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À Hollywood, les Trumpettes en campagne pour «le Donald»

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Toni Holt Kramer (à gauche), dans sa maison de Bel Air à Los Angeles, avec deux autres Trumpettes, riches et ferventes supportrices de Donald Trump. - Crédits photo : Nancy Pastor / Polaris / Starface

REPORTAGE - Des milliers de femmes ont rejoint Toni Holt Kramer, la fondatrice de «Trumpettes USA», et se battent désormais pour faire triompher leur héros à la présidentielle.

Los Angeles

En ce vendredi soir, quatre Trumpettes sont réunies dans le restaurant d'un hôtel chic de Hollywood. Toni Holt Kramer, la fondatrice de Trumpettes USA, une organisation féminine de soutien à Donald Trump, a convié à dîner plusieurs membres de son cercle politique mondain. Durant l'après-midi, passée avec Toni dans sa vaste demeure de l'opulent quartier de Bel Air, la question est revenue à maintes reprises: comment une confrérie de femmes, même archigâtées, peut-elle soutenir un candidat aussi misogyne et grossier vis-à-vis du sexe opposé? «Mais Donald Trump a toujours aimé, soutenu et encouragé les femmes!», a fini par répondre l'hôtesse. «Figurez-vous que je l'appelais “Mister President” avant même qu'il songe à se présenter. J'ai toujours pensé qu'il ferait un excellent président, même si à une époque, j'étais assez proche d'Hillary.»

La vie glamour de Toni s'étale sur une série de photos ornant les murs de son intérieur rococo: Toni et Hillary, Toni et Bill, Toni et Frank Sinatra, Toni et John Wayne… Des clichés qui renseignent grosso modo sur son âge incertain, rendu plus vague encore par le bistouri hyperactif d'un chirurgien esthétique. Comme la plupart de ses co-Trumpettes, Toni a travaillé dans «l'industrie» (à Los Angeles, «l'industrie» désigne forcément le show-business). Au cours d'une carrière télévisuelle prolifique, elle a interviewé de multiples personnalités avec suffisamment de verve pour être remarquée, puis conviée à la Maison-Blanche pour la soirée d'adieu du couple Clinton en 2008. «Hillary et moi avons sympathisé ce soir-là. À tel point qu'elle m'a par la suite invitée à plusieurs dîners chez elle. Nous avions en commun d'être très proches de nos mères. Dorothy Rodham était toujours présente. C'était une femme formidable. J'appréciais beaucoup Hillary. Mais elle a trop changé. Ce n'est plus la même femme, à cause des années passées à travailler avec Obama, le plus maléfique et narcissique président que l'Amérique ait jamais connu. Quatre ans de plus avec ces gens-là au pouvoir et notre pays est irrémédiablement perdu. Ce sera la fin.»

«Je suis obsédée par les élections. Je me réveille plusieurs fois par nuit pour regarder les infos. J'ai si peur pour notre pays si Hillary gagne»

Toni Holt Kramer

Armagueddon nous attend donc potentiellement au tournant le 8 novembre, bien que Toni et sa cohorte de plusieurs milliers de Trumpettes - «qui ne fait que grossir», précise-t-elle - soient convaincues de la victoire prochaine «du Donald». L'occasion du dîner hollywoodien est la célébration de l'enregistrement de l'émission d'informations «Dateline» chez Toni cet après-midi. Son activisme débridé l'a replacée sur une scène médiatique qu'elle aurait préféré ne jamais quitter. La BBC vient de l'appeler. Elle a participé à un programme de la chaîne hispanique Univision. Le «Daily Show», une émission d'infos satirique culte, doit l'interviewer jeudi. On se l'arrache comme on s'arracherait une bête de cirque. Elle se prête à toutes les demandes avec fougue. «Certaines amies se demandent comment je peux accepter de participer au “Daily Show” car ils vont essayer de me ridiculiser. Je n'ai pas peur. Je suis si convaincue du bien-fondé de mes positions que je suis prête à mourir pour mes idées.»

Autour de la table ronde, la brochette de pasionarias du candidat républicain acquiesce bruyamment. Il y a là l'actrice Ruta Lee, la comique et modèle de Playboy Rhonda Shear, la co-parolière de Going to Fly Now du film Rocky, Carol Connors («j'ai remporté 2 oscars, 5 emmys, 1 grammy et 2 golden globes», déclare-t-elle) et leurs fabuleusement riches mais silencieux époux, qui les couvent de regards énamourés et hochent la tête de temps en temps, en signe d'assentiment. Dans ce groupe de la high-society qui partage son temps entre ses résidences de Bel Air et de Palm Beach en Floride, ce sont les femmes qui ont l'air de faire l'opinion. Leur dévotion à Trump est totale. Toni se plaint de ne plus pouvoir fermer l'œil. «Mes télévisions sont allumées 24 heures/24. Je suis obsédée par les élections. Je me réveille plusieurs fois par nuit pour regarder les infos. J'ai si peur pour notre pays si Hillary gagne.» La pulpeuse Rhonda enchaîne: «Je ne comprends pas ce que les supporters de Hillary ne comprennent pas. Mais grâce à toi Toni, des milliers de gens, et surtout des femmes, ont de moins en moins peur de s'exprimer et de révéler leur soutien à Donald Trump.» «C'est fantastique», rétorque Toni. «Pour qu'il se présente, il a fallu qu'il s'inquiète vraiment pour notre avenir. Il l'a fait par altruisme, pour nous sauver. Vous n'imaginez pas le nombre de gens qui n'osent pas dire publiquement qu'ils voteront pour lui. Vous verrez, ça va être un raz-de-marée.»

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 26/09/2016. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

Commentaires

  • ces femmes ne manquent pas de courage pour déclarer leur flamme à l,encontre de Trump , surtout dans ce milieu hyperfriqué , généralememt à gauche .
    salutations.

  • Un petit coup de main pour ces dames , un encouragement :

    J. S. Bach - Brandenburg Concerto Nº 2 em Fá M (3º Andamento ...
    Vidéo pour "maurice andré "

  • Trump contre les femmes ? Cela me rappelle la célèbre phrase de Sacha Guitry : « Les femmes ? je suis contre,…, tout contre ! ».

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