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La Marche pour la vie veut peser sur la présidentielle

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Par Caroline Beyer
Mis à jour le 22/01/2017 à 20h07 | Publié le 22/01/2017 à 20h00

Les organisateurs du défilé qui a réuni plus de 10.000 personnes veulent une politique de santé qui fasse baisser le nombre d'IVG.

Record battu pour les antiavortement. La Marche pour la vie a réuni dimanche 50 000 manifestants entre Denfert-Rochereau et la place Vauban à Paris, contre 45 000 lors de la précédente édition en 2015, selon les organisateurs. D'après la police, ils étaient entre 10.500 et 11.500, soit le même nombre qu'en 2015. Primaire à droite, puis à gauche, échéance présidentielle, examen ce mercredi de la proposition de loi PS sur l'extension du délit d'entrave, qui vise les sites anti-IVG... La question de l'avortement fait son retour dans le débat politique, aidée par une communication musclée et revisitée.

«On considère souvent que la femme est seule concernée. Mais la maternité est une aventure collective, pas isolée», considère Emile Duport, l'un des architectes de la campagne de communication qui a joué sur le message «tous concernés». Pour le jeune homme de 36 ans, le message «mon corps, mon choix, mon droit» appartient au passé. «La loi Veil, c'est nos parents qui l'ont votée, pas nous», poursuit le porte-parole des Survivants, ce mouvement ainsi nommé en référence aux «rescapés», expliquent-ils, de la loi de 1975. Outre les associations traditionnellement mobilisées sur le sujet, la Fondation Jérôme Lejeune ou Choisir La Vie, la 11e édition de la Marche pour la vie a pris un coup de jeune, avec les Survivants et les Éveilleurs d'espérance, créés dans le sillage de la Manif pour tous. «Les féministes n'ont pas fait d'enfants. Le camp de la défense de la vie en a fait. C'est la loi de la démographie», lance Emile Duport.

La loi Veil, c'est nos parents qui l'ont votée, pas nous

Le porte-parole des « survivants »

«Garder son bébé, c'est la vraie liberté», «protéger le faible, ça, c'est fort»... Place Denfert-Rochereau, le lion de Belfort est orné de ces slogans que les manifestants promènent, au milieu de ballons colorés. Sweat-shirt et bodies pour bébé aux couleurs de la Marche pour la vie se vendent comme des petits pains, tandis que de petits fascicules sur la bioéthique ou la théorie du genre, réalisés par la Fondation Lejeune, sont distribués gratuitement. Sur place, beaucoup de familles, des couples de tout âge, de jeunes «volontaires», quelques prêtes en soutanes... En ce dimanche froid, ils sont venus de Paris, sa banlieue, du Morbihan, de Lyon ou de Lille pour défendre le droit à la vie et promouvoir un nouveau modèle de société. «Nous sommes dans une société qui prône aujourd'hui l'eugénisme, à travers l'avortement et l'euthanasie», estime Gerault, 32 ans venu de Lyon, avec sa femme Jeanne et leurs quatre enfants. En 2005, alors étudiants, ils étaient déjà présents pour la première manifestation.

«Vous êtes prêts à crier votre amour pour la vie? Faites du bruit!» Sur le podium, intervenants et témoins se succèdent, du juriste Gregor Puppinck, qui en appelle à «la dignité et la sainteté de la vie» à Nicolas Sévillia, porte-parole de la Marche pour la vie, qui rend hommage à Vincent Lambert, dont la fin de vie fait débat. Le tout entrecoupé d'Uprising (soulèvement), du groupe de rock Muse.

Président de la Fondation Lejeune, Jean-Marie Le Méné appelle de son côté les candidats à la présidentielle à mener une politique de santé qui fasse baisser le nombre d'avortements. En France, ils sont deux fois plus nombreux (229.000) qu'en Espagne, en Italie ou en Allemagne. Il se félicite de voir que l'IVG revenue «dans le champ du politique», comme «un critère clivant». Cette année, les militants pro-vie ont reçu le soutien du mouvement Sens commun, émanation politique de la Manif pour tous, composante du parti les Républicains et soutien actif de François Fillon. Présent dans le défilé, Philippe de Villiers, a lancé sibyllin : «Certains hommes politiques plongent la main dans le bénitier et disent à ce moment-là que l'avortement est inacceptable. Et à la sortie, ils plongent la main dans l'urne et disent que c'est acceptable.» Une attitude selon lui «totalement hypocrite».

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 23/01/2017.

Commentaires

  • "Critère clivant l'IVG" ?
    En tout cas pas pour Marine le Pen qui réaffirme sur tous les plateaux TV qu'elle ne reviendra pas sur la loi Veil ni même sur son remboursement intégral: c'est le FN "moderne" selon MLP et Cie.
    Et c'est bien une des raisons pour laquelle elle ne sera pas élue présidente.
    Dommage( surtout pour les 229000 bébés encore sacrifiés cette année et ceux des cinq prochaines).

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