« Je pense qu’il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation. Certain ont voulu faire cela en France, il y a dix ans. Jamais vous ne m’entendrez tenir ce genre de propos. J’ai toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie. La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité », a affirmé Emmanuel Macron, candidat du Mouvement En Marche ! à l’élection présidentielle française, dans une interview accordée mardi à la chaîne privée algérienne Echourouk News.
« La colonisation fait partie d’un passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes », a-t-il ajouté. Selon M. Macron, il ne faut pas balayer tout le passé. Il a rappelé la formule exprimée lors de sa rencontre publique, lundi soir, à l’hôtel Sofitel à Alger. « La France a installé les droits de l’Homme en Algérie, mais elle a oublié de les lire. C’est une jolie formule qui vaut pour l’Algérie pour expliquer cette période. Il y a eu des crimes terribles, de la torture, de la barbarie ».
La colonisation est un acte de domination et de non reconnaissance de l’autonomie d’un peuple. Tout en reconnaissant ce crime, je ne veux pas qu’on tombe dans la culture de la culpabilisation sur laquelle, on ne construit rien. C’est ce chemin de crête que je veux que nous prenions ensemble », a-t-il souligné.
En novembre 2016, Emmanuel Macron a, dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point, abordé la question de la colonisation en des termes ambigus. « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie », a-t-il soutenu.
Une phrase qui, selon lui, a été sortie de son contexte. « Je ne parlais pas que de l’Algérie. Il ne faut absolument pas lire mes propos comme des éléments qui nient le fait de la colonisation et sa barbarie. Si certains l’ont lu comme tels, je m’en excuse auprès d’eux », a-t-il expliqué à Echourouk News.
Selon lui, les pieds-noirs ont une autre vision de la colonisation. « Elle nie les crimes qui ont été commis. Je ne m’y retrouve pas. Mais, en même temps, on ne peut pas leur dire vous n’avez rien été, vous étiez simplement des criminels. Ils ont leur histoire intime avec l’Algérie. Et, donc, on doit savoir vivre, tresser ces mémoires tout en reconnaissant la responsabilité de l’État français et de ce qui s’est passé ici Algérie », a ajouté Emmanuel Macron.
Source : tsa-algerie.com