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La Pologne vote pour interdire l'IVG

 

Par Ella Micheletti
Publié le 22/09/2016 à 07h49

À l'instigation du comité Stop Avortement, le parlement polonais examine ce jeudi une proposition de loi visant à interdire complètement l'IVG, actuellement autorisée en cas de viol, de danger pour la mère ou de grave malformation du fœtus.

Une Polonaise qui a été violée sera-t-elle encore autorisée à avorter? Le débat est pour l'heure en suspens, après la déposition d'une nouvelle proposition de loi par le comité Stop Avortement, composé de plusieurs associations pro-vie. Le parlement polonais se réunit ce jeudi pour trancher cette question. Le comité demande l'interdiction totale de l'IVG et une pénalisation des médecins et femmes concernés, par des peines allant jusqu'à 5 ans de prison. Est également prévue l'obligation à l'État et aux collectivités locales de soutenir les femmes et les familles, qui ont en charge des enfants handicapés ou issus d'un viol ou d'un inceste.

À la suite d'une initiative populaire, les associations pro-vie avaient recueilli plus d'un demi-million de signatures pour l'appuyer. 100.000 auraient cependant suffi pour que le texte puisse passer devant les députés polonais.

«Nous espérons que le texte sera adopté vite, dans les plus brefs délais et qu'il entrera en vigueur avant la fin de l'année», a déclaré à l'AFP Sylwia Zborowska, du Centre d'initiatives pour la vie et la famille, une des organisations non gouvernementales à l'origine de la proposition.

La bataille pour l'IVG, chemin de croix du pays

Les militants du droit à l'avortement craignent de voir la loi du 7 janvier 1993 réduite à peau de chagrin. Déjà considérée comme restrictive, cette loi, fruit d'une longue bataille entre pro-vie et pro-IVG, permet d'avorter en cas d'inceste ou de viol, de grave malformation du fœtus ou de danger pour la vie de la mère. Ainsi, le taux d'avortements légaux reste très faible en Pologne, avec moins de 2000 IVG par an. Le 28 mai 1997, le Tribunal constitutionnel avait aussi rejeté une autorisation de l'IVG en cas de difficultés matérielles ou personnelles de la mère, au nom du droit à la vie (article 38 de la constitution).

Mais les tentatives pour faire voter une loi d'interdiction totale se multiplient, surtout depuis l'arrivée au pouvoir, en novembre 2015, du parti conservateur PiS (Droit et Justice), fondé par les frères Kaczyński. Droit et Justice encourage ces initiatives, étant lui-même hostile à l'IVG. Par exemple, une proposition déposée en mars 2016 avait fait descendre des milliers de Polonais dans les rues de Varsovie en juin dernier.

Selon un sondage de l'institut CBOS réalisé du 2 au 9 mars dernier sur 1034 personnes, 80% des Polonais interrogés sont pour l'autorisation de l'IVG en cas de risque pour la vie de la mère. Ils sont 73% à y être favorables quand la grossesse est le résultat d'un viol ou d'un inceste, et 53% si le fœtus a des pathologies graves. Toutefois, les trois-quarts restent hostiles à l'avortement, si la femme ne veut pas devenir mère, ou si elle a des problèmes financiers et personnels. Un sondage qui paraît valider l'état actuel de la loi.

LE FIGARO

Commentaires

  • Bravo les Polonais: ils ont le sens du respect de la vie!

  • La loi en vigueur me paraît pleine de bon sens, et limite l'IVG aux situations exceptionnelles approuvées par une majorité de la population. Il ne faut pas y toucher !
    Le taux d'IVG pour ces cas là (vie de la mère en danger, malformations graves du foetus, incestes et viols) reste très bas (2 000 par an contre…200 000 en France).
    Il ne faut succomber ni à l'intégrisme pro-IVG, ni à l'intégrisme anti-IVG !
    Il faut bien sûr refuser les avortements pour toutes autres raisons dites "de confort".

  • Hostiles à l,IVG et à l,immigration de masse , à rééduquer d,urgence , la fondation Soros réglera les frais de stage . . .!!
    salutations.

Les commentaires sont fermés.