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Victor HUGO - Les feuilles d'automne

 

Quand le livre où s'endort chaque soir ma pensée,
Quand l'air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,

Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon âme à la terre tourné ;

Elle s'échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
Prend le même sentier qu'elle prendra demain,
Qui l'égare au hasard et toujours la ramène,
Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.

Elle court aux forêts où dans l'ombre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
Trouve la rêverie au premier arbre assise,
Et toutes deux s'en vont ensemble dans les bois !

 

Victor Hugo

   

Commentaires

  • La poésie est l'un des derniers refuges du paganisme (en l'occurrence, Hugo se définissait plus précisément panthéiste).
    En voici un bel exemple, dans cette communion fusionnelle avec la nature.

  • Je cherchais un poème pour marquer l'équinoxe d'automne et je suis tombée sur celui-ci, que je ne connaissais pas et qui m'a beaucoup touchée, car c'est ainsi que je "vis" intérieurement.

    Amitiés

  • Merci Gaelle , il est beau ce poeme..
    Il a tant ecrit qu'on en decouvre toujours de nouveaux..
    A quoi penserait-il s'il voyait son pays aujourd'hui, lui qui se croyait en exil si pres de la France?
    Je n'ai pas pu me retenir de sourire en lisant qu'il avait injurie la reine Victoria, ce qui l'avait force a quitter Jersey pour Guernesey...
    http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/VictorHugo.htm

  • Merci Nelly pour les nouvelles que vous me donnez de Décée via Dirk, que je remercie également: voilà qui me rassure sur son sort. Elle manque au blog.

    Amitiés

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