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Qu'est-ce que Guam, cette île américaine isolée et menacée par Pyongyang ?

 

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 Situé dans le Pacifique, ce morceau de terre où résident 160.000 personnes est le territoire américain le plus éloigné du continent. Sa relative proximité avec la péninsule coréenne en fait un point stratégique pour Washington comme pour Pyongyang.

Palmiers, sable blanc. Guam est une étendue de terre de 550 km² (soit l'équivalent de la superficie d'Ibiza) isolée dans l'océan Pacifique. En dépit de cette description de carte postale, à l'heure de l'escalade entre la Corée du Nord et les États-Unis, elle est désormais la cible des menaces de Pyongyang, qui dit «[étudier] avec attention» la possibilité de «faire feu» autour de ce territoire avec une fusée balistique.

Conquête espagnole jusqu'en 1898, l'île de Guam est ensuite cédée aux États-Unis après la guerre hispano-américaine. Elle acquiert alors le statut de «territoire non incorporé organisé des Etats-Unis» (un territoire n'ayant pas le statut d'État), statut qu'elle conserve jusqu'à présent, et qui ne sera rompu que lors de la Seconde guerre mondiale, lors de sa conquête par l'Empire du Japon peu après Pearl Harbor. L'île est reconquise par les Américains pendant l'été 1944, et retrouve alors son statut d'avant guerre.

Des droits limités pour ses habitants

Si les quelque 160.000 habitants de l'île sont bien des citoyens américains, ils ont des droits limités. Par exemple, ils ne peuvent pas participer aux élections. L'autre partie de la population vivant sur l'île est à 40% Chamorro, un peuple indigène des îles Mariannes. L'île accueille également une forte communauté philippine.

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L'île de Guam a pour principales ressources le tourisme et l'armée.
L'île de Guam a pour principales ressources le tourisme et l'armée. - Crédits photo : Eriko Sugita/REUTERS

Si Guam attire beaucoup de touristes notamment japonais, grâce à ses paysages paradisiaques, sa principale ressource est l'armée américaine. En effet, elle abrite depuis juillet 1944, une des plus importantes bases militaires dont la base aérienne Andersen ainsi qu'une autre navale. Ces bases occupent environ 30% des terres. Selon ABC, il y aurait actuellement 6000 soldats américains postés à Guam où la base aérienne accueille notamment des bombardiers B52 ainsi que des avions de chasse.

Sa position est stratégique, au cœur des îles Mariannes, à seulement 3370 kilomètres de la péninsule coréenne. Cité par USA Today, en 2010, l'amiral Robert Williard avait déclaré, que Guam «est le territoire le plus à l'ouest de l'Amérique. Cela fait partie de notre nation. Guam est vital». L'archipel a d'ailleurs un passif dans l'histoire militaire américaine. C'est en effet d'une des îles voisines, Tinian, qu'ont été lancées les attaques contre Hiroshima et Nagasaki au Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Une indépendance prochaine?

Guam est dirigée par un gouverneur élu, Eddie Calvo et a un siège à la Chambre des représentants des États-Unis, occupé par Madeleine Bordallo. L'île est par ailleurs très dépendante des aides sociales américaines. Près de 45.000 habitants reçoivent une aide alimentaire et bénéficient du système de santé publique.

Pourtant certaines voix s'élèvent pour réclamer l'indépendance de cette colonie. Alors que l'île a fêté le 73e anniversaire de la fin de l'occupation japonaise en juillet, l'ancien sénateur Eddie Duenas a réclamé un référendum pour décider de l'avenir de Guam. Un vote également plébiscité par Eddie Calvo qui veut proposer trois solutions: l'indépendance, devenir un État américain ou rester dans une situation de «libre association» avec Washington. Mais le débat n'est pour l'instant que théorique. En effet, un tribunal fédéral américain s'est prononcé contre un référendum d'autodétermination.

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