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Les déclarations de Donald Trump irritent les Européens

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Par Julien Licourt
Mis à jour le 16/01/2017 à 22h23 | Publié le 16/01/2017 à 09h15

 John Kerry et de nombreux dirigeants européens ont vivement réagi, ce lundi, aux propos virulents du président américain élu contre l'Union européenne, l'Otan ou encore la politique migratoire d'Angela Merkel.

Donald Trump ne réserve plus ses déclarations fracassantes à ses désormais célèbres tweets nocturnes. À quelques jours de sa prise de fonction, le président américain élu a multiplié les prises de positions atypiques dans une interview donnée au Times et à Bild , journaux respectivement britannique et allemand. L'homme à la mèche blonde n'a pas mâché ses mots, notamment sur l'Union européenne, pour laquelle il montre bien peu de considération. En réaction, le président François Hollande a martelé que l'UE n'avait «pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu'elle a à faire». Résumé de ses principales prises de position, et des réponses des principaux intéressés.

• Union européenne et «Brexit»

«Quand vous jetez un coup d'œil à l'Europe, vous voyez en réalité l'Allemagne, estime Donald Trump. [L'UE] est en réalité un instrument au service de l'Allemagne. C'est pourquoi je pense que le Royaume-Uni a bien fait d'en sortir.» Pour Donald Trump, le «Brexit» est incontestablement un succès pour le Royaume-Uni. Il assure qu'il va «travailler dur» pour qu'un nouvel accord commercial soit conclu «très rapidement» entre Londres et Washington. Il répond aussi favorablement à la requête de la première ministre Theresa May: «Nous nous verrons dès que je serai entré à la Maison-Blanche.» L'annonce de cet accord a en tous cas déjà réjouit le ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, qui a jugé que c'était «une bonne nouvelle [...] dans l'intérêt des deux parties».

Dans l'ensemble, l'Union européenne est devenue un véhicule pour l'Allemagne. (...)Je pense qu'elle (Merkel) a commis une erreur absolument catastrophique, à savoir accepter tous ces illégaux. Et personne ne sait même d'où ils viennent...

Donald Trump, dans «Bild»

Le président élu est persuadé que la crise des réfugiés a été mal gérée et qu'elle est à l'origine du départ du Royaume-Uni de l'UE. «Les peuples, les pays veulent conserver leur identité. Le Royaume-Uni veut sa propre identité. Mais je crois que si on ne l'avait pas forcé à accepter tous ces réfugiés avec tous les problèmes qui vont avec… Je pense qu'il n'y aurait jamais eu de “Brexit” […] Je pense que d'autres pays vont quitter l'UE à leur tour.» L'Allemagne et sa chancelière, Angela Merkel, qui ont été en pointe dans l'accueil des réfugiés, qualifié par Trump «d'illégaux», ont commis «une erreur catastrophique». Il assure cependant avoir «un profond respect» pour Angela Merkel.

«Je pense que nous, les Européens, avons notre destin dans nos propres mains. Je vais continuer de m'engager pour que les 27 États membres travaillent ensemble vers l'avenir(...) face aux défis du XXIe siècle», a riposté Angela Merkel lundi. «Personnellement, j'attends l'investiture du président américain. Ensuite, nous travaillerons évidemment avec lui à tous les niveaux», a souligné la chancelière allemande. De sources gouvernementales allemandes, on déclare que la chancelière Merkel cherche à fixer une date pour une rencontre avec Donald Trump au printemps. Elle a proposé de le rencontrer aux Etats-Unis en sa qualité de présidente du G20, précise-t-on.

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, a quant à lui dénoncé les «propos déplacés» du président élu sur l'Union européenne et la «courageuse» chancelière allemande. «Je pense très franchement qu'il était déplacé pour le président élu des États-Unis de s'immiscer dans les affaires d'autres pays de manière aussi directe», a-t-il déploré sur CNN. «Je pense qu'il faut être très prudent avant de dire qu'un des dirigeants les plus puissants d'Europe (...) a fait une erreur», a insisté le secrétaire d'Etat. «La meilleure réponse à l'interview du président américain, c'est l'unité des Européens», c'est de «faire bloc», a réagi de son côté le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault. «Je pense que l'Union européenne va rester unie, je suis à 100% convaincue de cela», a encore déclaré Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE. L'ex-premier ministre, Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche, s'est emporté sur BFMTV en qualifiant de «provocation» et de «déclaration de guerre à l'Europe» les propos du président américain élu.

• L'Otan

L'UE n'est pas la seule institution internationale à être sévèrement jugée par Donald Trump. L'Otan, considérée comme «obsolète», n'a pas non-plus l'estime du président élu. Elle n'a pas su, selon lui, muter pour s'adapter à la menace actuelle, le terrorisme islamique. Autre problème, «les membres ne payent pas ce qu'ils doivent régler et nous sommes tout de même censés les protéger.» «Ils sont seulement cinq à payer correctement. Cinq sur vingt-deux ce n'est pas beaucoup. Je pense que c'est très injuste pour les État-Unis.» Peu d'États de l'Alliance atlantique atteignent le niveau de 2% de leur produit intérieur brut pour les dépenses militaires, l'objectif que s'est fixé l'Otan en 2014. Malgré cela, le président élu assure tout de même que «l'Otan est très importante» pour lui.

De son côté, l'Alliance transatlantique a redit sa «confiance absolue» dans le maintien d'un «engagement fort» des Etats-Unis, au moment où certains pays européens - en particulier ceux situés sur le flanc est de l'Alliance - s'inquiètent de l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, synonyme de possible détente avec Moscou. En sortant d'un rendez-vous avec le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, n'a pas caché l'«inquiétude» de l'Alliance atlantique. Parler d'une Otan «obsolète», a-t-il toutefois relevé, c'est «en contradiction avec ce que le (futur) ministre de la Défense américain a dit lors de son audition à Washington il y a seulement quelques jours».

Le président français, François Hollande, a vivement réagi à ces propos: «Je vous l'affirme ici: l'Europe sera toujours prête à poursuivre la coopération transatlantique, mais elle se déterminera en fonction de ses intérêts et de ses valeurs. Elle n'a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu'elle à a faire», a déclaré le président, qui a également contredit le président élu américain en estimant que l'Alliance atlantique «ne sera obsolète que lorsque les menaces le seront devenues elles aussi». À Paris, le président a rappelé la responsabilité des dirigeants politiques à «se projeter dans le monde entier», et affirmé que l'Amérique de Donald Trump ne devait «pas avoir peur d'elle-même et du monde».

James Mattis, ancien général des Marines choisi par Donald Trump pour diriger le Pentagone, a mis en garde contre la volonté du président russe Vladimir Poutine de «casser» l'Otan. Des déclarations de nature à rassurer la plupart des Européens attachés au maintien d'une position intransigeante vis-à-vis de Moscou, en plein conflit ukrainien.

• Irak et Syrie

Je viens de regarder quelque chose… ah, je n'ai pas le droit de vous montrer, c'est secret… mais je viens de regarder l'Afghanistan. Lorsqu'on observe les talibans, il y a plein de couleurs différentes. Et chaque année, il y en a plus, plus, plus. Et là on se dit : qu'est-ce qui se passe là-bas ?

Donald Trump, dans «Bild»

Donald Trump estime que l'invasion de l'Irak a été une erreur. C'est l'une «des pires décisions, peut-être la pire décision jamais prise dans l'histoire par notre pays. Cela a été comme jeter une pierre sur une ruche.» Concernant la Syrie, il critique l'attentisme de l'Administration Obama. «Nous avions la possibilité de faire quelque chose, une ligne rouge a été franchie et… rien ne s'est passé. Maintenant il est beaucoup trop tard.» Il a également condamné l'action de la Russie dans ce pays.

• Russie

Cette critique ne remet cependant pas en cause sa volonté d'améliorer les relations des États-Unis avec la Russie. Il le prouve une nouvelle fois en proposant de réduire les sanctions imposées à Moscou suite à son implication dans la crise ukrainienne et à son annexion de la Crimée. «Voyons si nous pouvons passer des accords qui peuvent nous être bénéfiques avec la Russie. Je pense, par exemple, que l'arsenal nucléaire pourrait être considérablement réduit. Les sanctions font très mal à la Russie. Je pense que quelque chose pourrait arriver dont beaucoup de monde pourrait tirer des bénéfices.»

LE FIGARO

Commentaires

  • rien que d,entendre les propos agacés du sieur François et de la mère Merkel , c,est un vrai plaisir . . .!!
    salutations.

  • @parvus
    Plus 100

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