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Hongrie : le référendum antimigrants invalidé malgré la victoire du «non»

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Si les Hongrois ont voté dimanche à 98,3% contre les quotas de migrants, le quorum n'a pas été atteint avec seulement 40% de participation. «Bruxelles ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie», a estimé Orban.

Un référendum invalide, mais une victoire quand même. Une «victoire qui balaie tout sur son passage», a même osé le vice-président Fidesz (conservateur) Gergely Gulyás. Ce dimanche, les Hongrois ont voté à 98,3 % contre les quotas de migrants décidés par Bruxelles, selon un sondage sortie des urnes de l'institut Nezopont. Mais seuls 39.8% des inscrits se sont déplacés, ce qui invalide juridiquement le résultat. Le premier ministre Viktor Orban a choisi de ne retenir que l'ampleur du non. «Bruxelles ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie», a estimé le dirigeant conservateur dans une allocution, soulignant vouloir «faire comprendre à Bruxelles qu'ils ne peuvent pas ignorer la volonté de 99,2% des électeurs». «Un référendum valide est toujours mieux qu'un invalide, mais les conséquences juridiques seront les mêmes, avait-il prévenu en votant, le matin. Car nous avons promis que nous mettrons en œuvre la législation sur cette question.»

Dans une tribune publiée samedi, il avait affirmé que les Hongrois avaient «le devoir» d'aider le gouvernement à combattre les décisions de «l'élite à Bruxelles». «Avec le référendum, nous pouvons envoyer un message à chaque Européen: leur dire que cela dépend de nous, les citoyens, de ramener l'UE à la raison (…) ou de la laisser se désintégrer», soulignait-il. En pratique, le plan européen de répartition de 160.000 demandeurs d'asile, adopté il y a un an, est largement resté lettre morte, seuls quelque 5600 migrants ayant été «relocalisés» au total. La Hongrie, qui était censée en recevoir 1294, n'en a finalement accueilli aucun. Fin 2015, Budapest - comme Bratislava - avait demandé l'annulation de cette décision à la Cour de justice de l'Union européenne. «Maintenant, c'est 1300 migrants que l'on veut nous envoyer. Mais l'an prochain? 10.000, 20.000? ont scandé, en campagne, les représentants de la majorité. C'est dès aujourd'hui qu'il faut dire non à Bruxelles pour défendre notre pays.» Bruxelles, où Viktor Orban se rendra dès cette semaine, pour entamer des discussions avec les institutions européennes: «J'essaieraid'obtenir que l'on ne nous oblige pas à accepter en Hongrie des gens avec lesquels nous ne voulons pas vivre», a-t-il insisté.

«Jeu dangereux»

Du côté de la Commission européenne, on avait déjà martelé que le scrutin n'aurait aucun impact juridique. «Les États membres ont la responsabilité légale d'appliquer les décisions prises», avait affirmé le commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos. Mais les responsables européens redoutent que ce scrutin ne porte un nouveau coup à une Union déjà suffisamment malmenée…Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a dénoncé dimanche un «jeu dangereux».

Cet été, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, s'était alarmé: «si des référendums sont organisés sur chaque décision des ministres et du Parlement européen, l'autorité de la loi est en danger.» Avant même que les résultats ne soient connus, le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, estimait dans le Welt am Sonntag que l'UE devrait abandonner son plan «irréaliste» de répartition des migrants…

En attendant, sur la scène politique hongroise, l'ampleur du «non» devrait aider le premier ministre dans sa quête d'un troisième mandat consécutif en 2018. Quant à l'opposition, d'après le politologue Zoltan Kiszelly, elle n'attendait que la fin de cette séquence pour reprendre du poil de la bête, et ses critiques sur la corruption, les failles en matière de santé et d'éducation. «Plusieurs millions de gens se sont opposés à la campagne de la peur et ont dit “non” à Orban, a lancé dès dimanche soir l'ancien premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany. Le premier ministre doit démissionner.»

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 03/10/2016. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

Commentaires

  • 60 pour cent des Hongrois ne sont pas déplacés pour sauver leur pays des envahisseurs,c'est lamentable.

  • Dernier chiffre: 45% de participation.
    Ils sont tellement rassurés par Orban (frontières avec barbelés)
    qu'ils ne vont plus voter...
    A Marseille, les socialistes vont chercher en car les abstentionnistes pour les mener aux bureaux de vote.

  • " campagne de la peur " dit l ' opposant socialiste.
    Toujours les mêmes anathèmes élaborés dans les loges internationalistes.
    La campagne de la peur est menée par les musulmans. Cette campagne torture, tue, mutile, brise des milliers de vie et empoisonne des dizaines de millions de vies.
    Les Hongrois qui ne sont pas allés voter ont, soit obéi à des intérêts purement matérialistes ( peur de perdre des subventions, d ' être virés de l ' UE) ou sont simplement de pauvres imbéciles conformistes comme il en existe partout.
    La propagande " antifasciste " a fait des ravages.
    Heureusement que la réalité finit toujours par l ' emporter sur l ' idéologie et qu ' une minorité d ' individus intelligents et déterminés oppose une résistance qui vaincra la racaille mondialiste.

  • Seuls les braves ont vote! Tant pis pour les autres..
    C'est vraiment dommage, ils avaient une occasion unique!

  • les "dangereux " sont les sieurs Schulz , Juncker et Cie . . .!!
    salutations.

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