Paradoxalement, l'AfD apparaît comme le grand vainqueur de ces élections, et cela pour au moins trois raisons. La première tient à ses résultats électoraux (environ 13%) dont elle peut se vanter, quatre ans seulement après la création du parti. Cette jeune formation eurosceptique et anti-immigration améliore son score de plus de 8% par rapport à 2013 – élections auxquelles elle concourait quelques mois après sa création, et qui lui avait déjà permis d'obtenir un score remarqué.
La seconde explication du succès de l'AfD réside dans la place centrale, notamment médiatique, qu'elle a su conquérir en s'imposant comme un acteur majeur du débat politique, parfois au prix de polémiques contribuant à renforcer son image sulfureuse. Incarnant une opposition radicale à la politique migratoire d'Angela Merkel, quand la plupart des autres partis politiques s'alignaient sur les positions de la chancelière ou l'appelaient à ouvrir encore davantage les portes du pays, l'AfD a su incarner une offre politique jusque-là inexistante. Les chiffres sont d'ailleurs sans ambiguïté : le parti a séduit au moins un million d'électeurs de la CDU et plusieurs centaines de milliers du SPD. Alors que droite et gauche se partageaient le pouvoir, l'AfD n'a pas eu de peine à pointer du doigt l'absence de différence réelle entre leurs programmes respectifs.
Enfin, l'AfD est parvenue à vaincre ses propres divisions. Alors que le Front national français se déchire, quelques mois après son succès relatif à l'élection présidentielle, le parti allemand s'est relevé de ses guerres internes. Après la mise en retrait de sa figure charismatique Frauke Petry, qui souhaitait dédiaboliser l'image de sa formation politique, le triomphe d'une ligne décrite comme plus intransigeante faisait croire aux commentateurs que l'AfD s'essoufflerait. Une baisse dans les sondages à l'automne 2016 paraissait confirmer cette évolution. Finalement, en s'imposant comme troisième force politique du pays, l'AfD démontre l'importance des idées qu'elle revendique au sein de l'électorat allemand.
Si la montée des mouvements populistes en Europe est souvent analysée comme découlant des difficultés économiques, difficile d'appliquer cette même lecture à l'Allemagne, qui affiche une croissance unique en Europe. Quant à l'inégale répartition de ses retombées, elle ne semble pas conduire les électeurs à se tourner vers Die Linke ou les Verts, qui stagnent entre 8% et 11% depuis plus de dix ans. Seuls les libéraux du FDP voient leur score augmenter (de près de 6% par rapport à 2013). Or, leur programme, très proche de celui de la droite sur le plan économique et de la gauche sur certaines question sociétales, s'en démarque très fortement sur un point : l'opposition franche à la politique migratoire conduite ces dernières années par Angela Merkel.
RT
Commentaires
Les médias s'en donnent à coeur joie sur le retour du "nazisme" (pas moins!) en Allemagne ! Ils expriment leur profonde culture bolchevique, pour qui tout ce qui n'est pas d'extrême gauche est "nazi".
On chercherait en vain des points similaires entre le NSDAP, le Führer, les foules immenses de Nüremberg, les milices en uniforme…et la gentille AfD …dont on ne connaît même pas le nom du chef !
Est nazi aujourd'hui tout simple patriote dénonçant l'invasion de son pays par des hordes d'étrangers de race, de religion et de civilisation différentes. Nous sommes tous des nazis !
Dirk : il est évident pour toute personne douée de raison et de bon sens, que le Nazisme a disparu en 1945 et ne peut resurgir du passé, mais pour la bien pensance , traiter son adversaire de Nazi , signifie de le diaboliser jusqu,à la fin des temps . . .!!
que cela fasse trembler les tièdes, les fragiles , etc , pour ma part j,en ai rien à F. . .que l,on me désigne sous cette appellation, même si je n,ai aucune nostalgie d, une époque que je n,ai pas connu . . .!!
salutations.