Michel Lhomme, philosophe, politologue ♦
C’est avec grande joie que nous saluons le retour de notre ami Michel Lhomme qui, pour des raisons professionnelles, n’avait pu assurer, durant ces quelques derniers mois, sa collaboration à Métamag et nous faire partager sa vision lucide de la situation géopolitique actuelle. Il a manqué à nos lecteurs et probablement , vu le très long article qu’il nous a fait parvenir, lui avons-nous manqué.
Chers lecteurs, bonjour…
Vous aurez remarqué sans doute une absence sur Métamag depuis quelques mois. Ce n’était pas seulement des vacances. Il importe parfois de partir et d’aller vérifier sur le terrain certains dires et prendre du recul. En quatre mois, j’ai quasiment fait deux fois le tour du monde.Les voyages ne forment pas seulement la jeunesse, ils aiguisent le scepticisme qui est d’ailleurs peut-être notre marque de fabrique. Les voyages décillent. Ils nous alertent aussi en nous déconditionnant des préjugés, ces substituts de pensée idéologique qui nous empêchent d’avoir un bon jugement.
Des rebondissements géopolitiques du monde sont à l’œuvre plus que jamais. La période estivale n’a pas du tout été une période de trêve. Pourtant, nous aurions pourtant souhaité pouvoir fuir littérairement, contre-littérairementd’ailleurs les affaires du temps. Mais dans l’indifférence et l’insouciance générale de la désinformation des médias occidentaux, celles-ci nous paraissent graves et ne nous ont pas laissé de répit. Nous ne nous sommes pas reposés et nous reprenons pourtant l’établi, le chantier comme un vulgaire maçon de la pensée.
Á l’heure de la rentrée comme au nouvel an, faire le point est un exercice utile
Nous nous y emploierons dans les jours qui viennent pour différentes aires géopolitiques. En fait, l’été 2016 a été très fertile en faits stratégiques d’importance et pour tout dire cet été fut avant-coureur. La France en particulier y a poursuivi ses craquements sociologiques et politiques (attentat de Nice, assassinat du prêtre de St-Etienne du Rouvray, incompétence notoire du Ministre de l’Intérieur pourtant perpétuellement reconduit, burkini et collaborationnisme de toute la classe politique des primaires).
Quant au monde, il a poursuivi ses ruptures que Métamag a signalées depuis sa création. Nous l’affirmons péremptoirement : le monde se prépare à un grand tournant à venir. Il passera sans doute par la guerre. Sur tous les fronts ouverts (Europe del’Est, Syrie, Turquie, terrorisme européen, élections américaines, archipels deMer de Chine, Corée du Nord), l’été aura été tendu. Le cadre stratégique du monde évolue vite, au rythme rapide de l’installation des missiles et des bataillons américains en Europe de l’est, sur la frontière russe. Dans quelques mois, rien ne sera plus vraiment comme avant.
En voyageant, on possède forcément des adresses, des lettres de recommandation, on active ses réseaux, on discute avec des chefs d’État nouvellement élus ou de futurs princes (nous y reviendrons), on rencontre des gens simples et d’autres engagés ou trèsinformés, on participe un peu à notre niveau à la diplomatie secrète, cela nous aide beaucoup à explorer et surtout à tenter de définir ces nouvelles réalités quis’installent, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Nul besoin d’insister pour dire que la France va mal, très mal et se retrouve complètement effondrée moralement. Le désarroi des Français est à son comble. Grèves et attentats à répétition, pseudo état- d’urgence, forces d’élite réduites à faire le planton, afflux de faux
réfugiés (tous en réalité des illégaux), développement de camps de transit (Calais, Dunkerque mais aussi sur des voies ferrées abandonnées de Paris), Brexit et panne de l’Union Européenne, censure intellectuelle (toutes les clous qui dépassent c’est-à-dire les pensées non conformes sont priées de se taire), laxisme généralisé et misère de l’éducation nationale ne doivent pourtant pas cacher qu’avant toute chose, le pays est ruiné. Regardez : on ne mesure plus sur les plateaux de télévision, le déficit budgétaire au compteur comme lors des dernières élections, tellement il est devenu abyssal. Et face aux problèmes, l’État lâche le fric. Combien de temps la machine peut-elle encore tenir sur la planche à billet européenne ? Un krach financier mondial est tapi là, caché dans les recoins de l’économie mondiale et plus particulièrement européenne. Il risque debousculer tout sur son passage d’où un salut polémologique hautement probable par la guerre. En fait, les économistes, les banquiers, les financiers, tous les dirigeants politiques le savent même si pour l’instant, ils font mine de l’ignorer en fabriquant de toute pièce de la fausse monnaie. Nos politiques ne sont que les chefs d’une bande de faux-monnayeurs. Mais comme le chante un rappeur »quand tu trahis les bandits, c’est la mafia qui corrige », la mafia corrigera. Il est impossible que l’endettement public mondial insensé dans lequel nous nous retrouvons puisse continuer indéfiniment.
En France, les bilans des grandes banques sont fragilisées à l’extrême, les dépenses sociales sont incommensurables et les flux migratoires sont en train de déstabiliser des zones économiques entières. Quoique contesté par les »collabos », selon Yves-MarieLaulan, l’immigration coûte à la France 70 milliards d’euros . Tous les ingrédients sont en fait réunis pour la banqueroute. Si nous insistons, c’est que tous les débats qui agitent actuellement les écrans (burkini, l’opération ronces) font l’impasse sur cette réalité brute : il n’y a plus d’argent ou que de l’argent de papier. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut qu’on vous vole, qu’on voustaxe et que très prochainement, on vous pillera votre épargne et vos héritages. Plus d’argent pour de nouvelles places de prison, plus d’argent pour les futurs flics, plus d’argent pour l’éducation. Les banques centrales inondent la planète de monnaie nouvelle (la « quantitative easing », la QE ) mais cette monnaie en fait ne correspond à rien et surtout pas à de la création de richesse. Or mécaniquement, le faux-monnayage s’achève par la banqueroute.
L’opération Ronces en réponse au verdict des urnes ?
Mais bien sûr, au sortir de cet été, on ne vous demande pas de parler économie mais d’évoquer les élections de 2017. Le panorama y est là pourtant très simpliste : les candidats qui ont le plus de chance de l’emporter aux primaires sont ceux qui offrent le moins de chance de redresser le pays puisqu’ils ne l’ont auparavant jamais fait. Pour la présidentielle, la probabilité d’un duel Hollande-Marine au second tour prend évidemment corps et ce duel sans débat – on l’assure – devrait se conclure par la victoire de François Hollande. Ainsi, une France aux deux-tiers à droite, et qui rejette massivement son président actuel dans des proportions inédites jamais atteintes dans la cinquième république risque de redonner le pouvoir à un tacticien dangereux qui en cinq ans, achèvera une bonne fois pour toutes ce à quoi il a toujours travaillé depuis sa jeunesse às avoir la déconstruction du pays.
Personne n’ose bien sûr imaginer ici la victoire de Marine Le Pen. Et pourtant ? En l’état actuel des choses, et avec une activation par les stratèges extérieurs du chaos d’attentats sur le territoire, la courte victoire de Marine que tout le monde écarte d’emblée peut être probable. Les Français en ont tellement ras-le-bol ? N’est-ce pas d’ailleurs parce qu’on y pense qu’on se prépare déjà à activer en soirée électorale l’opération Ronces
révélée par Éric Zemmour mais dont il a oublié au passage de mentionner qu’elle fut justement pensé au départ comme un scénario-réponse à une soirée électorale qui, annonçant la victoire du Front National, embraserait les banlieues.
La trahison de notre classe politique
Le pessimisme est en tout cas général car on sait déjà intuitivement que ce seront des élections pour rien. Si l’on peut effectivement vouloir que la France soit reprise fermement en main, elle ne pourra pas l’être par une génération veule et une classe politique totalement discréditée. La reprise en main le sera par le peuple. Seul le peuple, comme le savait si bien Rousseau, est capable de régénération. On nous serine, il est vrai partout que la classe politique française est l’une des plus médiocres qui soit et qu’elle a trahi mais qu’a-t-elle trahi ? On trahit toujours pour quelqu’un ou pour quelque chose. Si cette classe politique et toute la drauche ont sacrifié l’intérêt du pays, y compris d’ailleurs celle des populations immigrées musulmanes que par pur intérêt économique (des salaires bas), c’est que cette classe politique travaille forcément pour d’autres puissances.
Lesquelles ? Les banques, les États-Unis ? Dans les années 80, autour du Parti Socialiste s’est en fait constitué un groupe de pression activé par un service secret proche-oriental qui a effectivement petit à petit infiltré toute la politique étrangère française pour lui enlever la force et la volonté de conserver sa liberté de choix. A partir du conflit yougoslave puis du second conflit irakien, la France de Fabius et de Kouchner a participé en première ligne aux mensonges internationaux de l’histoire occidentale. Par la suite, sous Sarkozy et Jean-David Levitte, son bras droit , l’abandon de notre souveraineté fut total et en rejoignant l’OTAN, la France solda définitivement sa politique internationale indépendante, marquée par l’équilibre entre l’Orient et l’Occident. La France s’est alors coupée de toute possibilité de développer une politique eurasienne, de coopération amicale avec la Russie.
Toute la drauche électorale décida alors de se soumettre aux priorités d’une politique américaine hégémonique et d’écouter Tel Aviv, ce qui allait pourtant à l’encontre de nos intérêts géostratégiques à moyen et long terme e tde plus s’opposait à notre sécurité intérieure. En devenant le satellite de Jérusalem au Moyen-Orient et en étant l’artisan zélé du grand Israël, la France ouvrait la voie, pour l’avenir, aux méthodes israéliennes de sécurité intérieure, livrant le pays aujourd’hui à la logique des camps et de l’enclavement des populations rebelles. Je laisse ici à chacun le soin de reconnaitre quelles personnalités politiques et intellectuelles ont participé à ce naufrage. Elles tiennent toujours le haut du pavé et contrôlent tous les médias. Elles ont en tout cas sonné le glas de toute velléité d’indépendance du pays au point que dans les faits, nous n’avons plus de politique étrangère digne de ce nom. Dans cette vraie soumission qui n’est pas la piété musulmane, François Hollande n’a fait que suivre la politique de Sarkozy, celle des vassaux du monde globalisé. C’est ainsi que nous nous retrouvons en guerre sans pouvoir nommer l’ennemi et sans posséder la moindre possibilité d’agir sur l’implication et la direction des conflits. En fait,demain, nous ne participerons même pas aux négociations de paix : on nous fera entrer comme en 45, au dernier moment, par la porte de derrière.Mais pendant cette vassalité, quelque chose de contradictoire s’est aussi déployé qui touche à la substance même de la France, à la grandeur nationale : la structure ethnique du pays a changé. C’est le grand remplacement si parfaitement analysé par nos meilleurs écrivains : Renaud Camus, Michel Houellebecq, Richard Millet, Jean Raspail .
Déjà, une immigration massive et surtout quasi mono-ethnique fait que la France compte aujourd’hui 8 millions de musulmans. Officiellement, depuis deux ans, l’État a abandonné le contrôle de l’immigration, puisqu’il ne différencie plus l’immigration légale et illégale (la manipulation médiatique des »réfugiés ») et qu’il a voté à droite comme à gauche le regroupement familial par fratrie.N’oubliez jamais en effet mars 2016, ce jour où vos députés, même ceux qui aujourd’hui disent vouloir remettre en cause le droit du sol, ont en réalité voté en catimini le regroupement familial par fratries. Les populations immigrées vivent en France de plus en plus séparément et par quartiers. De fait, elles réclament et, à juste titre, des droitsspécifiques à leurs mœurs (repas halal, voile, burqa, burkini, charia, lieux de prière). Certaines zones ne constituent pas des »zones de non droits » comme le veut l’expression journalistique mais des »zones d’un autre droit’‘. Ce qui veut dire qu’une organisation parallèle à celle de l’État se met petit à petit en place et qu’ainsi, l’indice de corruption de la France s’élève de plus en plus. Nous partons pour une année crispée avec la conjonction de la situation sécuritaire et la campagne pour l’élection présidentielle dans laquelle le Front national arrivera probablement en tête au premier tour.
Un État incapable de réagir
N’ayant plus aucune autorité, on voit bien que toute mesure politique devient polémique et que toute polémique finit par l’abandon du projet (déchéance de la nationalité, loi Khomry, voile) mais il y a pire : le règne du dernier homme et le nihilisme français. La France fille aînée de l’Église a été ces dernières années en première ligne pour refuser que l’Europe reconnaisse ses racines chrétiennes, pour défendre l’idéologie du genre. De fait, ces valeurs que nous reprochons aux terroristes d’attaquer, nous avons été les premiers à les vider de leur substance.
La France,ce grand pays de la laïcité comme doctrine d’État se retrouve ainsi comme le pays européen qui a fourni le plus grand nombre de candidats au djihad. Quel succès de l’Education nationale incapable de défendre des idéaux et de transmettre mais qui n’en continue pas moins pour autant des programmes et une organisation obsolètes ! Le problème n’est en effet pas directement religieux mais lié à la pauvreté intellectuelle et spirituelle dans laquelle a sombré notre pays et à laquelle, paresseux, nous nous sommes habitués.
En quoi consistedonc cette paresse intellectuelle française ? Elle est de ne pas avoir porté l’esprit européen au pinacle. En réalité, il n’y aura pas de France forte sans une Europe de la puissance, une Europe stratégique. Notre débat est du coup simplifié et il n’est plus du tout présidentiel : la France est-elle capable d’etre européenne ? L’Europe est-elle capable, de son côté, de prendre en main son destin dans une planète mondialisée ? Le Royaume-Uni a répondu non et a choisi le grand large et le bon vent. Si l’Europe signifie Union européenne, la réponse est effectivement le »non » britannique parce que l’économisme s’est engagée dans une impasse, parce que l’économisme tue les peuples et que l’euro n’a fait – comparez votre budget ! – que vous appauvrir.
Pour une Europe Impériale et civilisationnelle
Mais si l’Europe signifie autre chose, si l’Europe signifie quelque chose d’ordre d’impérial et de civilisationnel, quelque chose de métapolitique et de gréco-romain ou normand, quelque chose qui certes reste encore à définir, dès lors toutes les options sont possibles et c’est peut-être alors le destin de la France d’y occuper demain la première place. Ne soyons donc pas franco-français et chauvins, pensons en 2017 plus à l’Europe qu’à la France.
Métamag a vocation d’avertir les opinions publiques et ses lecteurs, les décideurs de demain que l’immense reconfiguration géopolitique globale impose de manière vitale à l’Europe une mutation profonde. Au cœur de la crise systémique globale, la transformation du rôle et de la place des États-Unis dans le monde, leur déclin économique et sociologique inexorable qui les pousseront à s’en sortir par l’aventure militaire accentue l’impératif d’une pensée européenne nouvelle, une pensée européenne eurasiatique et eurafricaine .
Nicolas Sarkozy comme François Hollande, demain Emmanuel Macron, l’homme de Goldman Sachs dont on nous prépare à croire déjà qu’il serait le meilleur candidat pour la gauche , illustrent la symbiose apparente du système qui a réussi par les médias aux ordres à imposer des pro-américains à la tête de ce qui était le plus anti-atlantiste de tous les pays de l’UE. La manipulation et la supercherie sont de taille. Lutter pour l’Europe indépendante, propager l’esprit européen, sera peut-être ne pas voter en 2017 mais qu’importe de voter si c’est pour accepter la soumission et le nouvel esclavage. Nous espérons en tout cas que nous passerons demain encore un bel été avec ce sentiment chaud que nous avons au cœur d’une possible relève européenne.
Texte en illustration : Taxez-moi de romantisme, qu’importe ! Pour moi, le trésor du monde, c’est une infante de Vélasquez, un opéra de Wagner ou une cathédrale gothique. C’est un calvaire breton ou une nécropole de Champagne. C’est le Romancero du Cid, ou le visage hugolien de “l’enfant grec”. C’est un tombeau des Invalides, ou le Grand Aigle de Schönbrunn, l’Alcazar de Tolède, ou le Colisée de Rome, la Tour de Londres, ou celle de Galata, le sang de Budapest ou le quadrige orgueilleux de la Porte de Brandebourg devenue le poste frontière de l’Europe mutilée.
Pour toutes ces pierres, pour tous ces aigles et pour toutes ces croix, pour la mémoire de l’héroïsme et du génie de nos pères, pour notre terre menacée d’esclavage et le souvenir d’un grand passé, la lutte ne sera jamais vaine. Jean De Brem » Le testament d’un européen ».
METAMAG
NdB: Un texte remarquable, à lire jusqu'au bout!
(merci à Dirk)
Commentaires
A lire jusqu'au bout…et quelle belle chute que ces quelques lignes du "testament d'un Européen" de Jean De Brem ! De quel héritage prodigieux avons-nous hérité ! Il mérite qu'on se batte jusqu'au bout, férocement si nécessaire, pour le défendre et le transmettre à nos descendants.
"le testament d,un européen" , tout est mis en place pour le défaire , afin que l,homme nouveau le remplace . . .!!
salutations.