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Michel Audiard a écrit des textes antisémites dans des revues collabos

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RÉVÉLATIONS La revue «Temps Noir» dévoile des écrits antisémites publiés dans plusieurs revues collaborationnistes en pleine Seconde Guerre mondiale par le célèbre dialoguiste Michel Audiard...

C.B.

   

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Michel Audiard pendant le tournage de «Canicule», en 1983.

Michel Audiard pendant le tournage de «Canicule», en 1983. — Odile/Sipa

Apprécié pour ses talents de dialoguiste, Michel Audiard, la plume, entre autres, des Tontons flingueurs, a également écrit des textes qui font moins l’unanimité. En effet, la revue Temps Noir, parue aujourd’hui, affirme qu’il aurait écrit des propos antisémites dans plusieurs revues collaborationnistes en pleine Seconde Guerre mondiale et que son nom apparaît sur une fiche d’adhésion au mouvement Collaboration datée de 1942.

Et ce n’est pas la première fois que le nom du dialoguiste, mort à l’âge de 65 ans en 1985, est associé à la collaboration. En 1980, le livre Les collaborateurs, de Pascal Ory mentionnait déjà ses publications dans L’AppelL’Appel, revue collabo dirigée par Robert Courtine, un « ardent collaborateur », antisémite violent, également chroniqueur dans Au pilori et Pariser Zeitung. Son lien avec Michel Audiard ? Il lui a permis de « passer quelques contes et nouvelles dans L’Appel », confie Michel Audiard à la police en 1944.

Le « petit youpin de Joseph Kessel »

En 1943, Michel Audiard écrit une nouvelle, Le Rescapé du Santa Maria, récit humoristique d’un trois-mâts conquis à l’abordage. Le propriétaire du bateau est Jacob Brahm, qui se définit par « une veulerie suante » et « une odeur de chacal ». On lui demande : « Juif, hein ? – Juste un tout petit peu, du côté de mon père. » Un autre homme, Ephraïm, est « une synthèse de fourberie ». Un antisémitisme diffus, qui correspond bien au style de la revue.

Puis Michel Audiard devient critique de théâtre. Il soutient l’auteur Jean-Pierre Liausu, qui plaide pour l’arrêt des « machinations de la juiverie omniprésente » dans le théâtre et dans le cinéma, déteste Léon Blum « chez qui se putréfient toutes les essences judéïques » et constate que, dans le monde du spectacle, « le juif a triomphé ». Le jeune journaliste écrit, en soutien à l’auteur : « Le monde qu’il est convenu d’appeler "artistique" et qui demeure dans sa majorité le plus coquet ramassis de faisans, juifs (pardonnez le pléonasme), métèques, margoulins… » Dans sa rubrique littérature, Audiard critique le « petit youpin Joseph Kessel » et Elsa Triolet qui a cette « prédilection pour tout ce qui est veule, fangeux, équivoque ».

Une adhésion à son insu

Une fiche d’adhésion au groupe Collaboration, numéro 74.208, datée de 1942, a été retrouvée. Ce groupe milite pour une Europe allemande. Interrogé par la police en mars 1947, Michel Audiard affirme que son adhésion s’est faite « à son insu », et qu’il n’a jamais signé. Nul ne sait si c’est vrai.

Plus tard, il tape sur les résistants en étrillant les films qui privilégient « les Don Juan du macadam, les pédérastes intellectuels, les résistants vaudevillesques et les aventurières en panne d’affection ». En revanche, il aime Disney et souligne l’existence d’un « authentique chef-d’œuvre : Les Dieux du stade, de Leni Riefenstahl ». Des écrits pas très connus qui éclairent le réalisateur d’un nouveau jour…

20Minutes

Commentaires

  • Il faut regarder un des grands chefs d'oeuvre de Marcel Pagnol (il en a fait tellement!) : le Schpounz, avec Fermandel et Charpin.

  • Il n'a fait qu'exprimer avec son talent - à l'instar du grand Céline - des opinions largement répandues à l'époque. Faut avouer qu'il est désopilant dans le genre ! :-))

  • s,il était encore de ce monde , certains aimeraient l,envoyer devant le tribunal du Bien . . .!!
    salutations.

  • Mais jusqu'à quand vont-ils nous enquiquiner? Jusqu'à la fin des temps ? Déjà deux mille que cela dure.....

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