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La dette publique proche des 100% du PIB

Elle a dépassé fin mars les 2200 milliards d'euros, en hausse de 62,4 milliards sur trois mois. Du jamais vu.

Un chiffre qui tombe à point nommé et donne davantage de poids à l'audit alarmant de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques de la France. Selon la dernière estimation de l'Insee, la dette publique s'approche de plus en plus dangereusement du plafond des 100% du PIB. Au premier trimestre 2017, elle a augmenté de 2,6 points sur trois mois pour atteindre 98,9%, ce qui correspond à une envolée de 62,4 milliards d'euros portant l'endettement total à 2209,6 milliards, un plus haut historique. Dans le détail, cette hausse inquiétante est essentiellement due à un dérapage de 50 milliards d'euros des finances de l'État, contre 15 milliards pour les administrations de Sécurité sociale.

Ce premier trimestre catastrophique ne reflète toutefois pas l'évolution de l'endettement sur l'ensemble de l'année. L'agence France Trésor cherche en effet à accumuler de la trésorerie les six premiers mois afin de faire face aux échéances du second semestre. Et emprunte donc plus que nécessaire sur les marchés de janvier à juin, pour profiter notamment de taux bas, entraînant généralement un reflux du taux de dette en fin d'année en raison de moindres émissions, sauf accident, entre juillet et décembre…

Mission impossible

Malgré ce hiatus, tenir l'objectif du précédent exécutif d'afficher une dette à 96% du PIB fin 2017, après 96,3% un an plus tôt, s'apparente déjà à une mission impossible. Dans ses prévisions économiques d'automne, l'OCDE ne donnait d'ailleurs aucun crédit à l'hypothèse présentée dans le dernier programme de stabilité de la France, expédié en avril à Bruxelles, en tablant sur une dette à 99,4% en 2017 et 100,2% en 2018! Seul bémol, son estimation pour 2016 s'est révélée supérieure de 1,3 point à la réalité.

Ces ratios stratosphériques apparaissent très éloignés du cadre fixé par le pacte européen de stabilité budgétaire, qui exige que la dette publique des États ne dépasse pas 60% du PIB. Depuis 2002, la France n'a d'ailleurs jamais affiché un ratio de dette/PIB dans les clous. En 2008 et 2009, alors qu'éclatait en Europe la crise financière, le poids de la dette a explosé. Et il n'a depuis cessé d'augmenter alors que nos voisins parvenaient à l'endiguer. En 2016, la dette publique de la zone euro est ainsi repassée sous la barre des 90% du PIB, pour s'établir à 89,2% après avoir culminé à 92% en 2014.

«Le problème, c'est cette tendance continue à la hausse en France. D'autant que compte tenu des taux d'intérêt bas, le ratio dette/PIB devrait naturellement plutôt baisser en ce moment»

Olivier Garnier, chef économiste de la Société générale

«À partir de 2010, la dette publique de la France a connu une évolution divergente de celle de l'Allemagne et l'écart atteint désormais près de 30 points de PIB», fustigeait même la Cour des comptes, jeudi, dans son audit des finances publiques. Un écart d'autant plus inquiétant qu'il y a dix ans les taux de dette française et allemande étaient identiques, tout juste supérieurs à 60% du PIB.

«Il n'y a pas de niveau critique du ratio de dette publique à partir duquel il faudrait s'alarmer particulièrement. Le problème, c'est cette tendance continue à la hausse en France. D'autant que compte tenu des taux d'intérêt bas, le ratio dette/PIB devrait naturellement plutôt baisser en ce moment», souligne Olivier Garnier, chef économiste de la Société générale.

Fragile équilibre

La France ne souffre pour l'instant que modérément de sa dette abyssale car le pays peut se refinancer à des taux très compétitifs (0,80% ce vendredi, contre 0,45% pour l'Allemagne). Une hausse des taux d'intérêt, qui interviendra nécessairement dans les prochaines années, percutera de plein fouet ce fragile équilibre, en fragilisant la solvabilité du pays. D'où l'urgence de redresser la barre.

«Nous n'avons pas le droit de faire cela à nos enfants. Il ne leur revient pas de payer cette note», a ainsi déclamé Édouard Philippe, jeudi, en commentant les résultats de l'audit de la Cour des comptes. Si l'antienne est classique, elle revêt en ce début de quinquennat une dimension encore plus critique. Pour faire refluer le taux de dette publique - ce sont les promesses de campagne du candidat Macron - à 97,5% en 2018 et 93,2% en 2022, l'exécutif table sur son plan de 60 milliards d'euros de baisse de la dépense publique en cinq ans mais aussi une hausse de la croissance. La prévision de l'Insee d'une progression du PIB de 1,6% en 2017 - quand les équipes d'Emmanuel Macron tablaient sur un modeste 1,4% au printemps - apporte ainsi une petite bouffée d'air au président.

Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 01/07/2017. Accédez à sa version PDF en cliquant ici 

Commentaires

  • les fans du saint Macron doivent se boucher les oreilles , de toute manière c,est le bon peuple qui va continuer à morfler , les riches sont tranquilles et sont les copains de Macron, qui l,ont aidé d,ailleurs à être le gouverneur de la province France .
    salutations.

  • Qui était alors ministre de l'Economie sous Hollande? oui, voilà une question qu'elle est bonne, comme dirait Coluche! Et on peut ajouter qui, avant d'être Ministre de l'économie, était le conseiller de Hollande à l'Elysée?
    La France est en perdition, les mondialistes l'ont ruinée et déjà ils se partagent sa dépouille. Malheureusement les Français, complètement décervelés par la propagande mondialiste assistent, hébétés, à ce naufrage sans réagir, tandis que les immigrés prennent leurs places. Pauvre France, complètement pourrie par les mondialistes et les immigrés!

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