Amsterdam
Les Pays-Bas pourraient devenir le premier Etat membre de l’UE à suivre la Grande-Bretagne. Geert Wilders, le président du Parti de la liberté, a annoncé la préparation d'un référendum similaire à celui de l'Angleterre sur la sortie de l’Union. Le travail est déjà lancé, a-t-il fait savoir au journal russe Izvestia.
Le chef de la troisième formation au parlement néerlandais a réitéré ses propos sur la nécessité de quitter l'Union européenne. Aux dires de Geert Wilders, de plus en plus de Néerlandais se sentent abandonnés par Bruxelles, qui n'agit qu'en fonction des intérêts des technocrates bruxellois sans tenir compte de la volonté des simples Européens.
Le président du "Vlaams Belang" et député belge flamand Tom van Grieken indique que les idées de M. Wilders sont pour la plupart partagées par la population des Pays-Bas. La preuve en est le résultat du référendum sur l'association Ukraine-UE qui a eu lieu en avril dernier. La majorité de la population (61 %) des Pays-Bas avaient voté alors contre l'association UE-Ukraine. Mais, l'objet principal de ce référendum,selon Tom van Grieken, "c'était la question de savoir si les Néerlandais voulaient ou non quitter l'UE. Eh bien, la majorité a dit OUI au Nexit".
Les Pays-Bas bénéficieraient économiquement d'un Nexit. C'est ce qu'a démontré un sondage indépendant effectué il y a deux ans! Les Néerlandais éprouvent, entre autres, de la sympathie envers la campagne du Brexit. Il n'est donc pas étonnant qu'ils envisagent désormais d'organiser un référendum à la britannique, ajoute M. van Grieken.
"En outre, le référendum sur l'association Ukraine-UE a créé un précédent. Je suis persuadé qu'il est bien possible qu'on organise aux Pays-Bas un référendum sur la sortie de l'UE. Leur législation ne le permet pas pour le moment, à ce que je sache, mais s'ils réussissaient à la modifier, ils auraient le feu vert".
Un monstre expansionniste, c'est ainsi que Geert Wilders appelle l'UE qui ne représente plus selon lui une union démocratique. Le dictat de l'UE empêche de saines relations avec les partenaires historiques des membres de l'Union. C'est le cas des Pays-Bas qui, obligés de suivre la politique hostile de Bruxelles vis-à-vis de la Russie, y perd.
"Bruxelles ne doit pas nous dicter avec qui avoir des relations économiques et politiques, estime Geert Wilders. La restauration des liens avec la Russie est une direction prioritaire pour un pays commercial comme les Pays-Bas". Selon le leader du Parti de la liberté néerlandais, durant des siècles et malgré des conflits, la Hollande et la Russie ont profité d'unecoopération mutuelle. Aujourd'hui, la levée des sanctions est une condition nécessaire pour notre avenir prospère, souligne-t-il.
L'eurodéputé FN Jean-Luc Schauffhauser explique que la France est confrontée au même genre de problèmes. « Il est certain qu'actuellement on peut constater que l'euroscepticisme ne fait que croître dans des pays comme les Pays-Bas, évidemment, mais aussi en France. A un moment donné, comme l'Europe actuellement n'arrive pas à se réformer de l'intérieur, nous allons vers des majorités eurosceptiques dans de nombreux pays, y compris aux Pays-Bas. Marine Le Pen dit la même chose pour la France ».
"Aujourd'hui, beaucoup de pays sont contre ces sanctions (les sanctions antirusses). Mais le consensus mou — je ne parle même pas de la culture du compromis, là je parle du consensus mou — fait que même si on y est opposé, on ne veut pas marquer son opposition de manière offensive par rapport à un certain nombre d'autres pays", regrette le responsable politique.
Il ne reste que la solution proposée par G. Wilders. L'objectif de son Parti de la liberté est d'organiser un référendum sur le Nexit le plus vite possible, avant les législatives de mars 2017.
SPUTNIK