ajoute une source militaire. D'autres sont devenus des experts en matière d'explosifs qu'ils peuvent parfois fabriquer en utilisant des produits de consommation courante (comme les engrais agricoles).
Sans le crier sur les toits, Paris a demandé à tous ses alliés de la coalition de lui fournir des informations sur ses ressortissants présents en Irak et en Syrie afin de les recouper avec ses propres données. Des frappes aériennes ont déjà eu lieu pour « neutraliser » (c'est-à-dire tuer) des combattants français. Mais, au sommet de l'Etat, on reconnaît que cela ne suffira pas et qu'il faudra trouver des solutions plus globales pour contrôler le flux des retours.
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Des mesures de détection étoffées... mais pas infaillibles
La France ne pourra gérer seule le retour de « ses » djihadistes. Le renforcement de la sécurité passe par celui de l'espace de libre circulation Schengen. Le Parlement européen, d'abord réticent, a finalement accepté en avril l'idée d'un PNR (Passenger Name Record, ou fichier des noms de passagers). A terme, les données de réservation des compagnies aériennes seront accessibles aux policiers. Mais la plupart des djihadistes éviteront les vols réguliers. Certains tenteront de se mêler aux migrants, comme ce fut le cas à Leros (Grèce), à l'automne dernier, pour certains des kamikazes des attentats du 13 Novembre. Une équipe d'Europol doit justement se rendre en Grèce à la fin du mois pour tenter d'améliorer la détection.
«Vrais faux» passeports
L'efficacité du contrôle passe par la consultation systématique du fichier des passeports volés d'Interpol. Daech a en effet mis la main sur de nombreux documents, ce qui a permis à l'organisation d'établir de « vrais faux » papiers. Quant au SIS, le système d'information Schengen, la base de données des personnes recherchées au niveau européen, il affiche une puissance impressionnante avec 1,2 million de personnes recensées. « Mais l'une des limites du système actuel, c'est qu'il n'intègre pas les données biométriques (NDLR : telles que les empreintes) », selon Jean-Jacques Colombi, chef de la division des relations internationales à la police judiciaire entendu par la commission d'enquête sur les moyens de l'Etat face au terrorisme. De ce fait, une personne contrôlée sous une fausse identité ne peut pas être formellement identifiée aux frontières. Au total, 203 Français ou étrangers résidant en France seraient rentrés de la zone irako-syrienne.
Ceux qui sont identifiés sont systématiquement placés en garde à vue et interrogés. 322 procédures judiciaires sont en cours, ce qui a conduit à 293 mises en examen, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. « Presque tous ceux qui rentrent sont incarcérés », souligne un magistrat spécialisé. En plus de ces poursuites judiciaires, la loi de juin 2016 permet au ministère de l'Intérieur d'assigner à résidence toute personne que l'on soupçonne d'avoir rejoint « un théâtre d'opérations de groupements terroristes ». Les spécialistes en sont conscients : la détection des « returnees » (« ceux qui reviennent ») sera longue et fastidieuse. Et son succès impossible à garantir à 100 %.
Eric Pelletier (avec Timothée Boutry)
LE PARISIEN
Commentaires
Hollande et ce gouvernement peuvent toujours se réunir, faire tous les conseils de guerre qu’ils veulent pour s’occuper des djihadistes qui reviendraient en cas de chute de Daesh, le vrai problème est ailleurs ! Le problème qui menace très gravement la France c’est qu’il y a déjà plus de 20 millions d’immigrés en France sur un total de 65 millions d’habitants. Et la grande majorité de ces immigrés sont des musulmans : autrement dit, la France est tout simplement en train de disparaître : dans moins de 20 ans ce sera un état islamiste ! Bien sûr, le gouvernement fait tout pour que les Français ne s’en rendent pas compte : il faut les endormir avec des histoires à dormir debout que Hollande et ses complices essaient d’inventer et de nous faire avaler !
Maintenant, il fait ami-ami avec le pape François qui sera notre "grand frère" pour nous guider!
"Grand frère": le vocabulaire des cités!
Ces psychopathes ont l ' audace de revenir sur le territoire européen avec lequel ils n'ont aucun lien autre que leur addiction aux prestations sociales et le laxisme judiciaire dont ils bénéficient.
Des dirigeants responsables dont le premier souci est de défendre leur peuple doivent savoir ce qu ' il y a à faire.
On ne peut compter sur ce gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes qu'ils ont eux-mêmes créés, et en restant dans le cadre de Schengen !
2 solutions au hasard, mais insuffisantes : livraison des "returnees" (!!!) prisonniers à Bachar el Assad ou réouverture d'un Guantanamo à la française, à Cayenne avec peines très longues.
Dirk :l,ouverture d,un Guantanamo est impossible dans notre pays , cela serait "anti-démocratique " , des manifs auraient lieu tous les jours pour appliquer sa fermeture , le mieux est l,élimination discrète de ces individus , encore faut il avoir les C. . .s pour mettre en place un grand plan de nettoyage . . .!!
salutations.