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Grèce: la population rejette de plus en plus les migrants

Par Alexia Kefalas
Mis à jour le 20/09/2016 à 17h51 | Publié le 20/09/2016 à 17h46

Sur l'île de Lesbos, la population s'inquiète de la décision du gouvernement grec de scolariser les enfants de réfugiés.

À Athènes

Alors que des vents violents soufflaient sur Lesbos, un incendie s'est déclenché lundi soir, vers 22 heures, à Moria, le centre de rétention de l'île où s'entassent quelque 5.650 migrants et réfugiés, pour 3.500 places. Arrivés depuis la Turquie voisine sur des embarcations de fortune, ils sont bloqués dans le pays, comme 55.000 autres réfugiés depuis la fermeture de la route des Balkans en mars.

S'il n'y a eu ni victimes ni blessés, le centre surpeuplé a été ravagé

S'il n'y a eu ni victimes ni blessés, le centre surpeuplé a été ravagé. «Des milliers de résidents, dont nombre de femmes serrant leurs bébés, ont été contraints de dormir à même le sol, près du port de Lesbos», affirme Spyros Galinos, le maire de l'île. Mardi, la police a arrêté neuf résidents de Moria, soupçonnés d'être à l'origine des affrontements qui ont éclaté dans la soirée et ont mené à l'incendie. Les autorités ont dépêché quarante policiers antiémeutes et le gouvernement a mis à disposition un ferry pour héberger un maximum de familles. Mais cela va prendre du temps et exaspère les habitants de Lesbos qui craignent des débordements.

La même tension est aussi palpable dans le nord du pays, dans la banlieue d'Oreokatsro à Thessalonique où, depuis quelques jours, les jeunes élèves ont retrouvé le chemin de l'école. Mais cette année, la rentrée des classes a été bien différente des précédentes. Si le rituel - bénédiction et prière du matin - a été respecté, un débat s'est imposé tant dans les salles de classe que dans la cour de récréation ou bien encore dans les familles: la rentrée des réfugiés irakiens, afghans et syriens.

Scolarisation et vaccination au cœur des tensions

Dès la sonnerie marquant le début des cours, l'association des parents d'élèves de la ville a multiplié les assemblées générales dans deux écoles d'Oreokastro, pour décider de «ne pas intégrer les réfugiés dans les écoles publiques». Le communiqué de l'association affirme que la décision a été prise exclusivement pour «des raisons de santé publique: les réfugiés n'ont pas été vaccinés et il y a des cas de paludisme et d'hépatite». Mais elle a immédiatement soulevé une polémique sans précédent. Le procureur de Thessalonique a diligenté une enquête préliminaire pour déterminer s'il y a eu infraction et violence raciste délibérée. Les parents d'élèves se sont aussi vu attirer les foudres de l'union des médecins, pour laquelle «tout être humain, quelle que soit son origine, doit avoir accès à des soins et à l'éducation».

Ces tensions font suite à la décision du gouvernement grec de scolariser les 22.000 enfants réfugiés. «Pas question de les mêler aux écoliers grecs, pour des raisons de langue et de niveau», précise un conseiller du ministre, Nikos Filis, «il s'agit d'utiliser les salles de classe, après les cours, pour qu'ils puissent suivre un enseignement dans leur langue. Ils ne croiseront pas les Grecs.» Malgré cela, le débat s'est embrasé. Les parents d'élèves d'Oreokastro menacent aujourd'hui d'occuper les écoles si elles s'ouvrent aux réfugiés. Asterios Gavotsis, le maire de la commune, qui soutient ses habitants, a demandé une preuve officielle de la vaccination de chaque migrant.

Quelque 700 Syriens sont terrorisés par cette situation de rejet

Au même moment, dans l'ancienne usine de la commune, transformée en centre d'hébergement inopiné, quelque 700 Syriens sont terrorisés par cette situation de rejet. Leur destination finale n'était certes pas la Grèce, mais ils sont néanmoins enthousiastes à l'idée que leurs enfants soient scolarisés.

Le gouvernement d'Alexis Tsipras dit s'inquiéter de cette tendance xénophobe en croissance exponentielle, mais la réalité est que la classe politique grecque est, et reste immobile. Elle n'a pas su anticiper le problème migratoire en 2015 et semble bien en peine de le gérer aujourd'hui.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 21/09/2016.

Commentaires

  • les Mondialistes doivent chercher des solutions définitives pour que les peuples européens acceptent sans rechigner d,accueillir à bras ouverts tous les clandos de la planète , et ensuite les nourrir , trouver des logements , travail , et offrir des perspectives d,avenir aux enfants des clandos , afin que le Plan soit efficace .
    salutations.

  • Le mot de " migrant " est à rejeter, il s'agit uniquement d'envahisseurs aspirés et appelée par des salauds, les complices de l'intérieur.

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