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la fortune "secrète" de Dmitri Medvedev

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Par Pierre Avril
Mis à jour le 03/03/2017 à 18h45 | Publié le 03/03/2017 à 17h44

L'opposant russe Alexeï Navalny accuse le premier ministre russe d'être à la tête d'un empire financé par les oligarques du pays.

Correspondant à Moscou

Dmitri Medvedev est un premier ministre discret, autrefois réputé pour son combat anticorruption, dont les seuls péchés mignons se limiteraient aux gadgets électroniques et à sa petite collection de deux Volga, ces autos de l'époque soviétique. L'ancien président russe serait en réalité à la tête d'un gigantesque patrimoine immobilier et industriel non déclaré, comprenant notamment des résidences somptueuses à Sotchi ou sur les bords de la Volga, deux yachts à 16 millions de dollars baptisés Fotinia, des vignobles dans le sud du pays et en Toscane, ainsi qu'un complexe agroalimentaire produisant du lait, du miel, de la viande et du blé.

Telle est l'accusation portée par le président du Fonds de lutte contre la corruption et opposant numéro un à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, au terme d'une longue enquête publiée jeudi sur le site Internet de son organisation. Bien que la vidéo ait déjà été téléchargée plus de 2,6 millions de fois, ses révélations ont été accueillies par un silence retentissant. Les principaux médias russes les ont ignorées. «Nous n'en avons pas pris connaissance dans le détail», a éludé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que la représentante de Dmitri Medvedev jugeait «inutile de commenter la propagande d'un opposant condamné par la justice». Le 8 février, Alexeï Navalny a écopé d'une peine de deux ans et demi de prison pour escroquerie, affaire «montée de toutes pièces» selon lui.

Empire de 652 millions de dollars

«Medvedev peut voler autant et aussi ouvertement parce que Vladimir Poutine fait la même chose à une plus grande échelle»

Alexeï Navalny, opposant à Poutine

«Medvedev peut voler autant et aussi ouvertement parce que Vladimir Poutine fait la même chose à une plus grande échelle», accuse le blogueur, qui décrit un «réseau corrompu de fondations caritatives à travers lesquelles le chef du gouvernement reçoit les pots-de-vin des oligarques et se construit frénétiquement des palais». Figurent en ligne de mire plusieurs fonds de bienfaisance, souvent contrôlés par un même homme qui ferait office de prête-nom: Ilya Eliseev fut le camarade de Medvedev à la faculté de droit de Saint-Pétersbourg, avant d'être son partenaire en affaires. L'empire aurait été financé à hauteur de 652 millions de dollars, notamment par le magnat de la métallurgie Alicher Ousmanov (Metalloinvest) et Leonid Mikhelson, actionnaire du pétrolier Novatek, homme le plus riche de Russie.

De son côté, le groupe public Gazprom Bank, coprésidé par le même Ilya Eliseev, aurait accordé pas moins de 463 millions de dollars de crédit à l'une de ses fondations, dont le bénéficiaire final serait Dmitri Medvedev. En plus de datchas de plus de 2.000 mètres carrés, le premier ministre serait propriétaire de six appartements de luxe à Saint-Pétersbourg, dotés d'ascenseurs pour les voitures. Chef du gouvernement, il a fait adopter plusieurs mesures en faveur de l'industrie vinicole, alors que lui-même posséderait 100 hectares de vigne à Anapa. Metalloinvest, Gazprom Bank et Novatek n'ont pas répondu aux sollicitations du Figaro. Ilya Eliseev a affirmé que ses organisations n'étaient «pas liées à des activités politiques ou à des fonctionnaires d'État».

Pour l'association Transparency International, Dmitri Medvedev n'aurait fait que profiter des «lacunes de la loi russe anticorruption relative aux organisations caritatives». Cet épisode devrait même renforcer le premier ministre, donné partant à un an de l'élection présidentielle. «Il est impensable que Poutine puisse céder à la pression de l'opposition», explique le politologue Stanislav Belkovski, dont Navalny lui-même partage l'opinion: «Si une affaire criminelle devait être ouverte, ce sera contre moi et mes collègues…»

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 04/03/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici

Commentaires

  • La corruption n'est pas propre à la Russie, mais son maintien constitue un danger pour l'avenir politique de Poutine.
    Ce député a d'ailleurs lui-même été pris la main dans le pot de confiture !
    Il serait intéressant de savoir par qui il est instrumentalisé. Soros ?

  • Poutine devrait embaucher Hollande pour contrer ce Corbeau de Navalny (il sera au chômage dans quelques jours). Car aujourd’hui on sait que Hollande est champion toute catégorie pour monter des dossiers et des complots contre les gens qu’il vaut détruire. Et puis il pourrait faire appel à Macron pour fouiller dans les poubelles des ministères : c’est un expert dans ce domaine ! Avec ces deux lascars et une ligne téléphonique directe au Canard enchaîné, Poutine serait sûr d’envoyer Navalny en prison pour plusieurs décennies !

  • et la fortune des Clinton , là les médiats n,y voyaient qu,économies gagnées suite à un dur labeur. . .!!
    salutations.

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