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Affaire Grégory : ce que dit la lettre-testament du juge Lambert à un journaliste

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>Faits divers|Sébastian Compagnon|19 juillet 2017, 19h33 | MAJ : 19 juillet 2017, 19h57|2

Le juge Jean-Michel Lambert en 2014. 

Photo : Alexandre Marchi/L'Est Républicain
 
 
Sébastian Compagnon
 
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L'Est Républicain publie une lettre de l'ancien magistrat à un journaliste. Dans ce courrier rédigé le jour de son suicide, le 11 juillet, il donne le fond de sa pensée sur l'affaire qu'il a instruite de 1984 à 1986.

A la veille des obsèques de l'ancien juge Jean-Michel Lambert, jeudi, au Mans (Sarthe), le quotidien L'Est Républicain reproduit dans son intégralité une lettre-confession adressée au journaliste Christophe Gobin. L'ancien magistrat est décédé le 11 juillet, vraisemblablement après un suicide. Dans cette lettre manuscrite, rédigée le jour de sa mort, il explique sa volonté de se donner la mort car il n'a «plus la force de (se) battre».

 

 

«J'ai décidé de me donner la mort car je sais que je n'aurai plus la force désormais de me battre dans la dernière épreuve qui m'attendrait», écrit dans cette lettre Jean-Michel Lambert, décédé quelques semaines après un rebondissement dans l'enquête sur la mort, le 16 octobre 1984, du petit Grégory Villemin, 4 ans.

 

 

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Cette missive a été envoyée au journal par la veuve du magistrat, qui, une fois informée de son contenu, a autorisé sa publication. L’ex-magistrat a rédigé quatre lettres avant sa mort : pour Nicole, sa femme, pour sa fille, pour son éditeur et pour le journaliste de L’Est Républicain, Christophe Gobin. «Depuis 2004, il avait noué avec ce dernier une relation amicale, nourrie par une passion commune pour les polars et le cinéma», explique le quotidien.

 

Un «énième rebondissement infâme»

 

Selon Jean-Michel Lambert, les dernières péripéties de l'affaire Grégory (mises en examen des époux Jacob et de Murielle Bolle) n'ont pas de valeur. Cet énième rebondissement «est infâme», écrit-il. «Il repose sur une construction intellectuelle fondée en partie sur un logiciel. La machine à broyer s’est mise en marche pour détruire ou abîmer la vie de plusieurs innocents, pour répondre au désir de revanche de quelques esprits blessés dans leur orgueil ou dans l’honneur de leur corps. Certains de mes confrères ont emboîté le pas avec une mauvaise foi abominable.»

 

 

Il répète, sans pour autant s'attacher à le démontrer, que «Bernard Laroche est innocent». «La construction intellectuelle que je viens d’évoquer est en réalité un château de cartes qui aurait dû s’effondrer dès le premier regard objectif sur le dossier.» Il écarte aussi toute implication de Murielle Bolle, la nièce de Bernard Laroche. «Dès novembre 1984, j’ai pu démontrer que si Murielle Bolle n’était pas dans le car de ramassage scolaire, ce n’était pas le mardi 16 octobre mais le mardi 23 octobre, semaine où elle est rentrée chez elle à cause de la grippe».

 

Un «bouc émissaire»

 

Le magistrat à la retraite depuis 2014 confie son amertume et refuse de porter seul le fardeau du fiasco judiciaire. «Pour ne pas perdre la face, on cherchera alors un bouc émissaire. Autant dire qu’il est tout trouvé…Je refuse de jouer ce rôle. Si j’ai parfois failli, j’ai cependant la conscience parfaitement tranquille quant aux décisions que j’ai été amené à prendre. On ne connaîtra jamais la vérité parce qu’on refuse de voir la vérité. Et pourtant si on acceptait de regarder les annales judiciaires américaines ou transalpines…», poursuit-il, laissant entendre qu'il croit encore à la responsabilité de Christine Villemin (...) «Je préfère sonner la fin de partie pour moi. L’âge étant là, je n’ai plus la force de me battre. J’ai accompli mon Destin», conclut-il. 

  leparisien.fr

Commentaires

  • La lecture de cette lettre me fait penser que cet homme était un un egocentrique détraqué .

  • paix à l,âme tourmentée de cet homme , mais pour finir ses jours en se suicidant , suite à une affaire judiciaire qu,il n,a pu résoudre pour diverses raisons, démontre une fragilité mentale salutations.

  • Une société qui, même concernant le meurtre odieux d'un petit enfant, n'exerce ni le pardon ni l'oubli avec les décennies passées n'est plus une société chrétienne, digne et préservant son peuple.
    Les faits divers, les gens malsains en redemandent et on nous ressort cette "affaire Grégory" depuis si longtemps, avec un tel acharnement. Il s'agisssait à l'époque d'une terrible affaire de vengeance familiale et politico-syndicale (CGT à la manoeuvre dans ce quart monde ouvrier), c'est pourquoi certaines vérités sont tues.
    Or, il existe ou existait des lois d'amnistie héritées de nos rois nobles, sages et d'inspiration religieuse. A une époque où la vie était fragile, la longévité très basse, la mortalité enfantine banale, on était digne, on pensait à l'Au Delà et, si tout n'était pas parfait, on savait laisser tranquilles les pires gens dès lors qu'ils ne nuisaient pas (ou plus) et qu'on ne les avait pas confondus du temps de leurs forfaits. De nos jours, plus de peine de mort, beaucoup la mériteraient, on délaisse les vieillards mais on parle de vivre très très vieux, on n'a finalement plus aucune pitié ni tolérance, dans un environnement favorisant l'hédonisme, les pires vices, on poursuit de plus en plus longtemps certains crimes imaginaires alors que les puissants échappent toujours à la justice !
    Dieu seul sait et jugera et Il sera juste et sévère envers nos responsables actuels qui ne sont que des prétentieux imbus d'eux-mêmes et assoiffés de biens matériels et d'honneurs.

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