REPORTAGE - L'État islamique a revendiqué l'attentat suicide qui a fait lundi soir au moins 22 morts, dont de nombreux mineurs, à la sortie d'un concert de la chanteuse pop Ariana Grande.
De nos envoyés spéciaux à Manchester
Le quartier nord de Manchester a des allures de ville fantôme. Un silence lourd s'est imposé. Un vaste périmètre de sécurité interdit tout véhicule dans un rayon de plusieurs centaines de mètres autour de la Manchester Arena, où 22 personnes ont perdu la vie et 59 ont été blessées lundi soir.
Le lendemain matin, ce quartier populaire est sous le choc. De rares passants longent les murs, mis à part des nuées de journalistes. La gare Victoria, contiguë à la salle de concert, est fermée, scène de crime passée au peigne fin. Soudain, un groupe de jeunes déboule dans une rue. Le grand centre commercial Arndale est évacué. «Quelqu'un a entendu une détonation et a crié, on a vu des gens s'enfuir en courant», raconte une vendeuse. Fausse alerte? Une personne est arrêtée, sans lien avec les événements de la veille. Au sud de la ville, les gens se mettent à courir au son d'une explosion qui fait trembler une maison. Un engin délibérément déclenché par la police. Les nerfs sont à cran. Des hélicoptères font du surplace dans le ciel. Des spectateurs du concert, valise à la main, sont pressés de rentrer chez eux, loin de cette scène de cauchemar. Jenny Rayson, 18 ans, venue avec sa sœur Alexandra, 19 ans, de Middlesbrough, à l'autre bout du pays, laisse couler une larme sur son maquillage. Elles ont passé la nuit cloîtrées dans leur chambre de l'Holiday Inn, à surfer nerveusement sur les réseaux sociaux. Elles avaient acheté leurs billets pour le concert d'Ariana Grande, l'idole des ados, il y a plus d'un an. Elles étaient assises près de la scène. Le concert venait de finir, vers 22 h 30. Les lumières s'étaient rallumées. «On a entendu un grand bruit. On a d'abord pensé que quelque chose était tombé, raconte Jenny. Puis ça a été la bousculade, les gens poussaient. Près de la sortie, j'ai vu quatre adolescentes au sol couvertes de sang. J'ai compris.»
La plus grande salle couverte d'Europe
Avec ses 21.000 places, la Manchester Arena est la plus grande salle couverte d'Europe. L'explosion aurait eu lieu dans le foyer, près des buvettes et des escaliers qui mènent à la gare. C'est l'attentat terroriste le plus sanglant sur le sol britannique depuis les explosions dans les transports en commun de Londres en 2005 qui avaient fait 52 morts.
Selon la police de Manchester, il s'agirait d'un attentat suicide commis par un individu isolé au moyen d'une bombe artisanale. La police a identifié l'auteur, Salman Abedi, 22 ans, mais cherche encore à vérifier s'il a agi seul ou avec l'aide de complices. Un homme de 23 ans a été arrêté dans le sud de Manchester dans le cadre de cette enquête.
L'État islamique a revendiqué l'attentat. Dans un communiqué, publié via son organe de communication Amaq, il précise qu'«un soldat du califat a placé une bombe dans la foule» lors du concert. Le groupe djihadiste menace d'autres attaques.
Dans la Manchester Arena, c'est la panique. Des dizaines de corps gisent. Les secours arrivent très vite. 400 policiers sont mobilisés dans la nuit. Certains, armés, sillonnent les alentours à la recherche de terroristes. 60 ambulances, sirènes hurlantes, évacuent les blessés vers huit hôpitaux. Les rescapés se réfugient dans des hôtels proches de la salle. De nombreux gamins - gamines, surtout, d'ailleurs - à deux, en bande, ou avec des parents. Des mères, dévorées d'angoisse, cherchent des nouvelles de leurs enfants.
Parmi les victimes, Georgina Callander, 18 ans, Saffie Rose Roussos, 8 ans, venue avec sa mère et sa sœur, et John Atkinson, 26 ans, ont été identifiés. De nombreux enfants ont été fauchés par la barbarie. Une cellule d'aide aux spectateurs et aux familles des victimes est mise en place à l'Emirates Stadium. Le staff d'Ariana Grande fait savoir que la chanteuse est saine et sauve. Sur Twitter, elle se dit «brisée».
Tenue au courant tout au long de la nuit, la première ministre Theresa May tient une réunion de crise en début de matinée avec ses principaux ministres et chefs des services de sécurité. La présence policière est renforcée, notamment à Londres. La campagne électorale pour les élections législatives, prévues le 8 juin, est suspendue sine die. Le chef de l'opposition, Jeremy Corbyn, s'entretient à 4 heures du matin avec sa rivale et tous les dirigeants politiques offrent leur compassion. L'union sacrée prend le pas sur les escarmouches politiques.
Sur le perron de Downing Street, Theresa May dénonce une «attaque terroriste sans pitié», parmi les «pires» vécues par le Royaume-Uni. Un attentat qui se distingue par «sa lâcheté lamentable et écœurante, visant délibérément des enfants et des jeunes innocents, sans défense, qui auraient dû passer l'une des meilleures soirées de leur vie». Elle prend ensuite la direction de Manchester pour remercier police et personnels hospitaliers, avant de présider un nouveau conseil de sécurité dans la soirée.
La reine Elizabeth condamne un acte «barbare» et offre sa «plus profonde sympathie à tous ceux qui ont été affectés par ce terrible événement». Une minute de silence est observée lors d'une garden party à Buckingham Palace. De nombreux témoignages de solidarité affluent du monde entier, de Donald Trump à Emmanuel Macron.
Manchester la rebelle, rivale sous-estimée de Londres
Devant la tragédie, on célèbre l'esprit de Manchester. Manchester la rebelle, rivale sous-estimée de Londres, berceau de la révolution industrielle, du groupe de rock Oasis, de la house music et d'une chaleur humaine particulière. «À Manchester, on est fait de colle. On se rassemble quand ça compte», dit AJ Singh, un chauffeur de taxi qui a raccompagné gratuitement des gens chez eux lundi soir. Le centre de transfusion sanguine de la ville refuse du monde: des dizaines de personnes se sont mises à y faire la queue.
Mardi après-midi, les alentours de la salle de concert sont toujours bouclés et le périphérique désert. Mais le centre-ville revit. Le centre commercial Arndale, frappé par l'IRA en 1996, a rouvert ses portes. La pelouse de Piccadilly Gardens grouille d'habitants et touristes venus profiter des rayons du soleil. Çà et là, panneaux publicitaires et vitrines arborent avec fierté des messages de soutien «We love MCR» («Nous aimons Manchester»). «On doit faire avec», philosophe Nick, un Londonien de 29 ans qui habite ici depuis plusieurs mois. «Écœuré» et un peu «stressé», il se dit toutefois «en quelque sorte habitué», venant de la capitale britannique frappée par le terrorisme. Il ne sait pas si Manchester était assez préparée pour faire face à ce genre d'attaque, mais il admet une chose: «Cela vient encore une fois nous rappeler qu'on n'est en sécurité nulle part.»
Aisha, 22 ans, est née et a grandi à Manchester. Elle n'avait pas le choix: elle devait sortir faire une course avec son bébé. Un peu rassurée par la forte présence policière, elle confie ne pas vouloir s'attarder. «J'ai peur, j'ai peur pour lui, dit-elle, les doigts crispés sur la poussette. Je suis tellement attristée. Il faut que l'on prenne le temps de penser à ceux qui ont perdu un être cher dans ce drame.»
Andy Burnham, le tout nouveau maire travailliste de la ville, a félicité les habitants qui ont «ouvert leurs portes à ceux qui cherchaient refuge». En début de soirée, ils étaient des milliers à se rassembler devant l'hôtel de ville, en hommage aux victimes et en soutien à leurs familles. Représentants religieux et politiques étaient présents à la tribune, la ville tenant à afficher sa diversité et son unité. Une minute de silence, un poème, et une clameur débordant sur les rues alentours: «Manchester! Manchester! We Love Manchester!»
Commentaires
La première intervention de May après cet attentat a été révoltante. Son discours était un condensé de toutes les formules mensongères mondialistes comme " les terroristes veulent nous diviser, attaquer nos valeurs ", mais " nous continuerons de vivre, nous n'avons pas peur ".
Quelle indécence en réponse à la mort de malheureux qui eux n 'ont pas décidé de faire entrer des serpents venimeux par millions.
Le pire est lorsqu 'elle a déclaré qu'il y aura encore de très nombreux attentats et qu 'il faudra l'accepter.
J'ai noté que désormais les politiciens ne prennent même plus la peine de condamner les terroristes, qu 'ils ne nomment déjà pas, mais se limitent à exprimer leurs condoléances, de ville à ville pour les maires. Ce serait donc à des villes que les islamistes s 'attaqueraient pas à des peuples et à leur Nation.
Encore une façon sournoise de nier l'existence de la Nation.
J'ai entendu un évêque ( anglican ? si cela existe dans cette religion) déverser les habituelles tirades hypocrites et encore plus écoeurantes en la circonstance " préserver le vivre - ensemble " etc..
Un sociologue britannique ou quelque chose dans le genre a affirmé que ce crime n 'a rien à voir avec l 'immigration et l 'islam puisque le terroriste est " britannique " depuis des années. Donc tout va bien pour lui. Par contre aucune explication sur son côté " britannique " qui en aurait fait un terroriste musulman. Plus la réalité rattrape les mondialistes, plus ils montent haut dans le mensonge, mensonge qui devient absurdité totale.
"une attaque terroriste sans pitié "dénonce May , je ne savais pas que se trouvait des "attaques du même genre mais avec une certaine pitié" , bon, vont se dirent les terros , la prochaine fois on visera des bâtiments vide de toute population , ce sera plus sympa . .!!
un poème et nous aimons Manchester , cela me fait songer à nos bisounours . .!!
salutations.