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L’inquiétant M. Fillon

François Fillon, par une tribune publiée ce jour dans Le Figaro, tente d’éteindre l’incendie que son projet santé a allumé et que ses lieutenants ont nourri de manière continue. Tentant de nuancer ses propos, en enfonçant des portes ouvertes, et sans contredire les déclarations polémiques de ses proches, cette vraie-fausse reculade pose plus de questions qu’elle n’en règle.

En réalité, M. Fillon suscite encore plus d’inquiétudes qu’il n’en dissipe. Prenons les problèmes que pose sa déclaration un par un.

De deux choses l’une…

François Fillon écrit aujourd’hui que, promis juré, cela n’a jamais été dans son projet de changer quoi que ce soit à l’Assurance Maladie, que les Français seraient toujours aussi bien protégés sous sa présidence qu’aujourd’hui, et encore mieux, que les soins coûteux seraient mieux pris en charge. Et par soins coûteux, on entend bien entendu le dentaire, l’optique et l’auditif… Relevons pour l’anecdote que le même jour, sur l’antenne de RMC, Mme Stoppa-Lyonnet, sa conseillère santé, explique quant à elle que les médicaments aujourd’hui remboursés à 15/30% par l’Assurance Maladie devront passer sur l’assurance privée… Il serait peut-être temps que le camp Fillon accorde ses violons !

Mais il y a plus grave que cette cacophonie, et cela renforce l’inquiétude que suscite la candidature de M. Fillon.

Première possibilité. Sur ce dossier de la Sécurité sociale le candidat se débine et recule intégralement à peine deux semaines après sa désignation, et cela en dit long sur son absence de droiture, laissant entrevoir cinq ans d’immobilisme absolu dans le cas où il serait élu. Souvenons-nous des déclarations de campagne de M. Fillon pendant la primaire « je suis le candidat de la vérité », « je ne dévierai pas de mon projet », « je ne changerai rien à mon projet une fois la primaire gagnée »… C’est très mal parti ! Quand on constate un tel problème de méthode, pour un simple candidat, on se dit qu’il serait vraiment dangereux de l’installer à l’Elysée. Ce candidat n’est pas sérieux, il n’est pas crédible, il n’a pas l’étoffe d’un président. Un président doit avoir une vision, et s’y tenir.

Seconde possibilité, plus probable. François Fillon est en train de mentir effrontément aux Français, en dissimulant la réalité terrible de ses intentions. Cela ne serait guère étonnant. Et d’ailleurs, le flou total de sa tribune, notamment sur la question du périmètre des remboursements, et le niveau de privatisation des soins qu’il envisage en témoignent. Tout porte à croire que son ambition reste la même, c’est-à-dire confier à ses amis d’AXA ou d’autres assurances privées la gestion de la Sécurité sociale, avec le cortège ravageur d’inégalités, de déremboursements et de renoncements aux soins que cela implique.

À quelle sauce Fillon souhaite-t-il nous manger ? Soit il a menti aux électeurs de la primaire, soit il est en train de mentir aux Français.

Ensuite, François Fillon occulte sa propre responsabilité dans la faillite du système.

François Fillon fait un constat sur lequel on peut s’accorder : le système de santé, et plus largement le système de protection sociale, est à l’agonie. Toutefois, l’ancien chef du gouvernement élude totalement sa responsabilité dans cette situation. En 2017, Fillon veut « sauver la Sécu », quand en 2010, alors qu’il gouvernait la France, le « trou de la Sécu » atteignait la somme abyssale de 30 milliards d’euros. L’absence de réaction à la crise de 2008 et le laxisme généralisé dans la gestion des comptes sociaux, notamment face à la fraude, ont contribué pendant le quinquennat Sarkozy-Fillon à précariser l’avenir de la Sécurité Sociale, à pousser de nombreux Français à renoncer aux soins et à creuser les inégalités en matière d’accès à la santé.

Il est cocasse quand il accuse ses adversaires d’être les fossoyeurs de la protection sociale, alors même qu’il a largement contribué à la situation que nous connaissons aujourd’hui. Et bien au contraire, mon projet vise à redresser et consolider le système de protection sociale, quand François Fillon propose de le détruire…

Enfin, François Fillon oublie un principe essentiel de la Protection sociale.

Dans sa tribune, il affirme les caractères universel et obligatoire de la Sécurité Sociale… mais, terrible aveu, il oublie totalement le troisième principe fondamental sur lequel le système est fondé : la solidarité ! Solidarité entre riches et pauvres, entre bien-portants et malades, entre petit risque et gros risque. Le fameux gros risque sur lequel François Fillon veut concentrer l’Assurance Maladie…

Pas plus tard qu’hier matin, Jérôme Chartier affirmait sur les ondes que tous les types de rhumes ne seront plus pris en charge par l’Assurance Maladie, faisant suite aux propos de Dominique Stoppa-Lyonnet dans Les Échos la semaine dernière, assénant que « la grippe, les troubles digestifs temporaires, l’optique, le dentaire, les prothèses auditives n’ont pas à être pris en charge par l’Assurance Maladie obligatoire ». Quid des familles, des classes populaires et moyennes, des retraités ? La Mutualité française chiffre l’application de son projet à 1200 euros de dépenses annuelles supplémentaires pour une famille avec deux enfants. Le renoncement aux soins risque d’exploser, et, partant, les complications éventuellement coûteuses…

***
M. Fillon trébuche donc déjà sur la question de la Sécurité sociale. Sur ce sujet pourtant essentiel, il n’exprime pas clairement ses intentions, il est en train d’essayer de mentir aux Français. Gageons qu’ils ne seront pas dupes. Et de toute évidence, la Protection sociale n’est pas le seul sujet sur lequel cela va se passer. Quand il s’agit de présider au destin de la France, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Mais nous serons très attentifs à ce qu’on ne mente pas aux Français, et surtout à leur démontrer qu’il existe une autre voie, autrement plus crédible et salutaire, celle que je porte avec tous les patriotes.

Carnets d'espérances

Marine Le Pen

 

Commentaires

  • Cinq ans de mensonges aux côtés de son mentor, grand maître es fourberies ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique.
    Une écrasante majorité de Français (85%) est en désaccord avec ses déclarations des primaires sur ce sujet. A trop vouloir jouer à l'ultra libéral, Fillon est en train de couler dans les sondages. Ses volte-faces tactiques ne tromperont personne ! Cette idéologie anglo saxonne n'est pas dans les gènes des Français.
    C'est du pain béni pour Marine !

  • Assez de ces vieux chevaux de retour, vrai canasson a oublier pour respirer de l'air pur et frais.
    Oust, débarrassez le plancher, faites -vous oublier.

  • Certes Fillon porte une co-responsabilité dans le laxisme de la gestion des comptes sociaux, notamment dans la tolérance de la fraude.
    Mais pour ma part, je suis en total désaccord avec le FN sur la nécessité de continuer avec le " modèle social français ".
    Je suis pour la fin du monopole de la SS d ' État.
    Chacun doit pouvoir s'assurer où il veut, et comment il veut.
    Maints témoignages d' expatriés démontrent que l' assurance privée coûte moins cher et offre des prestations supérieures.
    Obliger les citoyens à adhérer à un système de santé d ' État obligatoire est de l ' abus de pouvoir. Le système social français est source de corruption, de fraude, d'incitation à une immigration parasitaire, et surtout d'infantilisation du peuple.
    Mais les personnes comme moi prêchent dans le désert.

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